Un étrange feuilleton qui se poursuit du côté de Twitter, qui s’est enfin exprimé sur la question des applications tierces.
Voilà quelques jours que certains clients permettant d’accéder à Twitter ont vu leur clé d’accès à l’API du réseau social révoquée. S’ensuivit un silence assourdissant, pendant lequel beaucoup s’étaient imaginé que la « panne » était intentionnelle. Une prédiction désormais avérée, comme l’a finalement indiqué Twitter hier en fin de journée.
Des règles sorties du chapeau magique
Dans un tweet laconique, le réseau social s’est enfin exprimé pour confirmer les craintes des développeurs travaillant sur des clients tiers permettant d’accéder à Twitter. « Twitter fait respecter ses règles [d’accès] à l’API qui existent depuis longtemps. Certaines applications peuvent ne plus fonctionner en conséquence. »
Nous n’en saurons pas davantage… et les principaux intéressés non plus. En réponse de ce tweet, nombreuses et nombreux se creusent les méninges pour savoir en quoi, exactement, leur application (parfois vieille de 10 ans) contrevient soudainement à des règles « qui existent depuis longtemps ».
Un flou que The Verge n’hésite pas à attribuer au limogeage de l’équipe interne dédiée à la communication, et qui servirait uniquement à gagner du temps. Des pratiques auxquelles nous nous sommes malheureusement habitués depuis quelques mois ; Twitter à l’ère de son nouveau patron Elon Musk étant coutumière des virages à 180°.
Deux poids deux mesures
Seulement cet aveu de la part de Twitter ne nous dit pas non plus pourquoi certaines applications (Albatross, Fenix sur iOS) continuent de fonctionner sans encombre, alors qu’elles proposent des fonctionnalités très proches de Tweetbot ou Twitterific.
Contacté par The Verge, Paul Haddad, co-créateur de Tweetbot et l’une des voix les plus fortes sur ce sujet, explique n’avoir obtenu aucune information concrète de la part de Twitter. « Nous n’avons jamais été contactés par qui que ce soit chez Twitter. S’il y a des règles en place depuis 10 ans que nous ne respectons pas, nous aimerions savoir de quoi il s’agit afin de pouvoir nous y plier. »
L’explication la plus rationnelle voudrait que Twitter n’accepte plus que ses utilisateurs passent par d’autres services pour accéder à leur compte – notamment pour qu’ils et elles n’échappent plus à la publicité. Un « manque à gagner » potentiel pour l’entreprise de Musk, vraisemblablement en difficulté financière depuis quelques mois. Dans la nuit, nous apprenions que le siège de l’entreprise à San Francisco a plusieurs loyers de retard, et commencerait à se séparer de mobilier pour éponger sa dette.