Entre l’anthologie dystopique et l’intelligence artificielle du moment, l’alchimie aurait pu être parfaite. Pourtant, c’est un fiasco presque total.
Un peu plus d’une semaine avant le lancement de la très attendue saison 6 de Black Mirror sur Netflix, son créateur (le journaliste Charlie Brooker) est en pleine tournée promotionnelle. Sa série a déjà fait montre d’une étonnante clairvoyance sur l’évolution et les dérives des technologies dans notre quotidien, et les questions autour de l’IA semblaient inévitables.
Lors d’un entretien avec le magazine Empire, Brooker a donné son point de vue quant au rôle croissant de l’intelligence artificielle au sein des processus créatifs, en s’appuyant tout particulièrement sur son expérience avec ChatGPT. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le journaliste ne mâche pas ses mots.
Miroir aux alouettes
« Je me suis un peu amusé avec Chat GPT, explique-t-il dans l’entretien. La première chose que j’ai faite a été de taper ”générer un épisode de Black Mirror” et cela donne quelque chose qui, à première vue, se lit de manière plausible, mais au second coup d’œil, c’est de la merde. Parce que tout ce qu’il fait, c’est rechercher tous les synopsis des épisodes de Black Mirror, et les mélanger en quelque sorte ».
Voilà qui est clair, et qui confirme ce que dénoncent tant de créateurs à propos des IA ; elles ne font que voler leurs créations et se les réapproprient en les fusionnant ou les modifiant. Cependant, l’auteur n’a pas manqué d’ajouter que ce n’est pas tant la technologie que l’usage que l’on en fait qui est à blâmer. Ainsi, il garde malgré tout un souvenir positif de cette tentative, qui aura eu le mérite de lui montrer ce qu’il ne fallait surtout pas faire.
69, année dystopique
Plus loin dans l’interview, Charlie Brooker a évoqué l’un des épisodes les plus attendus de la prochaine saison, « Beyond The Sea ». Mettant en scène les acteurs vedettes Aaron Paul (Breaking Bad), Kate Mara (Nip/Tuck, House of Cards) et Josh Hartnett (Virgin Suicides, Le Dalhia noir), il y sera question d’une mission sous-marine présentée comme impossible.
La temporalité, fixée à la fin des années 1960, dans une version dystopique évidemment, jouera avec les notions de présent, de futur et de passé.
Le tout dernier teaser en date de la saison 6 nous avait déjà livré quelques indices, mais c’est bien l’apparente jubilation de Charlie Brooker quant à cette nouvelle salve d’épisodes qui fait du 15 juin prochain un rendez-vous immanquable.
