Le Chinois Huawei a perdu sa licence Android temporaire accordée par les États-Unis. Une décision qui devrait entraîner la fin des mises à jour sur les anciens smartphones de la marque, dotés des services de Google.
Auréolé de son nouveau statut de numéro un mondial, Huawei n’en a pas fini avec les ennuis. Plus d’un an après la mise en place de l’embargo américain, le fabricant chinois reste plus que jamais considéré comme une menace pour la sécurité américaine. Une situation qui pénalise la progression de Huawei en Occident et qui pourrait connaître un nouveau rebondissement majeur. Le Washington Post révèle que le géant chinois a perdu sa licence générale temporaire, qui lui était régulièrement renouvelée par les autorités américaines. Pour le gouvernement de Donald Trump, cette licence provisoire n’était pas accordée pour aider Huawei, mais pour permettre aux entreprises américaines et aux régions qui utilisent des antennes Huawei de trouver des alternatives. En début d’année, une enquête avait été ouverte afin de déterminer s’il était nécessaire de continuer à accorder des licences temporaires au groupe chinois.
Selon le Washington Post, le département du Commerce américain semble avoir pris la décision de ne pas renouveler cette licence temporaire. L’AFP rapporte ce lundi que les États-Unis ont même décidé de durcir leurs sanctions contre Huawei, en les étendant à 38 de ses filiales, afin de limiter leur accès aux technologies américaines. Alors que les regards sont davantage tournés vers TikTok, Huawei reste un sujet de préoccupation majeur pour Washington qui reproche au géant chinois d’utiliser ses filiales internationales pour contourner les sanctions. Le secrétaire au Commerce Wilbur Ross assure dans un communiqué que « Huawei et ses filiales ont accentué leurs efforts pour obtenir des semi-conducteurs de pointe développés ou produits à partir de logiciels et de technologies américaines afin d’atteindre les objectifs politiques du Parti communiste chinois« .
Privé de sa licence Android, Huawei ne sera plus en mesure de supporter ses smartphones équipés des Google Mobile Services. Des modèles phares comme les P30 lancés en 2019 – qui disposent des outils de Google – ne pourront plus recevoir des mises à jour de sécurité Android ni profiter de ses dernières nouveautés. Une décision lourde de conséquences pour Huawei et sa filiale Honor qui concerneraient plusieurs millions de smartphones dans le monde. Concernant Android 11, la mise à jour pourrait néanmoins être proposée, mais sans les services de Google. Les terminaux de la marque se retrouveraient alors dans la situation des P40 et tous les smartphones lancés après l’embargo américain, c’est-à-dire privés des outils Google comme le Play Store, et se reposant sur les Huawei Mobile Services (HMS).
Les ennuis s’accumulent pour Huawei
En février dernier, le directeur juridique de Google Android et Play, expliquait : « Nous avons continué à travailler avec Huawei, en conformité avec les réglementations gouvernementales, pour fournir des mises à jour de sécurité et des mises à jour des applications et des services de Google sur les appareils existants, et nous continuerons à le faire tant que cela sera autorisé. Pour être clair : la loi américaine autorise actuellement Google à ne travailler avec Huawei que sur les modèles d’appareils mis à la disposition du public le 16 mai 2019 ou avant ». Désormais, le géant américain n’a plus le droit de travailler avec la marque chinoise. Cette annonce intervient alors que Huawei s’apprête à stopper la production de ses puces Kirin, ce qui risque de contrarier les plans de la firme dans les mois qui viennent.