L’administration Biden et le fabricant chinois de smartphones ont trouvé un accord. Xiaomi va être rayé de la liste noire des États-Unis, évitant ainsi les sanctions décidées en début d’année par l’administration de Donald Trump.
Les États-Unis vont retirer Xiaomi de leur liste noire, marquant la fin du conflit entre Washington et le fabricant chinois de smartphones. Cette information a été confirmée par Bloomberg et Reuters, s’appuyant sur un document juridique mis en ligne [PDF] la semaine dernière. Ce dernier confirme que l’administration de Joe Biden a décidé de ne pas faire appel de la décision prise il y a quelques semaines par un juge du District de Columbia. Le juge Rudolph Contreras avait en effet décidé de retirer temporairement Xiaomi de la liste noire du gouvernement américain. Qualifiée de « compagnie militaire communiste chinoise » par l’administration de Donald Trump, la marque chinoise avait rapidement contesté cette mesure et intenté une action en justice contre les États-Unis. La décision favorable, mais temporaire, adoptée en mars, indiquait que la décision de placer Xiaomi sur une liste noire avait été prise sur « des bases fragiles ».
Après des mois de bataille, le ministère américain de la Défense a finalement accepté de retirer le groupe chinois de sa liste. « Les parties se sont mises d’accord sur une marche à suivre qui permettrait de résoudre ce litige sans qu’il soit nécessaire de faire appel à la justice », indique le document déposé, sans toutefois préciser les conditions de l’accord. Cette annonce est une nouvelle importante pour Xiaomi sur le plan économique et en termes d’image. La firme va de nouveau pouvoir compter sur les investisseurs américains et voit s’éloigner le spectre d’un scénario à la Huawei. Il est toutefois important de préciser que Xiaomi figurait « seulement » sur une liste noire « militaire », tandis que Huawei figure toujours sur la redoutée liste noire « commerciale » (appelée entity list). Cette dernière empêche le groupe chinois de travailler avec des entreprises américaines et donc de profiter des services de Google.
Xiaomi retrouve les bonnes grâces des États-Unis
La décision concernant Xiaomi était surprenante, dans la mesure où le groupe n’est pas réputé pour sa proximité avec le gouvernement chinois. Du côté des États-Unis, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Emily Horne, rappelle que « l’administration de Joe Biden est profondément préoccupée par les investissements américains potentiels dans des entreprises liées à l’armée chinoise et s’engage pleinement à maintenir la pression sur ces entreprises ». Si le ciel s’éclaircit pour Xiaomi, l’horizon reste sombre pour Huawei qui espère toujours un geste de l’administration Biden.