Décryptage

Quand le côté obscur est plus attirant, focus sur ces jeux vidéo où il est si bon de jouer les méchants

03 mai 2023
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Souvent reconnu comme « méchant le plus culte du cinéma », Dark Vador n’a pas encore eu de jeu vidéo en son honneur.
Souvent reconnu comme « méchant le plus culte du cinéma », Dark Vador n’a pas encore eu de jeu vidéo en son honneur. ©Electronic Arts

Mario, Sonic, Link, John Spartan, Ezio ou encore Ryu, on ne compte plus le nombre de héros de jeux vidéo qui ont bercé l’enfance de plusieurs générations de joueuses et de joueurs. Mais, au fil du temps, une question s’est posée : pourquoi ne pas adopter le point de vue du méchant, celui que l’on doit détester d’emblée et qui perdra toujours ?

Quel meilleur moyen pour libérer le héros qui sommeille en nous que de se lancer dans une partie de jeu vidéo ? Aujourd’hui, on ne compte plus le nombre de titres où il a fallu sauver une princesse en danger, mettre fin à un conflit mondial ou simplement faire le bien autour de soi. Mais, à mesure que la technologie et les graphismes ont évolué, la narration vidéoludique a aussi connu quelques upgrades.

Bien loin de la construction simpliste « il faut battre plusieurs boss pour sauver quelqu’un », certains titres se sont démarqués grâce à des scénarios complexes et parfois même carrément tordus. L’occasion d’aller plus loin, en nous faisant par exemple jouer un personnage bien loin de celui du héros, avec des défauts et des troubles qui le rendent dangereux. Et pourtant, il n’a jamais été aussi bon de jouer les bad guys.

Sans foi ni loi : Grand Theft Auto

Pour un tel sujet, impossible de ne pas commencer par l’évidence même, une licence que tout le monde ou presque doit connaître : Grand Theft Auto. Initiée en 1997, la licence de Rockstar a toujours suscité la polémique : vols de voitures, utilisation libre d’armes à feu, dialogues et scènes explicites, une ode à la vie de gangster… Bref, une ambiance bien loin de Mario et Kirby. Pendant longtemps, lorsque le jeu vidéo était encore considéré comme un loisir dangereux et abrutissant pour les enfants et adolescents, il n’était d’ailleurs pas rare que le nom de Grand Theft Auto soit souvent cité en exemple.

Pourtant, telles les fameuses 5 étoiles dans les jeux de la licence, rien n’a jamais pu empêcher la licence de cartonner. Initialement sorti en 2013 et disponible depuis peu sur PlayStation 5, GTA V est par exemple le deuxième jeu vidéo le plus vendu de tous les temps, avec 175 millions d’exemplaires écoulés. En attendant un sixième épisode, le titre continue encore aujourd’hui d’attirer, preuve de l’attrait énorme de l’univers… et du fait d’être un gangster sans foi ni loi.

Crédit : Rockstar Games

Sorti il y a maintenant dix ans, GTA V continue d’attirer des millions de joueurs, notamment grâce à son mode Online qui fait la part belle à la liberté et à la vie de truand.©Rockstar Games

Les raisons d’un tel succès ? Elles sont nombreuses, mais l’on peut par exemple citer la grande liberté dont jouit chaque épisode dans ces villes ouvertes, où l’on peut choisir d’enchaîner les missions ou de vivre « tranquillement » sa vie de malfrat. En plus de 20 ans d’existence, la licence de Rockstar a aussi su évoluer en même temps que l’industrie du jeu vidéo. Au même titre que les graphismes, qui ont permis à la saga de passer de la 2D à une 3D toujours plus réaliste, la grande force de Grand Theft Auto est aussi sa capacité à s’attaquer à la société.

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Si GTA IV mettait en lumière ces immigrés qui ont tout quitté pour vivre le rêve américain, mais se confrontent à la dure réalité, l’épisode 5 plonge plus profondément dans les dérives de la société américaine, de la croyance quasiment religieuse dans le capitalisme à l’addiction à l’apparence, que ce soit sur les réseaux sociaux ou grâce à la chirurgie esthétique. Dans le même registre, difficile de ne pas citer Saints Row ou Mafia, deux licences emblématiques des dernières décennies où, là aussi, le respect de l’ordre et de la loi ne sont pas vraiment une priorité.

Divinement méchant : God of War

Et puis, il y a aussi ces licences qui ont cartonné grâce à un personnage principal charismatique. Dans ce registre, l’un des premiers noms qui viennent en tête est généralement Kratos, demi-dieu de la guerre dont la brutalité et l’aptitude au combat ne sont plus à démontrer. Depuis sa première aventure en 2005, le visage de la licence God of War s’est imposé comme l’un des personnages les plus marquants de l’histoire du jeu vidéo. Preuve de cet engouement : les cris surexcités de fans à l’E3 2 016 lorsque Sony dévoile les premières images de God of War, renouveau de la série sorti en 2018. La simple apparition d’un Kratos, certes vieillissant, mais toujours aussi imposant, avait déclenché une véritable hystérie au sein de la Sony Conference.

Les fans de Kratos ont pu retrouver le guerrier impitoyable en fin d’année dans le dernier opus intitulé Ragnarök.©Santa Monica Studios

Outre un physique particulier adoré des cosplayeurs, Kratos peut tout simplement compter sur des aventures de qualité, le God of War de 2018 étant souvent cité comme le meilleur jeu de la PlayStation 4. Mélanges de beat’em all et de RPG, les jeux God of War sont un immense défouloir dans lequel Kratos déchaîne toute sa colère pour vaincre des armées et des dieux, tantôt grecs tantôt nordiques.

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Ceux qui souviennent de God of War III, où Kratos se lance dans une quête sanglante contre les dieux de l’Olympe n’ont jamais pris autant de plaisir à faire régner le mal. Des aventures pensées comme de vrais exutoires, ce que le jeu vidéo peut représenter pour certains après une bonne journée de travail ou d’études.

Wario, Wander et les autres

Tout aussi charismatique, mais moins violent et intimidant que Kratos, on peut citer Wario, héros de plusieurs jeux à son effigie (Wario Land), dans lesquels le but est souvent de récupérer un trésor ou de l’argent pour son envie personnelle. Des motivations bien éloignées de celle du brave Mario.

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Plutôt que d’afficher d’entrée son envie de mettre le côté obscur au premier plan, certains jeux préfèrent la jouer encore plus sadique, avec des twists scénaristiques dignes des plus grands films hollywoodiens. On peut alors citer certaines pépites comme Shadow of the Colossus, initialement sorti en 2005, puis son remake disponible depuis 2018. Dans cette aventure, le joueur incarne Wander, qui va devoir terrasser 16 colosses tout au long de son périple. Mais la fin du jeu nous apprend que les géants de pierre étaient en réalité des gardiens pacifiques, et que Wander est en réalité le vrai méchant de l’histoire.

Que dire également d’Heavy Rain, où l’on doit élucider la disparition du fils d’Ethan Mars, l’un des protagonistes ? Lorsque l’on découvre que le responsable de l’enlèvement de l’enfant n’est autre que l’un des personnages que l’on joue, le choc est total. De quoi faire du titre développé par Quantic Dream un indispensable pour les fans de jeux narratifs.

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