Le célèbre réseau social tente l’aventure du « cloud gaming » avec Facebook Gaming. Pour se démarquer face aux nombreuses offres du marché, Facebook opte pour une approche différente et mise sur les jeux free-to-play.
Après Google (Stadia), Microsoft (xCloud), Sony (PlayStation Now) ou encore Nvidia (GeForce Now), Facebook décide à son tour de se lancer dans le cloud gaming. Le réseau social annonce l’arrivée de Facebook Gaming qu’il présente comme « le petit nouveau des jeux vidéo dans le cloud ». La plateforme de jeux vidéo en streaming de Menlo Park est en effet loin de venir se frotter aux ténors du marché et revendique son approche en douceur. Novice dans ce domaine, Facebook compte s’appuyer sur un service gratuit qui permet de jouer instantanément à des jeux en free-to-play dans l’application Facebook et sur navigateur, sans téléchargement.
Cofondateur du studio Naughty Dog et en charge de ce projet, Jason Rubin a souhaité mettre « les choses au clair dès le départ » au sujet de Facebook Gaming. Le vice-président de Play chez Facebook assure le virage pris par le réseau social et confirme qu’il n’est pas question de « faire de promesse que nous [Facebook] ne tiendrons pas ». Ainsi, le service ne promet pas du jeu en 4K à 60 images par seconde moyennant un abonnement et ne veut pas « vendre du rêve ». Jason Rubin confirme également que Facebook n’a pas vocation à remplacer une console. « Nous adorons le jeu sur console et PC, et ces deux formats ne sont pas près de disparaître. Nous croyons que le jeu vidéo dans le cloud va élargir, et non remplacer, l’accès à des jeux fantastiques. Nous n’essaierons pas non plus de remplacer votre téléphone », explique-t-il.
Malgré son statut de géant, la société de Mark Zuckerberg préfère une approche modeste lui permettant de diversifier son offre actuelle. « Nous allons commencer par ce que nous maîtrisons, puis nous développerons l’offre (…) Nous commencerons donc par le format le plus populaire sur Facebook : les jeux gratuits. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous commençons par les jeux habituellement utilisés sur des appareils mobiles », assure Jason Rubin. Au lancement, Facebook Gaming va miser sur un catalogue de « jeux instantanés » comme Asphalt 9: Legends, Mobile Legends: Adventure, PGA TOUR Golf Shootout, Solitaire: Arthur’s Tale et WWE SuperCard. Dans les prochaines semaines, le service verra également débarquer Dirt Bike Unchained et Facebook promet de diversifier les genres de jeux à mesure que sa bêta progressera. En 2021, il est déjà question d’ajouter des jeux d’action ou d’aventures et les développeurs pourront proposer des achats intégrés ou des publicités.
Une version bêta aux États-Unis
En attendant, Facebook confirme qu’il ne souhaite pas créer de service de cloud gaming séparé. Les jeux seront accessibles via l’onglet Jeux ou le fil d’actualité et ils ne demandent aucun matériel ni manette spécifiques. Il sera possible de jouer avec un écran tactile (sur mobile) ou via une souris et un clavier (sur ordinateur). Toutefois, le service ne sera accessible que depuis un appareil sous Android ou l’interface web de Facebook. Le système d’exploitation iOS est « pour le moment » exclu des discussions et c’est une nouvelle fois la politique d’Apple qui fait débat.
« Même avec la nouvelle politique d’Apple concernant les jeux dans le cloud, nous doutons de la viabilité d’un lancement sur l’App Store (…) Même si la voie vers iOS n’est pas encore tracée, une chose est claire. Apple traite les jeux différemment et conserve jalousement le contrôle sur une ressource très précieuse », explique Facebook. Le réseau social demande « un peu de patience » et il faudra quoiqu’il arrive en avoir avant de profiter de ce service en France. Dans un premier temps, la version bêta de Facebook Gaming ne sera proposée que dans quelques États des États-Unis. Le service était déjà testé depuis quelques semaines auprès de 200 000 personnes.
Pourquoi Facebook se lance-t-il dans le cloud gaming ?
Avec Gaming, Facebook prend le secteur à contrepied en misant sur le free-to-play. Une stratégie qui pourrait lui permettre de renforcer l’engagement de ses membres alors que « plus de 380 millions de personnes jouent à des jeux chaque mois sur Facebook ». Le réseau social veut également conserver son modèle économique en misant sur la publicité, sa première source de revenus.