Le troisième volet des aventure d’Hercule Poirot est diffusé ce soir sur Canal+. À cette occasion, L’Éclaireur vous explique pourquoi il s’agit du meilleur volet de la saga cinématographique portée par Kenneth Branagh.
La saga Hercule Poirot a fait son grand retour au cinéma, cette semaine. Après les enquêtes de L’Orient Express (2017) et du Crime sur le Nil (2022), l’un des détectives les plus célèbres de la pop culture rempile pour une nouvelle investigation. Cette fois-ci, direction Venise et un mystérieuse palazzo réputé hanté durant la fête d’Halloween.
Ici, Kenneth Brannagh, qui officie à la fois dans le costume de l’inspecteur, mais aussi en tant que réalisateur reprend la formule d’Agatha Christie dans un Who Done It porté par Kelly Reilly, Jamie Dornan – que le cinéaste avait déjà dirigé dans son précédent film, Belfast (2021) – l’oscarisée Michelle Yeoh, ou encore notre frenchy, Camille Cottin.
Entre tradition et renouveau
On retrouve également Tina Fey dans la peau d’Ariadne Oliver, une romancière bien décidée à faire sortir Hercule Poirot de sa retraite afin de résoudre un dernier mystère. L’écrivaine souhaite lever le voile sur les subterfuges d’une médium, capable de communiquer avec les esprits. À l’occasion d’Halloween, une séance est organisée afin qu’une ancienne chanteuse d’opéra puisse communiquer avec sa fille disparue. Or, et comme le veut la tradition, « là où Hercule Poirot passe… la mort le poursuit ». La soirée va alors prendre des airs de murder-mysteries sur fond d’événements surnaturels ; un ingrédient inédit qui donne un nouveau souffle à la saga.
Le mélange des genres entre nécessité des preuves, pragmatisme invétéré d’un personnage et surnaturel horrifique représente l’élément le plus solide du film tant scénaristiquement qu’en termes de photographie et de montage. L’ambiance macabre du huis clos, les mouvements de caméra en coin, les jump scare sont autant de ressorts qui permettent de donner un nouveau ton à la trilogie.
Surtout, il permet de questionner profondément la croyance de notre héros belge. Celle-ci va sans cesse être ébranlée, tout comme celle du spectateur. Ceci apporte de la profondeur à l’histoire, et donne une nouvelle direction à sa caractérisation. Ses certitudes seront questionnées entre énigmes et mysticisme. Du vrai Hercule Poirot pour qui Kenneth Branagh possède un très grand amour.
Un retour réussi pour Hercule Poirot
On sent que l’acteur irlandais prend plaisir à incarner ce personnage, à se glisser dans son costume tout en portant dignement sa moustache iconique. Par ailleurs, en choisissant d’adapter le roman La Fête du Potimarron (1969), le cinéaste s’attaque à l’une des créations les plus originales d’Agatha Christie ; une idée qui non seulement permet au film d’élargir l’univers de l’autrice sur grand écran, mais surtout de se distinguer des longs-métrages façon « À qui profite le crime ? », qui depuis quelques années maintenant, connaissent un regain de popularité au cinéma (Coup de théâtre, Murder Mystery…).
Malgré quelques défauts notoires – notamment une résolution trop hâtive – Kenneth Branagh semble avoir corrigé les erreurs des précédents volets pour offrir une adaptation plus dense qui questionne nos croyances, mais surtout explore davantage les obsessions de son héros. Hercule Poirot est de retour.
Mystère à Venise de Kenneth Branagh avec Tina Fey, Michelle Yeoh, Camille Cotin et Jamie Dornan, 1h44, au cinéma depuis le 13 septembre.