Si les possesseurs de réflex et d’hybrides connaissent l’importance de bien choisir son couple boîtier/objectif, les filtres demeurent un autre bon moyen d’augmenter leurs possibilités créatives. Et de tirer les meilleurs clichés de situations particulières, où ces ajouts optiques s’avèrent indispensables. On vous explique tout.
C’est quoi un filtre photo, et à quoi ça sert ?
L’essor de Snapchat et d’Instagram a fait connaître au grand public l’existence des filtres photo. Sur ces applications, le terme désigne les post-traitements que l’on peut appliquer à un cliché numérique pour en changer la luminosité, le contraste, la teinte dominante ou la mise au point. Mais, en réalité, les filtres photo existent depuis des décennies, et servent à la prise de vue : il s’agit de pièces optiques qui se vissent à un objectif ou s’installent sur un porte-filtre. Placés devant la lentille, ils vont modifier l’image captée par l’obturateur de manière » physique « , en corrigeant la luminosité, la colorimétrie ou en appliquant un effet optique artistique à l’image.
Les filtres s’utilisent dans des conditions variées, en fonction de leur type. De manière générale, certains vont servir en studio, lorsque l’éclairage est composé de plusieurs couleurs différentes, pour renforcer telle ou telle dominante de couleur. Dans la nature, les filtres adaptés à la correction de la luminosité vont être particulièrement indiqués pour les photographes paysagistes, lorsqu’ils ont besoin d’avoir plus de détails sur une surface d’eau, de compenser l’excès de luminosité pour capturer toutes les nuances d’une scène particulière. Enfin les filtres à effet ont pour principal intérêt de s’adapter à des besoins spécifiques.
Les différents types de filtre
Les filtres se divisent en deux groupes : on désigne par filtres vissant ou vissables ceux qui, comme leurs noms l’indiquent, sont taillés en cercle et se vissent sur l’objectif. D’autres modèles sont eux vendus sous forme carrée : ils doivent être adaptés via un porte-filtre. Dans les deux cas, différents types de filtres permettent d’obtenir des effets variés et de réaliser des clichés dans certaines conditions.
– Le filtre gris neutre :
Également appelé » Filtre densité neutre » (ND), c’est l’un des principaux filtres utilisés de nos jours en photographie. Il permet de réduire la quantité de lumière passant à travers l’objectif. Ce faisant, il laisse la possibilité de réaliser des poses longues en pleine journée. Effet de flou suivi, halo d’une cascade durant une ou deux secondes, effets de flou plus importants grâce à une ouverture plus élevée à vitesse haute… Cette réduction de la luminosité ouvre la voie à de nombreux usages. Les filtres ND sont par ailleurs vendus suivant une échelle d’opacité : du ND2, qui diminue la luminosité d’un » diaph » (l’équivalent d’une vitesse deux fois plus lente ou d’une ouverture deux fois plus petite), au ND1000, qui la diminue de 10 diaphs, en passant par ND4, ND8, ND16….
– Le filtre dégradé gris neutre :
N’avez-vous jamais eu envie de réussir à la fois la prise de vue d’un joli champ d’olivier et d’un ciel bleu par temps ensoleillé, sans utiliser le HDR ? C’est une possibilité offerte une fois un filtre dégradé gris neutre (GND) vissé sur votre objectif ou fixé à votre porte-filtre. Ces filtres comprennent une partie plus opacifiée que l’autre, de façon à compenser le différentiel d’exposition entre une partie de votre cadrage et une autre. Pour les photographes paysagistes, le GNC est à avoir dans son sac photo en toute circonstance !
– Le filtre UV
Depuis longtemps, les photographes avertis utilisent le filtre UV pour deux missions. La première consiste à le visser lors de scènes avec un ciel très lumineux, de manière à filtrer les ultraviolets qui pourraient » parasiter » l’image. La deuxième, qui est un usage détourné, vient du côté » bon marché » de ce type de filtre : il offre une excellente protection à l’objectif et en particulier à la lentille frontale, fragile en cas de choc. Un 2 en 1 idéal !
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– Le filtre polarisant
Utilisé de préférence en version vissable, le filtre polarisant agit sur les reflets, en les supprimant. Pour les scènes ensoleillées (type paysages marins, lit d’une rivière) il exalte les surfaces limpides et empêche les problèmes de luminosité inhérents à la réflexion des rayons sur la surface de l’eau. De même, il permet d’éviter les effets de voile qui apparaissent lorsque vous réalisez un cliché derrière un hublot d’avion ou que vous cadrez un immeuble en verre. Enfin, il exhausse dans tous les cas les couleurs, pour de jolis paysages contrastés.
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– La bonnette macro
Sur le principe de la loupe, certains filtres sont en fait des compléments optiques qui se vissent devant la lentille frontale. Une fois fixés, ces » bonnettes » diminuent la distance de mise au point minimale de l’objectif, laissant la porte ouverte aux photos macro.
– Les Filtres astronomiques
Pour protéger vos yeux et votre appareil photo, il est indispensable de disposer d’un filtre spécial soleil lorsque vous réalisez une photo d’éclipse ou un cliché avec le soleil en pose longue. Dans le domaine de l’astrophotographie, on trouve également des filtres destinés à chasser la pollution lumineuse (les « CLS ») : leurs surfaces sont traitées pour que soient bloqués les rayonnements dus aux éclairages artificiels de nos villes.
Bien choisir son filtre
Une fois votre type de filtres choisis, vous pouvez vous positionner du côté des grandes marques du secteur : outre les fabricants d’objectifs, des opticiens spécialisés proposent des gammes très étendues, en particulier Hoya, Cokin et B+W. Vous aurez ensuite à choisir suivant les dimensions de l’objectif : en général, la valeur du diamètre est indiquée sur le haut de la lentille, et dans ses caractéristiques techniques. Ce diamètre correspond aux tailles de filtres vissant à choisir (49mm, 58mm, 67mm, 72mm et 77mm étant les dimensions les plus courantes).
Bien entretenir ses filtres
Gras, poussière, sel des embruns et surtout traces de doigts : les filtres, comme les lentilles frontales, sont des surfaces sensibles. Pour les nettoyer, mieux vaut utiliser des ustensiles non abrasifs, en particulier les bombes à air sec et autres poires soufflantes, les chiffons microfibres ou encore les pinceaux soufflants. Si les problèmes persistent, un bon coup de liquide optique devrait faire partir les traces les plus durables. En attendant, les filtres doivent réintégrer leurs boîtes lorsqu’ils ne sont pas utilisés, de manière à éviter l’usure !