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Google utilise des cartoons pour lutter contre la désinformation

25 août 2022
Par Antoine Roche
Une capture de la vidéo Incohérence
Une capture de la vidéo Incohérence ©Capture d'écran

Des scientifiques et Google ont expérimenté avec de courtes vidéos animées pour prendre les devants face à la désinformation.

Google Jigsaw, en partenariat avec des scientifiques des universités de Cambridge et de Bristol, ont créé une série de courtes vidéos animées. Ces cinq œuvres, à retrouver ici, n’ont pas un objectif de divertissement. Un peu comme un vaccin avant une maladie, il s’agit en effet de vidéos pensées pour prémunir les internautes face à la désinformation et aux techniques utilisées en ligne pour la propager.

Cinq vidéos pour lutter contre la désinformation

L’objectif ici n’est donc pas d’aider les personnes après avoir été victime de fausses informations. Il est surtout d’aider à résister en amont aux techniques de persuasion utilisées en ligne afin de moins tomber dans ce piège.

Les sujets concernés sont les suivants : les attaques ad hominem (attaquer une personne plutôt que ses arguments), l’utilisation d’un langage émotionnel pour générer de la peur ou de l’énervement, les fausses dichotomies, l’incohérence et les boucs émissaires. Le tout utilise des personnages fictifs afin de rester neutre.

Une étude sur la désinformation

En plus de ces vidéos, les scientifiques ont mené une étude sur leur efficacité. Dans un cadre de laboratoire et sous la forme de publicités sur YouTube, ils ont ainsi montré ces vidéos à presque 30 000 personnes. Une grande partie est visiblement ressortie mieux équipée face à ces techniques de manipulation.

Cette démarche s’inscrit dans un contexte où de nombreuses organisations tentent de redonner une crédibilité aux médias et à la presse. « Des mots comme « fact-checking » eux-mêmes deviennent politisés, et c’est un problème, donc il faut trouver une manière de contourner cela », déclare Jon Roozenbeek, principal auteur de l’étude.

Face au succès de cette étude, Google a d’ailleurs adopté cette approche en Pologne, Slovaquie et République Tchèque afin d’empêcher un sentiment anti-réfugié concernant les personnes fuyant l’Ukraine. La solution ne devrait pas être utilisée aux États-Unis cet automne concernant les élections de mi-terme, mais elle pourrait être adoptée pour les prochaines.

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Article rédigé par
Antoine Roche
Antoine Roche
Journaliste
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