Festival d’Angoulême 2023 : trois pépites du palmarès

05 février 2023
Par Lisa Muratore
Extrait de la BD "Kiss the Sky" sur l'enfance de Jimi Hendrix, lauréat du Elvis d'Or.
Extrait de la BD "Kiss the Sky" sur l'enfance de Jimi Hendrix, lauréat du Elvis d'Or.

Le Festival d’Angoulême 2023 s’est clôturé il y a une semaine, l’occasion pour la rédaction de l’Eclaireur de revenir sur les pépites qui ont marqué ce rendez-vous immanquable de la BD.

Le Festival d’Angoulême 2023 s’est terminé il y a maintenant une semaine. À cette occasion, L’Eclaireur a souhaité revenir sur les temps forts et les récompenses qui ont marqué ce rassemblement incontournable de la BD, après le sacre de Riad Sattouf pour le Grand Prix. Le palmarès réunit cette année des oeuvres originales et inspirantes entre émotion, expérimentation graphique et parcours de résistants. Une sélection hétérogène dont voici quelques pépites.

La BD Kiss the Sky sur Jimi Hendrix reçoit le Elvis d’Or

Couverture de la BD Kiss the Sky de Mezzo et Jean-Michel Dupont©Glénat

L’automne dernier, le guitariste Jimi Hendrix était au coeur de plusieurs hommages culturels. Le 27 novembre dernier l’artiste américain aurait dû fêter ses 80 ans. À l’occasion de son anniversaire, deux bandes-dessinées sont parues, dont Kiss the Sky (Ed. Glénat), du dessinateur Mezzo et du scénariste Jean-Michel Dupont. Contrairement aux biographies classiques et romans graphiques déjà édités sur Hendrix, cette bande-dessinée a fait le pari de raconter son enfance. Entre lyrisme et réalisme, ce récit explore non seulement l’âme tourmentée de la future rock star, mais aussi toutes les étapes d’un itinéraire musical méconnu. Une création originale qui a remporté le Elvis d’Or, le samedi 28 janvier dernier, et qui succède à Cool Parano (Même Pas Mal) de Benoît Carbonnel.

Le sacre d’une BD expérimentale

La Couleur des Choses (Çà et Là) du Suisse Martin Panchaud a remporté le Fauve d’Or du meilleur album de l’année. Ce roman graphique raconte l’histoire de Simon, un jeune Anglais de 14 ans, qui va miser secrètement toutes les économies de son père durant la prestigieuse course de chevaux du Royal Ascot et remporter 16 millions de livres. Cependant, lorsque Simon rentre à la maison, il découvre sa mère dans le coma, et son père disparu. Pour encaisser les gains, le jeune garçon a besoin de ses parents. Il va donc se lancer dans une quête pour tenter de comprendre ce qu’il leur est arrivé. Commence alors des recherches inédites entre récit initiatique et secrets de famille.

Couverture de La Couleur des Choses de Martin Panchaud.©Çà et Là

L’originalité de La Couleur des Choses ne réside pas simplement dans son histoire, mais aussi dans son graphisme. Cet album expérimental est composé essentiellement de plans, de pictogrammes et les personnages y sont représentés sous forme de pastilles de couleurs. Avant d’être récompensé durant le Festival d’Angoulême, Martin Panchaud avait reçu, il y a quelques mois, le Prix ACBD.

La résistance, un thème fort de cette 50e édition

La Dernière Artiste Soviétique (The Hoochie Coochie) de Victoria Lomasko a remporté durant le Prix du Courage Artistique, décerné en marge du Festival, dans le sud-ouest de la France. Dans sa bande-dessinée, l’autrice en exil raconte les vestiges totalitaires qui subsistent de l’URSS, 30 ans après son éclatement. Connue pour son point de vue critique du pouvoir Russe, cette artiste a quitté la Russie en mars 2022, quelques jours après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine et vit désormais en Allemagne.

Couverture de La Dernière Artiste Soviétique de Victoria Lamasko.©The Hoochie Coochie

Au coeur de la ville Charentaise, le Festival a également mis à l’honneur les femmes résistantes dont la vie a été adaptée dans une BD. L’occasion notamment de revenir sur Madeleine Résistante (Dupuis) de Jean-David Morvan, mais aussi Les Enfants de la Résistance la série graphique scénarisée par Vincent Dugomier et dessinée par Benoît Ers. Les artistes et écrivains de BD deviennent ainsi les nouveaux témoins de la guerre. Un devoir de mémoire aussi essentiel que poétique, qui rappelle également l’exposition Spirou dans la tourmente de la Shoah, actuellement présentée au Mémorial de la Shoah.

À lire aussi

Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste