À seulement 22 ans, les débuts du rappeur de La Courneuve sont très prometteurs. Mélo, son premier album solo, rencontre déjà un franc succès.
Si Tiakola se fait d’ores et déjà une place de choix dans le rap francophone avec Mélo – son premier album sorti le 27 mai –, rien ne le prédestinait pourtant à ce choix de carrière. Inscrit en sport-études au Bourget, en Seine-Saint-Denis, il songeait plutôt à devenir joueur de foot. Mais le hasard de la vie l’a poussé à franchir les portes d’un studio pour aider ses amis à financer leurs coûteuses sessions d’enregistrement. « Plus on était nombreux, moins c’était cher, déclarait-il dans une récente interview pour Le Monde. Je me suis retrouvé dans leur groupe de rap parce qu’ils avaient besoin de monde pour payer le studio. » Un bienheureux concours de circonstances qui l’arrange bien. Sur le terrain, la concurrence est rude et le décourage : « Il fallait être vraiment très fort, j’ai eu la flemme. Avec le rap, c’était plus rapide d’avoir du succès. »
Alors âgé de 16 ans, l’adolescent se découvre un talent et une véritable inclination pour le rap. Dans la foulée, il abandonne le sport pour rejoindre 4Keus, le groupe de ses amis, qui se fait rapidement repérer par Wati B, l’ancien label de Sexion d’Assaut. Tiakola se distingue pourtant de ses pairs. Il développe une esthétique marquée que l’on retrouve aussi bien dans sa manière de se vêtir que dans ses clips, tournés pour l’essentiel dans la cité qui l’a vu grandir et se trouver. Le délitement des lieux l’inspire et le motive à transmettre « une nouvelle énergie, une nouvelle couleur ».
Un grand espoir dans le paysage rap français
Cet engouement semble avoir conquis ses fans. Une semaine après la sortie de Mélo, le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) annonçait un score prometteur pour la suite. Plus de 15 800 exemplaires ont été vendus, et Tiakola a même réussi à se hisser à la première place du Top Albums. Ce premier disque est riche de 16 titres parmi lesquels figurent quelques collaborations avec Niska, Gazo, Alonzo, Dadju ou encore Rsko. La présence de ces artistes confirmés témoigne de la confiance qu’on lui accorde et atteste indéniablement sa position de grand espoir dans le paysage du rap français.
Le succès du rappeur réside certainement dans sa propension à prendre son temps. À l’époque de 4Keus, les fans réclamaient déjà de lui un album solo. Il lui aura fallu six années pour mûrir son projet et bien s’entourer, surtout à l’écriture, un point faible qu’il reconnaît sans complexe. « Je n’ai pas encore vécu grand-chose. Et puis, la musique, c’est un partage », confiait-il au quotidien français.
Le gospel, le rap et le R’n’B écoutés par ses frères et sœurs, les mélodies africaines et notamment le ndombolo congolais, pays d’origine de ses parents… Le partage se retrouve justement dans les influences qu’il convoque. Un mélange qui ne manque pas de rassembler ses fans de la première heure, qui espèrent que le prochain opus ne se fera pas attendre aussi longtemps. Mais d’ici là, ils pourront patienter en profitant des morceaux de Tiakola en direct. L’artiste donnera une série de concerts dès la rentrée.
Mélo, de Tiakola. 16 titres. Disponible depuis le 27/05/2022.