Deux mois après le début de la grève des scénaristes, un autre mouvement social lancé par les acteurs pourrait commencer ce week-end.
Aux États-Unis, le suspense plane. Après les scénaristes, entrés en grève pour la première fois depuis 16 ans en mai dernier, ce sont les acteurs qui pourraient lancer leur mouvement social. Les comédiens demanderaient à leur tour de meilleures rémunérations contre l’inflation, ainsi que des garanties face aux bouleversements potentiels liés à l’intelligence artificielle. Des négociations sont actuellement en cours entre le patronat des grands studios, les plateformes de streaming et le SAG-AFTRA, syndicat des acteurs.
Si un accord n’est pas trouvé passé la limite du vendredi 30 juin à minuit, alors les 160 000 membres de l’organisations pourraient passer à l’offensive dès ce week-end. Un double mouvement social provoquerait l’arrêt de la quasi-totalité des productions cinématographiques et télévisuelles.
De grands noms parmi les potentiels grévistes
La liste des acteurs menaçant de se mettre en grève est prestigieuse. On y retrouve notamment Meryl Streep, Ben Stiller, Jennifer Lawrence, Liam Neeson, Kevin Bacon… À la tête du syndicat des acteurs, on retrouve Fran Drescher, connue en France pour son rôle dans la série Une nounou d’enfer. Un double mouvement social à Hollywood serait une première depuis 1960, où le futur président Ronald Reagan avait à l’époque mené la grève. Une telle manifestation pourrait marquer la fin du développement de futurs films, mais également entraver la promotion des gros blockbusters de l’été, comme Barbie et Oppenheimer.
Le streaming est pointé du doigt par les acteurs. Si ces derniers ainsi que les scénaristes touchaient autrefois des bonus sur les rediffusions télé, les salaires tendent à baisser depuis l’avènement des plateformes. Les grévistes potentiels demandent également une meilleure visibilité quant aux futures utilisations de l’intelligence artificielle, notamment en matière de clonage vocal. À ce jour, aucune réglementation n’existe pour protéger la voix et l’image des acteurs contre une utilisation des producteurs.
Les acteurs dénoncent également une évolution du métier presque robotique. Sont pointées du doigt les auditions auto-enregistrées par Zoom, privant les comédiens d’une rémunération, et d’un retour direct des directeurs de casting.