Le 21 janvier 2023, Beyoncé a donné un concert aux Émirats arabes unis, pays connu pour réprimer les minorités sexuelles. La performance de celle qui ne cesse d’affirmer son engagement féministe et LGBTQIA+ n’a pas manqué de susciter la colère de nombreuses personnes.
Cela faisait quatre ans que Beyoncé ne s’était pas produite en concert. Pour son grand retour, la chanteuse de R’n’B a décidé de donner une fastueuse représentation privée devant un parterre d’invités triés sur le volet à l’occasion de l’inauguration de l’Atlantis The Royal, un hôtel de luxe situé à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Ce choix a grandement étonné ses fans – et pour cause. Selon TMZ, la star internationale aurait accepté de jouer dans un pays où l’homosexualité est passible de peines d’emprisonnement contre un chèque de 24 millions de dollars. Si l’usage des téléphones était interdit, quelques images ont circulé sur Internet.
Un débat d’éthique
Cette entorse à ses convictions suscite depuis la controverse. Et ce, d’autant plus que son dernier opus, Renaissance, sorti l’année passée, se présentait comme un hommage à la communauté queer. House, disco, bounce musique ou ambiance des ballrooms des années 1970… Chacune des seize pistes puise son inspiration dans divers courants musicaux liés à l’histoire LGBTQIA+.
Qui plus est, dans une note d’intention, l’artiste le dédiait « à tous les pionniers qui font la culture, ces anges déchus dont les contributions n’ont pas été reconnues pendant bien trop longtemps ». Parmi eux figure plus particulièrement son oncle Johnny – qu’elle décrivait lors de la cérémonie des GLAAD Awards comme « l’homme gay le plus fabuleux » qu’il lui ait été donné de rencontrer – qui a aidé à étayer ses connaissances musicales dès son plus jeune âge. S’ils semblaient chers à son cœur, pendant le concert, Beyoncé n’a pourtant interprété aucun de ces morceaux.
Si l’emballement a d’abord pris sur les réseaux sociaux, la presse internationale n’a pas tardé à s’emparer du sujet. Pour l’heure, Beyoncé ne s’est pas encore exprimée. Toutefois, comme le souligne Télérama, la chanteuse américaine n’est pas la première à mettre ses idéaux de côté le temps d’un évènement, même si de plus en plus d’artistes refusent de céder à de telles propositions. À plus large échelle, cette affaire relance indéniablement le débat autour de l’éthique de certains acteurs du milieu culturel et l’alignement entre leurs convictions et leurs actions.