Le chanteur et guitariste s’est éteint à l’âge de 81 ans. Oublié, il avait connu un retour tardif grâce à un documentaire oscarisé.
C’est l’histoire d’un musicien oublié de tous, adulé en Afrique du Sud et en Australie, et qu’un documentaire avait rendu mondialement célèbre en 2012. Plus de 10 ans après cette résurrection inattendue, Sixto Rodriguez surnommé Sugar Man s’est finalement éteint à l’âge de 81 ans, selon un communiqué officiel.
Oscarisé en 2012, le film Searching for Sugar Man, racontait l’histoire de cet anti-héros de la folk né de parents mexicains à Détroit, et dont les chansons sont devenues cultes à des milliers de kilomètres de chez-lui, sans qu’il ne soit au courant. L’histoire improbable, racontée par le réalisateur Malik Bendjelloul, avait permis à l’Américain de donner des concerts à travers le monde, notamment au Beacon Theatre de New York.
Une icône en Afrique du Sud
Musicien talentueux et parolier inspiré, Sixto Rodriguez enregistre deux albums : Cold Fact (1970) et Coming from Reality (1971). Devant l’échec commercial de ces deux opus, le musicien met un terme à sa carrière, avant de se concentrer sur son travail à l’usine, et de tenter sa chance en politique. Mais l’histoire de Sugar Man vire à l’incroyable lorsque certaines de ses chansons deviennent des hymnes anti-Apartheid en Afrique du Sud. Alors que ses albums se vendent comme jamais et que les rumeurs sur sa mort circulent, Sixto Rodriguez prend contact avec ses fans étrangers, avant une tournée triomphale en 1998. Près de
40 ans après leur parution, les deux albums du musicien seront finalement réédités en 2009, ressuscitant ainsi l’œuvre d’un artiste désormais sexagénaire. L’histoire improbable de cette carrière à rebours, racontée dans Looking for Sugar Man, avait passionné les fans de musique, donnant ainsi à Sixto Rodriguez la reconnaissance qu’il méritait depuis longtemps.
Malgré sa résurrection tardive, Sixto Rodriguez restait un personnage discret et étonnant. Établi dans le quartier historique de Woodbridge à Détroit, le musicien vivait sans téléphone, et pouvait être aperçu dans les bars locaux, donnant des concerts devant des publics réduits. Sa dernière tournée remontait à 2018.
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