Fin de la grève des scénaristes à Hollywood : le mouvement en cinq chiffres clefs

« La WGA est parvenue à un accord de principe avec l’AMPTP [Alliance of Motion Picture and Television Producers, NDLR]. Aujourd’hui, notre comité de négociation, le conseil d’administration de la WGAW et le conseil de la WGAE ont tous voté à l’unanimité pour ratifier l’accord. La grève prend fin à 00h01 », peut-on lire sur le compte X (anciennement Twitter) de la Writers Guild of America West. « Nous pouvons dire, avec une grande fierté, que cet accord est exceptionnel – avec des gains significatifs et des protections pour les écrivains dans tous les secteurs d’activité des membres », ont-ils assuré dans un courriel adressé à leurs membres.

Sur ces mots, après une grève qui aura duré près de cinq mois, les scénaristes satisfaits par cette annonce peuvent ainsi retourner à leurs activités. Avant d’être définitivement approuvée par la profession, les 11 500 personnes représentées par le syndicat devront s’exprimer par le biais d’un vote qui aura lieu entre le 2 et le 9 octobre. Pour la plupart des spécialistes de l’industrie, le résultat devrait toutefois aller dans le sens de la WAG, permettant à de nombreuses séries, longs-métrages et talk-shows laissés en suspens de reprendre le chemin de l’écriture. À cette occasion, L’Éclaireur revient sur cinq chiffres clefs du mouvement.

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C’est le nombre de jours qu’aura duré la grève, un record à Hollywood. Le précédent mouvement d’envergure s’était tenu de novembre 2007 à février 2008 et avait atteint les 100 jours symboliques. À l’époque, les scénaristes demandaient, entre autres choses, à ce que les sorties DVD, les unions d’animation et les téléréalités soient prises en compte pour les rémunérations.

En 2023, l’un des points clefs des protestations gravitait autour de l’intelligence artificielle. L’accord de principe garantit aux plumes de l’industrie qu’elles ne pourront pas se faire remplacer par des machines. Il leur sera possible de retravailler des scripts initialement générés par une IA, tout en étant considérés comme les uniques auteurs de cette œuvre, tandis qu’une clause indique que « l’exploitation du matériel des scénaristes pour former l’IA est interdite ».

2 3, 5 et 6

C’est le nombre de scénaristes minimum qui devront être engagés sur les productions selon le nombre d’épisodes par saison. Ainsi, au moins trois auteurs devront être employés pour l’écriture d’une série de six épisodes, cinq auteurs pour sept à douze épisodes et six auteurs pour plus de treize épisodes.

Une exception sera faite pour les œuvres composées par un unique scénariste. Par la même occasion, la durée minimum des contrats a été fixée à dix semaines pour les programmes en cours de conception.

3 20 % 

C’est le taux d’audience de streaming qu’il faudra atteindre dans les 90 jours qui suivent la sortie d’une œuvre pour que les scénaristes puissent percevoir une prime. Au contraire de la télévision traditionnelle qui garantit une somme complémentaire à chaque nouvelle diffusion, les plateformes n’offraient jusque-là qu’une rémunération unique, peu importe le succès rencontré par le programme.

Désormais, le bonus sera proportionnel aux abonnés du service et les scénaristes recevront entre 9 000 et 16 400 dollars pour une série, et 40 500 dollars pour un long-métrage au budget de plus de 30 millions de dollars.

4 300 millions à 500 millions

C’est la diminution en dollars du bénéfice annuel que devrait rencontrer la Warner Bros Discovery. Sur cette année 2023, l’entreprise devrait dégager un profit compris entre 10,5 et 11 milliards de dollars. Ce manque à gagner témoigne des conséquences qu’aura eues le mouvement sur certains acteurs majeurs de l’industrie.

5 160 000

C’est le nombre de membres que compte le SAG-AFTRA, le syndicat des acteurs toujours en grève à ce jour. Leurs revendications étant plus conséquentes que celles des scénaristes, plusieurs semaines pourraient encore s’écouler avant qu’un accord soit conclu.