L’actuelle pénurie de composants pourrait bientôt s’étendre aux smartphones. L’agence Reuters rapporte que Qualcomm peine à répondre à la demande pour ses puces, en particulier son Snapdragon 888.
Une pénurie de composants, liée à la pandémie de Covid-19, perturbe de nombreux secteurs depuis plusieurs mois. Les dernières consoles de jeu de Microsoft et Sony sont particulièrement touchées, tout comme les cartes graphiques de Nvidia ou AMD. Le secteur du smartphone pourrait lui aussi connaître des difficultés dans les semaines à venir, rapporte Reuters. La célèbre agence annonce que la pénurie s’étend et c’est désormais au tour de Qualcomm d’avoir du mal à répondre à la demande.
Sollicitée de toute part, la firme américaine fait face à une succession de difficultés et ne serait plus en mesure de répondre aux besoins en SoC de Samsung pour ses modèles d’entrée et milieu de gamme. Le Snapdragon 888, un SoC qui équipe de nombreux smartphones haut de gamme sous Android, serait lui aussi victime de cette pénurie mondiale. En revanche, on ne sait pas si les Galaxy S21 sont concernés par ces difficultés d’approvisionnement. « Ce n’est pas une pénurie, c’est une pénurie extrême », expliquait il y a quelques semaines Lu Weibinh, vice-président de Xiaomi, sur le réseau social chinois Weibo. Qualcomm fait également face à une situation exceptionnelle avec une forte hausse de la demande pour ses puces depuis quelques mois. En effet, les difficultés de Huawei (HiSilicon) ont poussé de nombreux fabricants de smartphones Android à se tourner vers le géant américain des puces pour smartphones.
Les difficultés s’enchaînent pour Qualcomm
Par ailleurs, la vague de froid au Texas a entraîné la fermeture d’une usine de Samsung. Cette dernière fabrique des antennes et compte Qualcomm parmi ses plus gros clients. Cette série d’événements en cascade a fragilisé un secteur qui doit rebondir en 2021 avec la démocratisation des smartphones 5G. « La demande reste fondamentalement supérieure à l’offre », a reconnu Cristiano Amon, directeur général entrant de Qualcomm, aux investisseurs lors de la réunion annuelle de la société. Une situation qui encourage les « panic buy » (achats de panique) et qui fait grimper les prix de nombreux composants, même les moins chers. « Tout le monde passe des commandes comme des fous, alors qu’en fait ils ne peuvent même pas utiliser toutes leurs puces », déplore Simon Wan, le cofondateur de la marque d’aspirateurs Roborock.