Lors d’un entretien diffusé lundi soir sur France 2, le propriétaire de Twitter a assuré que le réseau social respectera la loi destinée à lutter contre la désinformation et la haine en ligne.
Alors que de nombreux changements apportés à Twitter depuis son rachat par Elon Musk porte à croire le contraire, le réseau social respectera la loi européenne destinée à lutter contre la désinformation et la haine en ligne. C’est ce qu’a affirmé son propriétaire lors d’un entretien enregistré vendredi en marge du salon VivaTech et diffusé lundi soir sur France 2. « Twitter obéira à la loi. Si une loi est promulguée, je me répète, Twitter s’engage à la respecter », a assuré le milliardaire en réponse à une question sur la législation de l’Union européenne (UE) sur les services numériques (DSA).
Lutter activement contre la désinformation
Entrant en vigueur le 25 août prochain, cette loi obligera les plateformes à agir « promptement » pour retirer tout contenu illicite sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial. Il imposera aussi des règles spécifiques aux « très grandes plateformes en ligne », dont Twitter fait partie. Parmi ces règles figure notamment la lutte contre la désinformation.
Or, Elon Musk a fait sortir le réseau social du code de bonnes pratiques de l’UE contre la désinformation en ligne fin mai, ce qui a été vivement critiqué au sein du bloc. Le ministre français du Numérique, Jean-Noël Barrot, a notamment menacé de « bannir » le réseau social du Vieux Continent. « Twitter devra se conformer et lutter activement contre la désinformation, sans quoi Twitter ne sera plus le bienvenu en Europe », avait-il déclaré.
Baisse des discours haineux et retour des annonceurs
Lors de son entretien avec France 2, Elon Musk a affirmé que Twitter « ne va pas être plus royaliste que le roi » et dépasser « les dispositions légales » en termes de censure et de liberté d’expression, évoquant la difficulté de placer « le curseur sur ce qui est de bon ou de mauvais goût, acceptable » ou non. « S’il y a quelque chose d’illégal, on réagit immédiatement, mais si on nous demande d’aller au-delà de ce que prescrit la loi et de censurer toute forme d’expression, là je dirai non », a expliqué le patron de Tesla et SpaceX. « Par contre, si une loi est promulguée, parce que la loi dans une démocratie représente la volonté du peuple (…) il faut la respecter », a-t-il ajouté.
Interrogé sur les licenciements massifs au sein de Twitter depuis son rachat, Elon Musk a par ailleurs affirmé que l’activité de modération n’avait pas été réduite. « La modération est réalisée par à peu près 4 000 collaborateurs (…) et le travail est resté à peu près le même », a déclaré l’entrepreneur. Il a même assuré que le nombre de messages haineux a diminué sur la plateforme, alors que plusieurs études montrent, au contraire, une hausse de ces derniers. Enfin, le milliardaire a déclaré que « presque tous les annonceurs sont revenus ou ont dit qu’ils reviendraient » après que nombre d’entre eux ont quitté Twitter à la suite de son rachat.
