Hier, la famille de la célèbre artiste a annoncé son décès, ravivant le souvenir d’une vie de succès, d’engagements et d’épreuves.
Née à Dublin en 1966, Sinéad O’Connor aura d’abord souffert d’une enfance traumatisante. Victime d’abus sexuels qu’elle dénoncera tant dans ses déclarations que dans les textes de ses chansons, elle vit un parcours scolaire compliqué. Pourtant, une rencontre avec un professeur de lettres l’encouragera à embrasser une carrière de chanteuse, mais également d’auteure et compositrice.
Son talent, sa voix puissante et mélodieuse lui permettent d’être rapidement repérée dans l’univers de la musique, notamment par son compatriote The Edge, guitariste du groupe U2, avec lequel elle compose sa toute première chanson, Heroine, en 1986.
Un succès foudroyant
À seulement 21 ans, elle sort son premier album, The Lion and The Cobra, immense succès critique et commercial. Parmi les titres du disque, deux singles, Mandinka et Troy, s’impose dans les charts britanniques. Influencée tant par le rock et le reggae, invoquant des géants tels que Bob Dylan, David Bowie ou Bob Marley, ses mélodies font mouche, déjà accompagnées de textes forts.
La sortie de son deuxième album, I Do Not Want What I Haven’t Got, est une véritable consécration. Son single Nothing Compares 2 U, reprise d’une chanson de Prince, occupe dès sa sortie la première place des charts tant aux États-Unis qu’en Europe. Son crâne rasé et son talent l’imposent comme une figure de proue de la musique des années 1990.
Engagée et militante
En parallèle de sa carrière musicale, la chanteuse revient souvent sur les traumatismes liés à son enfance en interview. N’hésitant pas à briser certains tabous, elle révèle la nature des actes subis, leur influence sur sa personnalité, puis ses troubles bipolaires, accompagnés de fortes dépressions et de tentatives de suicide. Entre appel à l’aide et volonté de désinvisibiliser ces sujets.
Son rapport à la religion est conflictuel, avec en point d’orgue son passage dans l’émission Saturday Night Live en 1992, durant laquelle elle déchire une photo du pape Jean-Paul II, déclarant « combattez le véritable ennemi ». Une polémique par laquelle elle cherche à dénoncer les abus sexuels au sein de l’Église. Très affectée par la mort de l’un de ses fils l’an passé, elle était depuis hospitalisée. Sa voix résonnera encore longtemps dans les mémoires, et, pour reprendre sa chanson phare, rien ne lui est comparable.
