Chaque mois, un·e artiste (acteur·rice, auteur·rice, chanteur·se…) partage avec L’Éclaireur une dizaine d’œuvres qui l’ont particulièrement touché·e, pour différentes raisons, à différentes époques de sa vie. Ce mois-ci, c’est l’actrice et réalisatrice Hafsia Herzi qui se prête au jeu.
Actuellement à l’affiche du film de science-fiction La Gravité de Cédric Ido, l’actrice Hafsia Herzi signait sa première incursion dans le cinéma de genre aux côtés de Max Gomis. Révélée en 2007 avec son rôle dans La Graine et le Mulet d’Abdellatif Kechiche pour lequel elle décroche le César du meilleur espoir féminin, la Française est depuis devenue une figure familière du cinéma français. Après le court-métrage Le Rodba en 2010, Hafsia Herzi passe derrière la caméra pour la comédie dramatique Tu mérites un amour en 2019, puis Bonne mère en 2021, drame narrant l’histoire de Nora, une veuve quinquagénaire des quartiers nord de Marseille qui se donne corps et âme pour ses enfants.
En 2024, elle sera à l’affiche du film Le Ravissement d’Iris Kaltenbäck. Avant cela, l’actrice et réalisatrice a accepté de revenir pour L’Éclaireur sur les films qui ont marqué sa vie.
Quel est votre premier souvenir marquant de cinéma ?
César, Fanny et Marius de Marcel Pagnol. J’ai découvert les livres, puis les films à l’école et ça m’a tout de suite plu. J’étais fascinée par la prestation de Raimu à l’époque, ces trois films m’ont confirmée dans mon souhait d’écrire et de jouer au cinéma.
Si vous ne pouviez voir qu’un seul film en boucle, lequel serait-ce ?
Je pense à Titanic (1997), d’ailleurs ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu… C’est un film que j’ai regardé en boucle quand il est sorti. À l’époque, je ne m’intéressais pas à la technique ou à la réalisation, mais j’ai tout de suite été transportée par l’histoire, les acteurs. Kate Winslet est une de mes actrices favorites.
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Une scène qui vous glace le sang ?
Je ne suis pas une amatrice de films d’horreur, mais j’ai le souvenir de la première scène de Ça, il est revenu (1990), dans la première adaptation du livre de Stephen King. La performance de Tim Curry dans le rôle du clown est vraiment terrifiante. À l’époque, je n’allais pas beaucoup au cinéma, c’est un vrai souvenir de cassette vidéo.
Le film qui vous fait toujours pleurer ?
J’ai beau l’avoir réalisé, Bonne mère (2021) est un film qui m’émouvra toujours. C’était une expérience assez étrange de voir ce drame se faire en direct devant mes yeux. Même en connaissant les coulisses de la fabrication du long-métrage, je suis toujours émue en le regardant. Ce n’était pas un tournage compliqué pour autant. J’ai dû garder une certaine distance, je ne voulais pas aller dans la victimisation. Halima Benhamed, qui interprète Nora, le personnage principal du film, dégage une émotion naturelle, c’est pour cela que la voulais absolument.
Le film que vous prenez plaisir à revoir mais que vous n’assumez pas du tout
Franchement, je n’ai pas vraiment de plaisirs coupables. Je regarde tout avec curiosité et intérêt. Bon après, c’est vrai que je suis peut-être un peu vieille pour ça, mais les dessins animés Disney fonctionnent toujours très bien sur moi, même les plus récents.
Le film que vous devez voir mais que vous n’avez toujours pas vu ?
Récemment, on m’a conseillé La Femme de Tchaïkovski (2023) de Kirill Serebrennikov. C’est typiquement mon type de film et on m’a dit le plus grand bien de la lumière et de la technique. Il faut que je trouve le temps.
La musique de film que vous aimez toujours réécouter ?
La musique de Bill Conti pour Rocky (1976), sans hésiter ! J’aurais pu également le citer dans la catégorie des films à regarder en boucle. J’ai rencontré Sylvester Stallone au Festival de Cannes en 2019 et il était adorable. On a pu discuter écriture, réalisation… Il était vraiment adorable. La genèse de Rocky est passionnante, il s’est vraiment battu pour son projet. Sinon, la musique du Professionnel (1981) par Ennio Morricone fonctionne toujours très bien sur moi.
L’acteur ou l’actrice avec qui vous auriez rêvé de tourner ?
Kate Winslet encore. Je ne suis pas sûre que ça se fasse un jour… J’adore son naturel, elle a une façon de jouer sans jouer qui me fascine. En 2008, elle avait choisi un rôle difficile d’ancienne nazie qui noue une relation avec un adolescent dans The Reader de Stephen Daldry. Pourtant, elle s’en sort à merveille.
Le dernier film qui vous a marqué au cinéma ?
Les Misérables (2019) de Ladj Ly. Tout m’a impressionnée et touchée dans ce film, que ce soit la réalisation, les personnages ou les acteurs. C’est mon dernier gros coup de cœur au cinéma.
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