Actu

4 Français sur 10 ont déjà espionné le smartphone de leur partenaire

12 mai 2023
Par Kesso Diallo
Les hommes sont plus nombreux que les femmes à être victimes d'espionnage numérique.
Les hommes sont plus nombreux que les femmes à être victimes d'espionnage numérique. ©NDAB Creativity / Shutterstock

Une étude menée par l’IFOP révèle que cette pratique appelée « snooping » est plus répandue chez les femmes et les jeunes.

L’espionnage numérique ou « snooping », comme l’appelle les Anglo-Saxons. Selon une étude IFOP réalisée pour Le Journal du Geek*, 4 Français sur 10 se sont déjà livrés à cette pratique, ayant déjà fouiné dans le smartphone de leur partenaire. Elle révèle que cette forme d’espionnage est davantage répandue chez les femmes (44%) que les hommes (35%) et les jeunes.

« Il apparait clairement que le snooping est un phénomène générationnel intimement lié à l’importance qu’ont pris les smartphones dans la vie quotidienne des jeunes, outil de communication indispensable qui contient l’essentiel – photos, messages, réseaux sociaux… – de leur vie intime », a déclaré Louise Jussian, chargée d’études senior au pôle Politique/Actualités de l’IFOP.

Une pratique répandue chez les jeunes et les femmes

Les jeunes sont en effet particulièrement friands de snooping : 67% des femmes et 56% des hommes de moins de 35 ans ont avoué avoir déjà espionné le smartphone de leur partenaire. Ces chiffres sont encore plus élevés chez les moins de 25 ans, avec respectivement 78% et 73% s’étant déjà livrés à cette pratique. Cependant, ils chutent considérablement avec l’âge : seulement 33% des plus de 35 ans s’y sont risqués au cours de leur vie.

Concernant ce qu’ils recherchent, dans leur ensemble, les Français vérifient en premier lieu les messages privés de leurs partenaires (54%). Les jeunes sont, eux, d’abord intéressés par l’activité de leur moitié sur les réseaux sociaux, et notamment les comptes que celle-ci suit. Ainsi, 60% des femmes de moins de 25 ans ont déjà regardé les personnes que leur partenaire suit sur ces plateformes contre 42% des hommes de cette tranche d’âge. 

L’étude révèle en outre que la moitié des personnes ayant déjà pratiqué le snooping ont découvert quelque chose qui leur était caché. Dans le détail, 35% des sondés affirment avoir découvert que leur partenaire leur mentait. Parmi les autres trouvailles figurent l’infidélité, la fréquentation de sites de rencontre ou encore la consultation de sites pornographiques. 

Les jeunes, espions et espionnés

De l’autre côté, 41% des Français ont indiqué avoir déjà été victimes d’espionnage numérique via leur smartphone. Un chiffre qui passe à 57% chez les moins de 25 ans, avec une différence entre les hommes (66%) et les femmes (52%). De plus, ces intrusions dans leur intimité numérique sont parfois imposées : 26% des personnes interrogées ont en effet déclaré avoir été sommées par leur partenaire de le ou la laisser accéder au contenu de leur smartphone. Cette pratique est, là encore, beaucoup plus répandue chez les jeunes, 56% des moins de 25 ans ayant déjà été confrontés à de telles situations.

Bien que la consultation du smartphone à l’insu du partenaire soit la forme de snooping la plus courante, les sondés ont signalé d’autres formes d’espionnage. Un quart d’entre eux a constaté que sa moitié écoutait des conversations et 24% qu’elle possédait leur code d’accès en cachette. Pire encore, un Français sur 10 a découvert qu’un système de géolocalisation avait été installé sur son appareil. 

Ces violations de l’intimité numérique ne sont pas sans conséquences : une personne sur cinq affirme qu’elles ont entraîné des disputes voire une rupture. L’étude montre également une nette corrélation entre les personnes qui ont été victimes de violences physiques ou psychologiques au sein de leur couple et la pratique du snooping à leur dépens. Ainsi, 52% des victimes de violences physiques ont été espionnés par leur partenaire contre seulement 27% des personnes qui n’en ont jamais subi. « On voit bien que le smartphone de l’autre est non seulement un objet de curiosité et de suspicion, mais aussi un moyen de chantage et d’isolement », a déclaré Louise Jussian.

*Étude IFOP pour Le Journal du Geek menée du 13 au 17 avril auprès de 2 006 personnes.

À lire aussi

Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
Pour aller plus loin