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Près de trois quarts des plus de 10 ans ont un téléphone portable

01 décembre 2022
Par Kesso Diallo
Avoir un téléphone portable ne signifie pas qu'on a forcément accès à Internet.
Avoir un téléphone portable ne signifie pas qu'on a forcément accès à Internet. ©Ollyy / Shutterstock

Malgré cela, près d’un tiers de la population mondiale est toujours privée d’accès à Internet selon l’ONU.

La majorité des personnes dans le monde ont un téléphone portable, mais cela ne veut pas dire qu’ils ont tous accès à Internet. D’après l’Organisation des Nations unies (ONU), près de trois quarts de la population mondiale âgée d’au moins 10 ans possèdent un tel appareil, qui permet d’accéder à ce réseau, en 2022.

« Les téléphones portables sont la passerelle la plus courante vers l’utilisation d’Internet, le taux de propriété sert d’indicateur de la disponibilité et de l’accès à Internet », affirme l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence spécialisée de l’ONU pour les technologies de l’information et de la communication, dans un communiqué sur son rapport annuel concernant la connectivité mondiale. Elle relève cependant que la possession de téléphones portables est toujours supérieure à l’utilisation d’Internet, notamment dans les pays à faible revenu.

Une fracture numérique entre riches et pauvres

En effet, 2,7 milliards dans le monde n’y ont toujours pas accès, soit près d’un tiers de la population mondiale, comme l’a indiqué l’UIT plus tôt cette année. « L’accès à Internet s’accroît, mais pas aussi rapidement et uniformément dans le monde qu’il le faudrait », explique Doreen Bogdan-Martin, directrice du Bureau de développement des télécommunications de l’agence, qui sera la première femme à la diriger en 2023. « Trop de gens vivent encore dans les ténèbres numériques », ajoute-t-elle. Ce chiffre représente une amélioration en termes d’accès, mais il reste stable par rapport aux forts gains de connectivité réalisés lors de la pandémie de Covid et ses confinements, période où des centaines de millions de personnes ont dû travailler ou étudier en ligne.

Si le coût des services Internet a légèrement baissé dans le monde cette année, rendant ce réseau plus abordable, il reste tout de même un obstacle majeur à cet accès, en particulier dans les économies à faible revenu. Le prix médian des services mobiles à large bande est une mesure de référence de l’accès à Internet, le haut débit permettant aux utilisateurs d’y accéder à partir d’un smartphone. Souvent moins cher que les accès fixes, il est passé de 1,9% à 1,5% du revenu national brut (RNB) moyen par habitant, mais ce coût reste trop élevé pour un grand nombre de consommateurs dans la plupart des économies à faible revenu. Dans ces pays, un forfait de base de données mobiles coûte en effet 9% du revenu moyen, un pourcentage supérieur à ce qui est payé dans les pays riches pour des services similaires.

Pour atteindre une connectivité numérique universelle et significative d’ici 2030, l’UIT a appelé tous les pays à garantir un accès à haut débit abordable, défini comme représentant moins de 2% du RNB mensuel par habitant. « Nous devons maintenir l’accessibilité de l’Internet alors même que la récession mondiale grève les perspectives mondiales de nombreux pays », déclare Houlin Zhao, le Secrétaire général de l’agence.

Des écarts entre les genres et les générations

En plus des riches et des pauvres, cette fracture numérique est aussi constatée entre les genres et entre les générations. Les femmes représentent près de la moitié de la population mondiale, mais elles sont 259 millions de moins que les hommes à y accéder. 63% d’entre elles utilisent ce réseau contre 69% des hommes. Un écart qui est plus grand dans les pays à faible revenu, avec 21% de femmes en ligne contre 32% d’hommes.

D’autre part, 75% des jeunes de 15 à 24 ans sont désormais capables d’utiliser Internet, étant le moteur de la connectivité selon l’UIT. Pour le reste de la population, cette utilisation est estimée à 65%. Encore une fois, cet écart est plus préoccupant dans les économies à faible revenu, où 39% des jeunes vont sur Internet contre 23% du reste de la population.

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Journaliste
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