Sanctionné d’une amende de 4,34 milliards d’euros par Bruxelles, Google espère toujours passer entre les gouttes. La firme américaine fera face à la justice européenne en septembre pour plaider sa cause.
Les amendes pleuvent en Europe contre Google et le géant américain aimerait parfois les esquiver. Alors que la France vient de condamner la firme à payer une amende de 500 millions d’euros, Google aimerait faire annuler l’amende record reçue en 2018. La Commission européenne avait en effet décidé d’infliger une sanction de 4,34 milliards d’euros pour abus de position dominante. Bruxelles reprochait au groupe californien d’avoir utilisé son très populaire système d’exploitation Android pour asseoir la suprématie de ses services et application. “Google a utilisé des pratiques illégales pour cimenter sa position dominante dans la recherche sur Internet”, expliquait Margrethe Vestager.
La commissaire européenne à la Concurrence suit de près les agissements de Google sur le vieux continent et a régulièrement sanctionné la firme dirigée par Sundar Pichai. Financièrement, ces amendes ne pèsent pas lourd sur les résultats d’une firme qui a même profité de la crise sanitaire pour progresser. Google aimerait toutefois éviter de payer cette amende géante de 4,34 milliards d’euros. Trois ans après, Google tentera en septembre d’obtenir auprès de la justice européenne l’annulation de cette amende, indique Reuters. L’agence précise qu’une audience de cinq jours est prévue à compter du 27 septembre, au tribunal basé à Luxembourg. Ce dernier n’a pas pu confirmer cette audience, les dates n’ayant pas encore été rendues publiques.
La bataille des lobbies
La tâche s’annonce ardue pour Google, à qui la Commission européenne reproche d’avoir contraint les fabricants de smartphones à préinstaller certains de ses services sur leurs appareils. La société californienne avait déjà tenté de négocier avec Bruxelles avant d’écoper de cette amende. Elle avait ensuite brandi la menace de rendre Android payant. Comme le rappelle Reuters, Google pourra compter sur le soutien de constructeurs comme Gigaset ou HMD (derrière les smartphones Nokia), ou encore de l’entreprise norvégienne Opera dans cette bataille. En face, la Commission européenne est soutenue par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), les associations BDZV et VDZ, le lobby anti-Google FairSearch ou encore les moteurs de recherche français et tchèque que sont Qwant et Seznam.
Pour rappel, Google est actuellement dans le collimateur de 36 États américains pour pratiques anticoncurrentielles. La firme aurait notamment multiplié les attaques contre le Galaxy Store de Samsung.