Après le tournage épuisant de la série The Crowded Room, Tom Holland a annoncé prendre une année sabbatique pour préserver sa santé mentale. Ces derniers temps, de plus en plus d’artistes mettent leur carrière entre parenthèses pour les mêmes raisons.
Alors que The Crowded Room vient juste de sortir sur AppleTV+, Tom Holland a annoncé faire une pause dans sa carrière. Interviewé par ExtraTV, celui qui prête ses traits à Danny Sullivan a expliqué avoir été profondément affecté par son rôle, aussi bien dans la série que sur le plateau : « J’ai ressenti certaines émotions que je n’avais jamais vécues auparavant. Et en plus de cela, le fait d’être producteur, de gérer les problèmes quotidiens qui peuvent se poser sur un plateau, a ajouté un niveau de pression supplémentaire. […] Je n’ai pas peur de travailler dur. Au contraire, j’ai grandi avec l’idée que bosser dur, c’est faire du bon boulot. Pourtant, cette série m’a brisé. »
Dans cette nouvelle production, l’acteur britannique incarne un homme de fiction largement inspiré de Billy Milligan, un véritable criminel américain, accusé de viols et d’agressions, qui était atteint d’un trouble dissociatif de l’identité. Il possédait 24 personnalités distinctes. À l’écran, les scènes d’interrogatoire menées par une brillante enquêtrice (interprétée par Amanda Seyfried) s’entrecoupent de souvenirs de la vie du personnage, arrêté à la fin des années 1970 en raison de son implication dans une fusillade.
Une source de pression
« Je me reconnaissais dans ce personnage. Je voyais des bouts de ma vie personnelle en lui. Je me souviens avoir craqué à la maison à cause de cela. Je me disais : “Il faut que je me rase le crâne pour me débarrasser de lui.” Sauf qu’on était au beau milieu du tournage, je ne pouvais pas faire ça… C’est vraiment une expérience unique, c’était différent de tout ce que j’avais connu auparavant », expliquait déjà Tom Holland, le mois dernier, dans les colonnes du média Entertainment Weekly. Toutefois, si The Crowded Room a eu des répercussions dans sa vie, la série l’a également aidé à affronter ses problèmes de santé mentale.
« Le fait d’en apprendre autant sur ce sujet, et de comprendre le pouvoir que ça a sur nos vies, de discuter de la souffrance de Danny avec des psychiatres… Toutes ces infos m’ont aidé dans ma propre vie, poursuivait-il. Maintenant, je reconnais certains signes capables de me plonger dans un état de stress. » Parmi les motifs qui entraînent ce mal-être figurent notamment les réseaux sociaux. Exutoire pour certains ou porte ouverte vers l’enfer pour d’autres, ils s’imposent comme une source de pression dont il n’est pas le seul à faire les frais.
Un phénomène qui gagne du terrain
Variation sur le même thème, les semaines passées, de nombreux artistes musicaux ont décidé de mettre leur carrière entre parenthèses pour préserver leur santé mentale. Le manque de sommeil, la multiplication des déplacements sur de longues durées et la pression de la réussite sont autant de facteurs aliénants qui peuvent conduire à l’épuisement. À l’automne dernier, Lomepal mettait fin à une pause musicale et médiatique, entreprise en 2019. « On vendait de plus en plus de tickets, tout marchait de mieux en mieux, la furie n’arrêtait jamais de monter, et ça me tuait. Je n’avais qu’une envie : prendre de longues vacances et ne réfléchir à rien », déclarait-il dans Society. Plus récemment, Stromae et Lewis Capaldi ont interrompu leur tournée en cours pour récupérer de ce rythme effréné et prendre soin d’eux.
Whitney Houston, Britney Spears, Michael Jackson, Avicii… L’histoire recense de nombreux artistes dont les conditions de travail singulières – associées à une notoriété parfois hors de contrôle – ont mené à un surmenage qui, dans certains cas, a pu être fatal. À mesure que la parole se libère, l’ampleur du phénomène se dessine avec plus de précision. Dans les pays anglo-saxons, de plus en plus de personnalités, à l’instar de Selena Gomez, Justin Bieber ou Shawn Mendes, évoquent les troubles et les difficultés auxquelles ils ont fait face. Si, en France, le mouvement reste timide, une prise de conscience collective permettra peut-être de lever ce tabou sur la santé mentale.