Héros culte du géant du jouet Mattel dans les années 1980, Musclor a vu Netflix abandonner purement et simplement le projet de long métrage.
Impossible de commencer cette actualité sans céder à l’appel de la nostalgie, en expliquant ce phénomène culturel immense des années 1980. Comme l’excellent documentaire The Toys That Made Us l’avait détaillé sur Netflix, le constructeur Mattel connaît un tournant clé entre la fin des années 1970 et le début des années 1980. L’un de ses concurrents, Kenner, a réalisé le casse du siècle en s’associant à Star Wars, avec une gamme de jouets au succès intergalactique.
Désireux d’utiliser un univers différent, le constructeur, qui compte des licences cultes telles que Barbie ou Hot Wheels dans ses rangs, cherche à se renouveler. Le succès de Conan Le Barbare est une source d’inspiration, mais ses droits sont jugés trop chers et son monde trop violent. Une opportunité en or s’ouvre alors, avec l’abrogation d’une loi interdisant de réaliser des dessins animés autour d’une gamme de jouets aux USA.
Coup de maître de l’univers…
Très vite, Mattel se lance dans la création de He-Man (Musclor), personnage tirant sa puissance d’une épée lui permettant d’acquérir une force surhumaine, face aux forces du mal dirigées par l’infâme Skeletor. Les Maitres de l’Univers étaient nés, avec toute une logique marketing, ambitieuse et novatrice.
La gamme de figurines utilise un modèle de corps presque systématiquement identique, réduisant les coûts, et la promo se fait avec des comics et surtout un dessin animé créé par le studio Filmation. Le succès est foudroyant, tant pour le programme télévisé que pour les produits dérivés, reléguant même Barbie derrière lui, excusez du peu.
… et coup sur le crâne ancestral
Au cinéma, la seule tentative d’adapter les aventures de Musclor et son tigre Gringer a été un flop retentissant en 1997, avec Dolph Lundgren ou Courteney Cox dans ce naufrage absolu. Depuis, l’aura nostalgique très forte autour de la licence a souvent été source de rumeurs d’adaptations, jusqu’au jour où Netflix a annoncé se lancer, début 2022, tout en dévoilant un nouveau projet d’animé.
Prévu avec en tête d’affiche Kyle Allen (West Side Story, The In Between) et les frères Adam et Aaron Nee (The Lost City) à la réalisation, le film ne verra finalement jamais le jour, selon les informations de Variety. Dans l’opération, le diffuseur aurait déjà perdu au minimum 30 millions de dollars, mais s’évite de débourser les 180 millions réclamés pour le budget global. Mattel cherche donc un repreneur, pendant que, paradoxalement, Barbie prend toute la lumière au cinéma. La revanche d’une blonde, en somme.
