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Un livre pour ados censuré pour des “scènes de sexe très explicites”

23 juillet 2023
Par Edouard Lebigre
Un livre pour ados censuré pour des “scènes de sexe très explicites”
©Adistock/Shutterstock

Gérald Darmanin a pris un arrêté interdisant aux mineurs la lecture de Bien trop petit, un livre sur la sexualité.

L’ouvrage faisait partie d’une collection sur la sexualité pour les ados, il est désormais interdit aux mineurs. Bien trop petit de Manu Causse raconte l’histoire d’un adolescent complexé par la taille de son sexe, moqué par un de ses camarades. Isolé, le jeune garçon se réfugie alors dans l’écriture. Ce mardi 18 juillet, un arrêté du ministère de l’Intérieur a interdit l’ouvrage aux mineurs.

En cause : la description complaisante de nombreuses scènes très explicites, Beauvau s’appuyant sur la loi pour faire valoir son interdiction. Paru en 2022, l’ouvrage a été tiré à 2500 exemplaires, puis vendu à 500. Bien trop petit fait partie d’une collection destinée aux adolescents et abordant la sexualité baptisée L’Ardeur. Les neuf précédents volumes n’ont quant à eux pas connu la censure de Gérald Darmanin

Des vives réaction dans le milieu

Bien trop petit avait déjà été signalé le 30 janvier dernier par la commission de surveillance et de contrôle des publications pour la jeunesse. Rattaché au ministère de la Justice, le comité a pour but de vérifier que les publications destinées à la jeunesse ne comportent aucun contenu dangereux. La loi de 1949 permettant de prohiber toute publication à caractère pornographique, le livre a par la suite été retiré de la vente.

L’éditeur Thierry Magnier s’est dit « choqué » par cette mesure. Il dénonce « une censure dangereuse et hypocrite et regrette la stupidité et l’hypocrisie de l’interdiction ». « Aujourd’hui le gouvernement ne bloque pas les sites pornographiques aux mineurs, et il interdit une oeuvre littéraire comme la nôtre » poursuit l’éditeur.

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La directrice des départements jeunesse et bande-dessinée d’Albin Michel, Marion Jablonski, s’interroge : « La littérature doit-elle feindre d’ignorer que la jeunesse s’éveille à la sexualité avant 18 ans ? ».

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