La deuxième partie de la saison 4 de Stranger Things est disponible depuis ce vendredi 1er juillet sur Netflix. L’occasion pour la bande d’Hawkins de vivre une nouvelle aventure remplie d’action, d’émotion et d’horreur. Notre critique. Attention, spoilers !
Après une troisième saison faiblarde, Stranger Things a su redorer son blason avec une quatrième salve aussi effrayante que profonde. Les sept premiers épisodes, diffusés depuis le 27 mai sur Netflix, ont convaincu les abonnés. Dans un final captivant, ces derniers ont fini par découvrir la vraie identité du terrible Vecna. Eleven (Millie Bobby Brown) a également récupéré ses pouvoirs et Joy (Winona Ryder), son cher Hopper (David Harbour).
Si la première partie de la saison 4 voyait nos geekspréférés et leurs parents éclatés entre les États-Unis et la Russie, la seconde partie, fraîchement débarquée sur la plateforme ce vendredi 1er juillet, réunira tous nos personnages avec pour objectif la survie d’Hawkins… et du monde entier.
Une série proche du cinéma
Ici, la plateforme propose un format inédit, avec seulement deux épisodes. Si cette dernière partie s’inscrit fidèlement dans la continuité de la première, Stranger Things semble ici flirter plus avec le cinéma qu’avec le petit écran.
À l’instar des précédents épisodes, les frères Duffer impressionnent grâce à une photographie léchée. Les couleurs rétro, l’innovation de certains plans, la bande-son rock’n’roll et le montage offrent une maturité indéniable à la série, celle-ci n’ayant parfois rien à envier au 7e art. Le cinéma occupe également une place importante dans le show du fait de ses références : le teen drama hérité des Goonies (1985), l’hommage récurrent aux films d’horreur des années 1980 – et à leurs boogymen – composent l’ADN de Stranger Things.
Cependant, à force de vouloir utiliser leurs codes, la série étouffe, croule sous les références plus ou moins évidentes, sans doute dans le but d’asseoir une légitimité finalement peu convaincante. Il ressort également de ceci plusieurs longueurs, tant du point de vue de la mise en scène bon élève que des dialogues. Certains échangent sont bien trop caricaturaux et, sous couvert de légèreté, ils ont tendance à rendre les péripéties laborieuses.
La richesse des personnages
Si l’on regrette que Jonathan (Charlie Heaton) soit relégué au second plan, ou encore que Robin (Maya Hawke) passe pour le pitre de service raté, certains personnages parviennent cependant à nous décocher quelques sourires. À commencer par Eddie Munson, la découverte de cette nouvelle saison. Incarné par Joseph Quinn, le numéro 1 du Hellfire Club est parvenu à trouver sa place dans la bande d’Hawkins, à l’instar d’Erica (Priah Ferguson), l’amusante sœur de Lucas à la langue bien pendue.
La deuxième partie sera aussi l’occasion de placer Nancy au centre de l’action. Le personnage interprété par Natalia Dyer s’est révélé dans cette saison : elle prend en main le groupe, faisant d’elle l’une des cibles privilégiées de Vecna, tout comme Max. La saison 4 a d’ailleurs fait le choix de donner plus de lumière aux personnages secondaires. Une stratégie scénaristique qui fonctionne et permet de se désolidariser de l’ancien schéma mettant en avant Eleven et Mike (Finn Wolfhard).
Mais que les fans d’Elle se rassurent, le personnage de Millie Bobby Brown reprendra la main sur son destin. D’abord, grâce au retour de ses pouvoirs, mais aussi, en parvenant à se défaire de l’influence de son père, Martin Brenner. Le come-back du personnage incarné par Matthew Modine est un élément essentiel de la saison 4, puisqu’il permet d’approfondir le passé d’Eleven, de compléter son arc narratif, mais aussi d’apporter de l’action et de l’émotion à la série.
Une série de science-fiction ancrée dans la réalité
La saison 4 de Stranger Things est synonyme de maturité pour nos personnages. Les enjeux n’ont jamais été aussi cruciaux et leur aventure est le reflet des épreuves de l’adolescence. Malgré son identité SF, la série dresse en effet un portrait réaliste de la jeunesse et des difficultés auxquelles elle doit faire face. L’amour, la sexualité, l’appartenance à une communauté sont autant de sujets évoqués au détour d’un monologue de Will ou à travers le regard de Robin.
La place des armes à feu, de la religion, et plus généralement la folie du monde sont personnifiées par le chef de l’équipe de basket, Jason Carver, ou encore par l’armée. Ces thématiques font d’ailleurs étrangement écho à la société américaine actuelle et apportent du poids à la série des frères Duffer.
Tous ces éléments culminent dans un final dense, bourré d’action, d’émotion et d’horreur. Le triptyque idéal pour conclure l’un des plus gros succès Netflix de ces dernières années. Avec cette quatrième saison, Stranger Things a su gagner en profondeur et en maturité, malgré plusieurs écueils de la mise en scène, de la direction d’acteurs et certaines facilités scénaristiques. Des défauts qui seront sûrement à corriger dans la cinquième saison, alors qu’elle signera la fin de l’une des créations les plus importantes de la pop culture contemporaine.