En direct de Berlin, notre prise en main du Zenbook 17 Fold OLED – le premier laptop à écran pliable du marché.
Après une présentation qui a déjà attiré de nombreux regards au CES 2022, Asus plonge dans le grand bain. Si la date exacte de commercialisation du Zenbook 17 Fold OLED est encore à préciser (la marque parle du dernier trimestre 2022), le prix demeure inchangé depuis la première annonce : 3 999€. En attendant d’assembler la somme, profitons de notre présence en Allemagne pour livrer nos impressions sur cet ordinateur portable pas comme les autres.
Design et ergonomie
Pas comme les autres… et c’est un euphémisme. Le Zenbook 17 Fold OLED est un appareil de type hybride. Dans sa forme la plus classique, il se présente sous la forme d’un laptop de 12,5 pouces proposant un écran tactile OLED Full HD (60 Hz). Mais il suffit de soulever le clavier pour découvrir une autre dalle, en tous points identique. Eh oui, le Zenbook Fold peut se changer en tablette, tout en conservant les avantages inhérents à un ordinateur portable.
Ce faisant, le clavier reste connecté en Bluetooth à l’ordinateur et peut être utilisé de façon déportée. De quoi profiter de ce très grand écran de 17 pouces et faciliter le multitâche.
Dans l’éventualité où le clavier est déconnecté, ou manque de batterie (Asus parle de 24 heures d’usage), le clavier virtuel Windows prend le relai. L’interface de Windows 11 est par ailleurs très réactive, et ajuste automatiquement son ratio d’aspect selon que l’on aimante le clavier à la partie basse de la machine ou qu’on la décroche.
Maintenant, il faut dire qu’il se dégage de l’ensemble un petit côté prototype… assumé par Asus. Il ne s’agit là que de la première itération d’un produit de rupture, destiné à essuyer les plâtres pour de probables futurs modèles. Si le Zenbook est globalement bien conçu, et porteur de bonnes idées, on remarque vite quelques détails qui pèchent.
Le clavier, par exemple, est extrêmement fin et ne donne pas forcément confiance d’un point de vue durabilité. Le placement des aimants (intégrés sous les bandes de caoutchouc qui encadrent l’écran et le protègent d’éventuelles griffes), permettent rarement de le placer parfaitement du premier coup. Il est nécessaire de le repositionner pour qu’il vienne épouser parfaitement les bords.
Dans le meilleur des mondes, on apprécierait aussi que le clavier se recharge via induction, et non via un port USB-C situé sur le côté. Encore une fois : premier modèle.
L’avenir nous dira également si la charnière, protégée par un ingénieux système de glissière en simili-cuir, supporte effectivement ses 30 000 ouvertures promises par Asus (ce chiffre correspondrait à environ cinq ans d’utilisation quotidienne). Notons que l’appareil n’est pas certifié IP, et ne peut compter que sur quelques garde-fous pour résister à l’invitation inopportune de poussière. Souvenons-nous, encore une fois, du premier modèle de Galaxy Fold.
L’écran
Nous l’abordions plus haut : l’écran du Zenbook 17 Fold OLED est recouvert d’une couche de plastique. Comme les smartphones pliants, cela pose quelques limites en termes de lisibilité. Si la dalle OLED garantit une luminosité conséquente et des noirs profonds, les reflets demeurent importants. Difficile de s’imaginer utiliser l’appareil en extérieur sous peine de le transformer en miroir.
Ceci étant, la pliure demeure assez discrète lorsqu’on se place face à l’écran, en utilisation. Le placement de la barre des tâches Windows, exactement à l’endroit de la pliure, surprend de prime abord. Mais force est de constater que l’interface du système d’exploitation répond plutôt bien aux différents retournements de situation qu’on peut imposer au laptop. Même si une petite latence se fait ressentir lorsqu’on passe d’un mode Bureau (écran 17″, ratio 4:3) à un mode tablette (deux écrans 12,5″, ratio 3:2).
Asus nous précise également que la dalle est compatible avec n’importe quel stylet de type capacitif. Pas question d’utiliser un Apple Pencil ou un S Pen en revanche ; l’écran n’y résisterait pas.
Enfin côté résistance, nous avouons avoir quelques inquiétudes sur le fait de venir plaquer un clavier (sur lequel on martèle à longueur de journée) directement sur la moitié de l’écran. Les représentants de la marque l’assurent : celui-ci peut résister à une pression de 20 kg, et devrait donc supporter la charge sans le moindre problème.
Premières impressions générales
Lors d’un premier contact assez bref, et de surcroît lors d’un salon, nous avons été plutôt impressionnés par cette preuve de concept. Essentiellement parce que la partie logicielle semble être prête pour accepter ce type d’usage. Même le service de cloud gaming GeForce Now permet de passer d’un jeu en plein écran en 17″ à une diagonale de 12,5″ sans broncher.
Mais reste encore à éprouver la réalité du terrain, et notamment quels seront les usages réels d’un tel appareil. Finira-t-on par délaisser complètement l’un des modes envisagés par Asus dans sa communication ? Le ratio d’aspect de 4:3 ne pose-t-il pas quelques problèmes sur certaines applications ? Le revêtement plastique de la dalle résiste-t-il aussi bien à l’épreuve du temps que le constructeur le prétend ? Les questions demeurent nombreuses, mais les efforts déployés par Asus forcent le respect.
Après avoir largement mené la danse de la technologie OLED sur laptop, et s’être maintes fois creusé la tête pour redynamiser un marché assez pantouflard (notamment avec sa gamme Zenbook Duo), Asus prouve qu’il a soif d’innovation. Quitte à lancer un produit qui restera de niche.