Un sondage réalisé par Odoxa révèle que les craintes liées à cette technologie sont en hausse, alimentées par un sentiment de vulnérabilité et la peur d’être dépassé par l’IA.
Les Français sont de plus en plus inquiets concernant l’intelligence artificielle (IA). Alors qu’en février, ils étaient 53% à percevoir cette technologie comme une menace, ce chiffre s’élève désormais à 67%. C’est ce que révèle un sondage réalisé en avril par Odoxa et publié mercredi.
« Lorsque nous posions la question aux Français il y a deux mois, ils étaient partagés sur leur perception du développement de l’intelligence artificielle (…) Cette perception est beaucoup plus tranchée aujourd’hui », a déclaré Erwan Lestrohan, directeur Conseil chez Odoxa. Avec cette hausse de 14 points de l’inquiétude des Français vis-à-vis de l’IA, cette technologie est en effet largement considérée comme une menace plutôt qu’une opportunité (32%).
Une perception liée à un sentiment de vulnérabilité
D’après ce sondage, la hausse du nombre de Français considérant que le développement de l’IA est une menace est alimentée par un sentiment de vulnérabilité mais aussi par la crainte d’être dépassés par cette technologie. Plus précisément, trois-quarts des personnes interrogées ne pensent pas être capables d’identifier les contenus générés par une IA. Seulement 28% ont affirmé qu’ils reconnaîtraient une photo créée artificiellement, un chiffre qui passe à 27% pour une vidéo et 23% pour un article ou un texte produit à l’aide de cette technologie. 57% des sondés considèrent par ailleurs que l’IA pourrait un jour dépasser l’intelligence humaine, dont 15% en sont certains.
Si l’IA au sens large est perçue comme une menace, les agents conversationnels comme ChatGPT le sont encore plus. La majorité des Français estiment que ces systèmes représentent une menace pour l’emploi (75%), l’éducation (70%), la véracité de l’information (74%) et pour les humains dans leur ensemble (74%).
Une menace et une innovation incontournable
Les Français voient les agents conversationnels comme une menace dans le domaine de l’éducation, mais ce n’est pas pour autant qu’ils les rejettent. 50% ont en effet assuré qu’ils pourraient en utiliser un pour effectuer une recherche documentaire. 43% pourraient aussi s’en servir pour écrire une invitation, un faire-part ou un message et 40% afin d’effectuer une démarche administrative. Ils sont cependant moins enclins à utiliser un agent conversationnel dans le cadre de leur travail ou de leurs études. 26% seraient par exemple prêts à faire appel à l’un de ces systèmes pour un devoir scolaire, un chiffre qui s’élève à 45% chez les 18-24 ans.
Bien qu’ils soient considérés comme une menace, les agents conversationnels sont aussi vus comme des innovations incontournables par les Français. Raison pour laquelle 56% d’entre eux pensent que l’Éducation nationale doit expliquer aux élèves en quoi ils consistent, leurs intérêts et leurs défauts, et non les interdire. Enfin, pour 82% des Français estiment qu’il est nécessaire de réglementer l’IA. Parmi eux, 64% sont pessimistes quant à la capacité des États à le faire contre 18% se déclarant optimistes. De l’autre côté, seuls 17% considèrent que l’IA ne doit pas être régulée.
