Test : Sonoro MEISTERSTÜCK, une chaine monobloc complète et performante

Un air de famille et une présentation de première classe

La petite STREAM m’avait séduit par son design à mi-chemin entre le retro et la modernité, la MEISTERSTÜCK persiste dans cette voie, mais à une toute autre échelle. On se retrouve avec un beau bébé de 57 x 16,5 x 26,2 cm pour un poids de 9 Kg. Autant dire qu’elle se destine à un usage sédentaire et qu’on ne la déplacera plus guère une fois son emplacement trouvé.

Le modèle de test propose une belle finition en bois poli à la main, à la manière de certaines enceintes haut de gamme. Le résultat dégage une impression de sérieux de fabrication et de qualité d’usinage, un point fort traditionnel de l’industrie allemande. Les bords arrondis apportent une touche de douceur au design tandis que le contraste entre le bois et le coloris gris des façades avant et arrière fait mouche.

La face avant laisse voir deux grilles de haut-parleurs encadrant le panneau de commande et le lecteur de CD, au format mange-disque. Sous le lecteur de disque on trouve de gauche à droite la touche marche /arrêt, les touches d’accès aux sources (FM, DAB, radios internet, Bluetooth, Auxiliaire, services de streaming et CD). Au-dessus se trouve le panneau couleur de contrôle, entouré de touches de navigation dans les pistes, d’accès direct à 4 stations FM ou DAB+, d’accès au menu et au Setup, de retour en arrière, etc,  ainsi qu’un bouton rotatif.

Un coup d’œil sur la face arrière laisse entrevoir l’étendue des possibilités de ce système particulièrement riche en connectique. On trouve ainsi une antenne DAB / FM, une prise Ethernet pour la connexion filaire au réseau, une entrée optique, un port USB, une entrée ligne RCA, deux entrées auxiliaires au format jack, une sortie RCA, l’antenne wifi, et pour finir la prise d’alimentation et un bouton d’extinction totale du système. Difficile de faire plus complet sur un tel système !

La Sonoro MEISTERSTÜCK est livrée avec une télécommande très complète et sa pile bouton, mais aussi un livret de présentation de la gamme Sonoro, une manuel d’utilisation, un livret de garantie, les différentes antennes, un guide de démarrage rapide et, plus inhabituel sur ce type de produit, une paire de gants blancs pour manipuler le produit. Une petite attention que l’on rencontre habituellement avec les éléments hifi séparés vendus à plusieurs milliers d’euros.

Une Sonoro MEISTERSTÜCK  à la conception très aboutie

Une partie audio très soignée

On l’a vu, la Sonoro MEISTERSTÜCK propose l’accès à de très nombreuses sources. Mais avant de les aborder dans le détail, je vous propose de nous arrêter un moment sur l’aspect technologique de ce beau tout-en-un.

La marque a visiblement mis le paquet pour conjuguer puissance et musicalité. Et cela passe d’abord par les haut-parleurs, au nombre de 5. On trouve ainsi 2 tweeters de 0,75″ chargés de la restitution des fréquences aigues, deux haut-parleurs de 3″ dévolus à la reproduction du registre médium, et enfin un caisson de grave qui exploite une unité de 5,25″. Cette dernière se cache sous l’enceinte et est accompagnée d’un évent dont la mission est d’étendre la réponse dans les basses. Sonoro a choisi de surélever les quatre pieds, ce qui permet au haut-parleur de grave de « respirer » et à l’évent de remplir son office. De même, le fait de placer l’évent sous l’enceinte et non en face arrière la rend – en théorie – moins sensible à un placement près d’un mur.

Chaque haut-parleur bénéficie de son propre amplificateur numérique (classe D), soit 2x 10 watts pour les tweeters, 2x 30 watts pour les médium et 60 watts pour le woofer. Précisons qu’on parle ici de Watts RMS, une mesure plus fiable et parlante que certains chiffres astronomiques annoncés par certains contributeurs. Pour faire simple, ça devrait pousser fort !

Tout ce beau monde est contrôlé par un DSP (Processeur de Son Numérique) de dernière génération.

Une offre pléthorique de sources et de services

Difficile de prendre la Sonoro MEISTERSTÜCK en défaut au niveau des sources, quand on sait qu’elle donne accès à quasiment tout ce qui est proposé aujourd’hui :

• L’accès à plus de 25 000 stations de radio internet
• La radio analogique FM
• La radio numérique DAB / DAB+
• La lecture de CD (y compris les CD-R, CD-RW, MP3-CD, WMA)
• La possibilité de connecter une source en jack (lecteur audio nomade, lecteur CD portable, etc.)
• La possibilité de brancher une platine CD ou une platine vinyle préamplifiée via l’entrée Line
• La possibilité de brancher votre TV via l’entrée optique
• L’accès à tous vos contenus diffusés via Bluetooth (avec prise en charge du codec APTX™)
• L’accès à vos contenus stockés sur un ordinateur ou un NAS (compatibilité DLNA et UPnP)
• La possibilité de lire vos contenus sur support USB ou de recharger vos appareils nomades
• L’accès direct à Spotify Connect, TIDAL, Napster, Qobuz, Deezer, etc.

L’installation est relativement simple, assez proche de celle de la STREAM. Vous pouvez la configurer via le panneau de commande ou la télécommande, mais le plus ergonomique reste l’utilisation d’une application Undock, disponible sur Android comme sur iOS. Une fois l’appli installée, vous pouvez contrôler votre chaine.

La télécommande permet de naviguer parmi les différentes sources, de mettre le son en Mute ou d’éteindre la chaine, d’accéder directement aux présélections, de modifier le volume, d’accéder à l’égaliseur donc, et bien d’autres choses. J’ai cependant préféré l’ergonomie de l’application, d’une prise en main plus pratique notamment pour passer d’une source à l’autre et pour configurer vos comptes sur vos services de streaming.

La connectique Ethernet apporte un surplus de stabilité logique, mais lors de mes tests je n’ai jamais eu à l’utiliser, la connexion wifi s’étant montrée tout à fait stable.

Une vraie bonne chaine !

Autant de possibilités et de puissance réunies dans un format somme toute compact pouvaient faire craindre le pire en termes de musicalité. La Sonoro MEISTERSTÜCK se révèle pourtant un très bon diffuseur sonore.

La puissance disponible et la position du haut-parleur de grave laissent penser que la Sonoro apprécie les supports lourds et les grands espaces. Pour les besoins du test, je l’ai donc posée sur un plan de travail stable et épais , dans une pièce de 35 m² environ. D’abord positionnée dans un coin de la pièce, j’ai vite opté pour un placement avec un peu d’air autour afin d’éviter des résonnances désagréables dans le grave.

En parlant du grave, le réglage par défaut de la Sonoro MEISTERSTÜCK offre des basses très présentes, trop selon mes gouts personnels. Pas de panique, vous pouvez modifier cela très simplement à partir de la télécommande, simplement en réglant le niveau de basses et d’aigus. Vous pouvez aussi choir un des réglages prédéfinis, parmi lesquels on trouve Jazz, Classique, Rock, Bémol et bien d’autres. Vous pouvez aussi activer un mode 3D que j’ai trouvé moins naturel en écoute musicale mais qui devrait faire merveille si vous diffusez le son de votre téléviseur.

Mon écoute a commencé par un disque audiophile de test, le Dali CD Vol 5 que je vous recommande chaleureusement. La qualité et la variété des enregistrements qu’il propose permet de mettre en valeur les performances de la Sonoro MEISTERSTÜCK. Elle sait se montrer raffinée sur les voix dans  « Il Core Vi Dono » (Mozart, interprété par Operazione), dynamique sur le « I’m not Not Givin’In » de Thorbjørn Risager & The Black Tornado, subtile et défini sur le « Beneaht a Cloud » de Jacob Bellens.

Passons ensuite à la radios DAB+, où le « Yeah The Girls » de Fisher featuring Meryll sur la station Dance One suffit à prouver que la Sonoro MEISTERSTÜCK est parfaitement capable d’envoyer du gros son lorsqu’on la sollicite. Elle remplit parfaitement la salle, avec un grave bien tenu une fois réglé – mode puissance sur « On » dans les réglages d’égalisation – et des aigus présents mais ne versant pas dans la stridence. Les impacts, sans avoir le coté physique d’une bonne paire d’enceintes stéréo, sont bien ressentis.

En mode FM, la sensibilité est très correcte, j’ai pu capter toutes mes stations favorites, en tâtonnant parfois sur certaines fréquences difficiles cependant. Il est vrai que le format de la Sonoro ne m’a pas permis de la positionner à l’endroit où je capte le mieux dans mon appartement.

Connectée en Bluetooth aptX à mon smartphone Realme GT, la restitution du titre « Perfect » de la rappeuse Baby Tate est très réussie, avec notamment une très belle extension dans les graves. La Sonoro MEISTERSTÜCK n’a pas rencontré davantage de problèmes pour lire les fichiers stockés sur mon bon vieux lecteur audio nomade Cowon Plenue 1, toujours aussi vaillant. Notons cependant que le port USB ne semble pas gérer les fichiers haute définition et se limite au 16 bits / 48 kHz. La lecture du Slave Master Dub de Gregory Isaac (album Gregory In Dub) prouve par ailleurs que la Sonoro est aussi à l’aise sur du reggae sur tous les autres styles musicaux qui lui ont été soumis.

Pour terminer ce petit tour d’horizon – pas simple de faire le tour des possibilités de cette chaine – j’ai voulu voir comment elle se comportait sur des signaux de haute qualité, en streaming HD Qobuz. Le Billie Jean De Michael Jackson en version 24 bits / 96 Hz sonne particulièrement bien, pas totalement neutre mais bien agréable avec le mode Puissance sur « On ». Les puristes préféreront certainement le mode « Pop ».

Très logiquement, la scène sonore est plus étriquée qu’avec une bonne chaine HIFI à éléments séparés, avec un étagement moins crédible. Mais pour une chaine aussi compacte, la Sonoro fait plus que tirer son épingle du jeu.