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Polémique au Palais de Tokyo : la justice donne raison au musée

30 mars 2023
Par Edouard Lebigre
Le musée précise que "près de 45 000 personnes" ont déjà vu l'exposition "Ma pensée sérielle" présentée jusqu'au 14 mai.
Le musée précise que "près de 45 000 personnes" ont déjà vu l'exposition "Ma pensée sérielle" présentée jusqu'au 14 mai. ©Shutterstock/EQRoy

Le tribunal a donné tort aux associations qui demandaient le décrochage d’une œuvre de la Suisse Miriam Cahn, jugée pédopornographique.

C’est une polémique qui a enflé sur les réseaux sociaux. Le tribunal administratif de Paris a rejeté ce 28 mars les demandes formulées par des associations de décrocher le tableau Fuck Abstraction !, de l’artiste suisse Miriam Cahn. Depuis plusieurs semaines, l’œuvre créait le scandale sur les réseaux, le tableau étant jugé « pédopornographique ».

La député du Rassemblement National, Caroline Carpentier, avait fustigé sur Twitter la présence du tableau dans l’exposition Ma Pensée sérielle, visible jusqu’au 14 mai 2023. Le Palais de Tokyo s’est donc réjoui dans un communiqué de la décision de justice, estimant que l’association Juristes pour l’enfance, à l’origine des plaintes, n’était pas « fondée à soutenir » que le maintien de Fuck Abstraction ! dans l’exposition constitue « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue l’intérêt supérieur de l’enfant ». 

Un tableau dénonciateur au cœur des polémiques

Exposé au Palais de Tokyo jusqu’au 14 mai, le tableau Fuck Abstraction ! représente un homme imposant une fellation à une victime plus fragile, pieds et mains noués. La polémique, lancée notamment par Caroline Carpentier et le journaliste Karl Zéro, avait pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, entraînant la réaction de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak.

Cette semaine, le tribunal administratif de Paris a rappelé que Miriam Cahn était avant tout une artiste militante. Le tableau « ne saurait être compris en dehors de son contexte et du travail de l’artiste Miriam Cahn qui vise à dénoncer les horreurs de la guerre » selon la décision rendue ce 28 mars. Pris dans la polémique, le Palais de Tokyo a déclaré dans son communiqué « regretter l’instrumentalisation de cette œuvre d’art et le mépris du rôle fondamental que jouent les musées partout dans le monde pour défendre les libertés dans le respect des droits de l’Homme ».

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Suite à la décision rendue par le tribunal administratif de Paris, l’association Juristes pour l’Enfance a annoncé dans un communiqué saisir immédiatement le Conseil d’État.

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