Après avoir arrêté sa gamme 1, Nikon est déjà de retour sur le segment des appareils hybrides avec une nouvelle gamme Z. Et les Nikon Z 7 et Nikon Z 6 qui la composent pour l’instant s’appuient tous deux sur des capteurs plein format.
Concentré sur les boîtiers reflex qui ont toujours fait sa renommée, Nikon a longtemps refusé de voir le potentiel des hybrides et limité son offre aux modèles milieu de gamme de la série 1. Un choix qu’il a fini par payer. La série en question n’est jamais réellement parvenue à trouver son public – elle a d’ailleurs récemment été arrêtée -, mais la firme voit aussi ses ventes globales reculer sous l’effet du succès grandissant que connaissent les hybrides de plus en plus perfectionnés de ses concurrents, jusqu’à cannibaliser les ventes de reflex aujourd’hui à la baisse.
Sony, surtout, en empruntant notamment le capteur plein format à ces derniers pour en équiper ses hybrides, a su tirer son épingle du jeu, comme en témoignent d’ailleurs ses résultats du premier semestre 2018 aux États-Unis. Mais Nikon entend désormais faire de l’ombre à son compatriote nippon en lançant à son tour des hybrides à capteur plein format : les Nikon Z 7 et Nikon Z 6.
Une affaire de capteur avant tout
En effet, pour ses débuts sur le segment, Nikon n’annonce pas un, mais bien deux boîtiers. Les différences sont toutefois peu nombreuses, et ne semblent en fait se jouer qu’au niveau du capteur. S’il est donc plein format dans les deux cas, ainsi que de type CMOS et rétro-éclairé, celui du Z 7 – hérité du D850 testé ici – se passe de filtre passe-bas et offre une résolution de 45,7 mégapixels quand celui du Z 6, avec filtre passe-bas donc, se contente d’une résolution de 24,5 mégapixels qui lui permet néanmoins de profiter d’une plage de sensibilité plus étendue : de 100 à 51 200 ISO, contre 25 600 ISO. Le système autofocus par détection de phase est également plus avancé sur le premier, avec un total de 493 points AF contre 273, mais une couverture à 90 % de la visée est annoncée dans les deux cas.
Et les deux modèles se rejoignent également sur le reste des caractéristiques, allant jusqu’à tenir dans le même châssis tropicalisé en magnésium de 134 x 100,5 x 78,5 mm pour un poids d’environ 675 grammes chacun.
Processeur Expeed 6, viseur 100 % et écran tactile
On trouve ainsi à bord des Nikon Z le même processeur en charge du traitement d’image, et pas n’importe lequel puisque la firme en profite pour introduire l’Expeed 6 qui permettra notamment sur le second des cadences jusqu’à 12 vues par seconde pour un total de 35 au format RAW. Résolution supérieure oblige, il faudra sur le premier se contenter d’une rafale à 9 vues par secondes et s’arrêter à 23, en RAW toujours. Tous deux sont également équipés d’un système de réduction des vibrations Nikon VR (jusqu’à 5 stops) et d’un obturateur réglable de 1/8000 à 30 secondes. L’accès aux réglages, d’ailleurs, est facilité par une molette intégrée sur l’épaule droite, avec aussi les boutons de sélection pour la sensibilité et la correction de l’exposition vers l’avant et un écran de contrôle, alors que le sélecteur de modes est déporté sur la gauche.
Positionnement expert oblige, Nikon, qui ne proposait que rarement un viseur électronique sur les hybrides de série 1, en inclut un cette fois. Le grossissement est annoncé à 0,8 fois et, si la définition n’est pas précisée, la firme assure que la trame est invisible. Il couvre par ailleurs 100 % du cadre et vient en complément d’un écran tactile inclinable de 3,2 pouces et 2 100 000 points.
Vidéo 4K et slot XQD/CFexpress « pour le futur »
Bien sûr, les premiers hybrides plein format de Nikon n’oublient pas la vidéo et supporteront l’enregistrement de films jusqu’en 4K UHD à 30 images par seconde, alors qu’il sera possible de grimper à 120 images par seconde en Full HD. Il faudra toutefois investir dans une bonne carte mémoire pour en profiter, et il est d’ailleurs intéressant de noter que le slot XQD des Z 7 et Z 6 est déjà prêt à accueillir les cartes CFexpress annoncées fin 2016 avec des vitesses de transfert pouvant aller jusqu’à 8 Go/s, mais aujourd’hui encore indisponibles dans le commerce. Les premières sont toutefois attendues cette année. Notons pour finir que les Nikon Z proposent une sortie HDMI 10 bits ainsi que des connectivités Wi-Fi et Bluetooth.
Prix et disponibilité
Reste bien sûr encore deux questions importantes : quand et à quels prix sera-t-il possible de se procurer les nouveaux boîtiers de Nikon ? Le Z 7 est annoncé pour la fin du mois de septembre avec un prix public conseillé de 3 699 euros, mais il faudra attendre la fin-novembre pour le Nikon Z 6. Prévoyez dans ce cas 2299 euros pour le boîtier nu.
Il convient évidemment aussi de souligner que Nikon introduit avec eux une nouvelle monture Z, et donc aussi une nouvelle gamme d’objectifs qui vont avec. Des Nikkor Z 24-70mm f/4 S et 35mm f/1.8 S seront proposés pour l’arrivée du Nikon Z 7, en plus d’une bague permettant d’adapter des objectifs AF-P, AF-S et AF-I. Ils seront rejoints, fin octobre, par un Nikkor Z 50mm f/1.8 S et Nikon ajoute préparer une optique Noct 58 mm à ouverture f/0.95 pour bientôt. Des kits sont pour l’heure prévus avec le 24-70 et/ou l’adaptateur à partir de 3849 euros pour le Nikon Z 7 et de 2449 euros pour son petit frère. Il faudra en dehors prévoir 299 euros pour l’adaptateur et 1 099 euros pour le 24-70, alors que les 50 et 35 mm sont respectivement annoncés avec des prix publics conseillés de 679 et 949 euros.