Le Festival de Cannes se délocalise dans plusieurs salles d’art et essai avec la Quinzaine des Cinéastes en salle, dont la Fnac est partenaire. À cette occasion, les spectateurs hexagonaux pourront découvrir du 7 au 18 juin les longs et les courts-métrages de la sélection 2023.
La 76e édition du Festival de Cannes s’est clôturée le 27 mai dernier et les différentes sélections ont décerné leurs prix à cette occasion. Si certains films présentés sur la Croisette ont bénéficié d’une sortie en simultané dans les salles obscures – c’est le cas par exemple de Jeanne du Barry de Maïwenn, d’Omar la Fraise avec Reda Kateb et Benoît Magimel, ou encore de L’Amour et les Forêts de Valérie Donzelli –, d’autres verront leur sortie distillée tout au long de l’année, au grand dam des cinéphiles.
Fort heureusement, la Fnac a pensé à tout et, pour prévenir leur impatience, elle propose dans le cadre de son partenariat avec la Quinzaine de Cinéastes – ancienne Quinzaine des Réalisateurs rebaptisée dans une optique d’inclusivité – de découvrir les films de la sélection de 2023 du 7 au 18 juin dans plusieurs salles à travers l’Hexagone.
Le Festival au-delà de la Croisette
Après avoir été partenaire de la Quinzaine tout au long du Festival, la Fnac propose de continuer l’expérience durant le mois de juin en offrant la possibilité aux spectateurs des salles d’art et essai de découvrir la sélection parallèle du Festival de Cannes une fois celui-ci terminé.
Au total, dix jours d’avant-premières sont proposés dans une trentaine de salles de cinéma partenaires. Du Mazarin d’Aix-en-Provence au Star de Strasbourg, en passant par le Caméo de Nancy, les spectateurs pourront découvrir la dernière édition de la Quinzaine des Cinéastes à travers toute la France. Le Festival de Cannes n’est plus celui de la Croisette et s’exporte. La liste des salles partenaires est à retrouver sur le site de la Quinzaine des Cinéastes.
La Quinzaine des Cinéastes : le cinéma de la liberté
Non-compétitive, la Quinzaine des Cinéastes met en avant un autre regard sur le cinéma. Considérée comme une sélection parallèle, distincte de la course officielle à la Palme d’or, elle propose de découvrir des écritures cinématographiques contemporaines. Ouverte au public, cette sélection est le programme idéal à découvrir ce printemps.
Par ailleurs, cette année, des œuvres cinématographiques d’une grande variété ont été présentées. Film fantastique, long-métrage façon coming-of-age, polar ou encore road-trip, la sélection regorge de diverses propositions. Or, aussi multiples soient-elles, elles ont toutes pour point commun de prôner une liberté artistique tant dans la forme que dans le fond ; en somme, un renouvellement du cinéma international dans l’air du temps.
La représentation du cinéma asiatique
Le cru 2023 n’a encore une fois pas déçu. Du court-métrage au long-métrage, la Quinzaine des Cinéastes offre des pépites venues des quatre coins du monde. Parmi elles, on retrouve notamment A Song Sung Blue de la Chinoise Zian Gen. Son film raconte l’histoire de Xian, une adolescente de 15 ans obligée de rentrer vivre chez son père. Si elle l’estime aussi peu qu’elle l’a vu, la jeune fille va cependant se prendre de fascination pour la belle-fille de son père, une Coréenne farouche et mélancolique. À son contact, Xian va vivre un coming-of-age inédit, porté par une mise en scène subtile et poétique.
Toujours du côté du cinéma asiatique, la Quinzaine des Cinéastes en salle sera également l’occasion de découvrir In Our Day, un film coréen construit autour des discussions en miroir de ses deux personnages ; et leur tentative d’esquiver coûte que coûte les questions existentielles de leur interlocuteur. Nourriture, alcool et chat seront les ingrédients de cette fiction intimiste.
On notera également Inside the Yellow Cocoon Shell, tout droit venu du Vietnam, qui aborde notamment la notion de foi dans toute sa diversité et sa complexité.
Pour ce qui est des amateurs de polar, ils apprécieront L’Autre Laurens de Claude Schmitz, un thriller belge dans lequel on suit un détective chargé d’enquêter sur la disparition mystérieuse de son frère jumeau. Au cours de ses recherches et assisté de sa nièce, il va croiser une galerie de personnages aussi intrigante que loufoque ; un mélange qui devrait offrir un film sombre et amusant.
L’enquête continue avec Le Procès Goldman. Quatre ans après Fête de famille (2019), Cédric Kahn a fait son retour derrière la caméra et choisit de raconter le réquisitoire de Pierre Goldman, accusé dans les années 1970 du meurtre de deux pharmaciennes. Tourné en huis clos et porté par des dialogues incisifs, le film, inspiré d’une histoire vraie, donne à voir un portrait d’homme rempli de dramaturgie.
La masculinité sous toutes ses formes
Cette année, la Quinzaine semble avoir laissé une grande place aux diverses formes de masculinité. Par exemple, le drame indien Agra de Kanu Behl interroge la sexualité masculine morbide, Un Prince, le désir sublimé dans la campagne, tandis qu’In Flames de Zarrar Kahn raconte la trajectoire d’une veuve et de sa fille, confrontées aux violences et aux abus de la société patriarcale. Même Michel Gondry, de retour au cinéma afin de présenter Le Livre des solutions, a dévoilé son alter-ego masculin, un cinéaste paranoïaque incarné par Pierre Niney.
Quant à Déserts de Faouzi Bensaïdi, il dresse le portrait de deux pieds nickelés, Medhi et Hamid, chargés de sillonner, tels deux cowboys, le désert marocain afin de recouvrer les dettes d’une agence.
Des références en tout genre
La sélection de la Quinzaine des Cinéastes n’hésite d’ailleurs pas à jouer sur les imaginaires, les codes de la fiction et le fantasme. Si les traditions du western sont très présentes dans Déserts, The Sweet East s’inspire du conte Alice au pays des Merveilles pour montrer la dislocation des États-Unis, entre montée des suprémacismes et « wokisme ».
De son côté, Riddle of Fire de Weston Razooli s’attache façon Les Goonies à dépeindre un trio d’enfants et leur tentative pour craquer les codes parentaux et débloquer leur nouvelle console. Quant à Bertrand Mandico, il se réapproprie l’histoire de Conan le Barbare à travers les yeux du Cerbère. Dans Conann, fidèle à son univers queer et punk, le réalisateur français offre au mythe une apparence féminine et entraîne le spectateur dans son cabinet des curiosités.
Portrait de femmes
Les femmes et leurs diverses trajectoires aussi dramatiques qu’émancipatrices seront au cœur de la Quinzaine en salle. Les spectateurs croiseront donc tour à tour une jeune new-yorkaise juive adepte de BDSM dans The Feeling that The Time for Doing Something has Passed, une célibataire endurcie qui découvrira le grand amour (Blackbird Blackbird Blackberry), ou encore les réminiscences érotiques de Mila, confrontée à la fameuse jachère du sexe dans le couple (Creatura).
Les spectateurs feront également la rencontre de la valeureuse Pierrette, une mère célibataire à la vie chaotique dans Mambar Pierrette, mais aussi d’Ana, Emilia et Monica, trio de femmes prolétaires portant Legua. Dernier personnage féminin que cette sélection offrira à ses spectateurs : celui incarné par Maria Lukyanova dans La Grâce, un road-trip entre un père et sa fille à travers la Russie.
Les courts-métrages de la Quinzaine des Cinéastes
Des courts-métrages seront également à découvrir dans les salles obscures avec pour fil conducteur la quête d’innocence, mais aussi sa perte. Par exemple, le destin de plusieurs jeunes garçons sera au cœur de différentes créations, notamment L’Anniversaire d’Enrico, Lemon Tree, Dans la tête un orage, ou encore dans Talking to the River.
La sélection fait également écho au déracinement avec La Maison brûle, autant se réchauffer et Margarethe 89. Enfin,le mysticisme avec J’ai vu le visage du Diable, la banalité de la vie avec Oyu, ainsi que la sexualité sous le joug de la police des mœurs iraniennes avec Mast-Del seront autant de thèmes abordés dans ces courts-métrages.
La Quinzaine des Cinéastes casse les codes et les barrières afin d’offrir un regard avant-gardiste sur le monde. Encore une fois, cette sélection est l’occasion de voyager à travers différentes cultures, diverses fictions et de multiples langages cinématographiques. Durant dix jours, les spectateurs à travers la France pourront donc découvrir cette sélection dont la présentation en salle replace celle-ci au cœur de la création en tant qu’acteur privilégié du septième art.
La Quinzaine des Cinéastes en salle, du 7 au 18 juin 2023 dans les cinémas partenaires.