On peut dire qu’il se sera fait désirer. Après 4 ans d’attente, Uncharted 4 : A Thief’s End, l’enfant prodige de Naughty Dog débarque enfin sur PS4 et tous les regards sont braqués sur lui. Le dernier épisode d’une saga qui a accompagné la PS3 saura-t-il être le porte-drapeau de la PS4 ? Le plus beau jeu sur consoles est-il en plus un modèle de narration ? Trêve de suspens, ce jeu est un bijou et on vous explique pourquoi.
Portrait de famille
On retrouve avec plaisir Nathan Drake, notre chasseur de trésor un peu chafouin, toujours accompagné de ce bon vieux Sully, désormais marié à Elena, mais surtout rangé des voitures comme on dit. Notre héros fait désormais dans l’alimentaire et nettoie le fond du canal du Panama avant de rentrer tranquillement à la maison tous les soirs. L’appel de l’aventure sonne très vite à sa porte avec l’arrivée d’un nouveau personnage : Sam Drake, son frère, introduit avec brio par une histoire qui enchaine les allers-retours dans le passé. Pour mieux nous faire connaître ce nouveau personnage, le début de l’aventure nous explique pourquoi on n’avait jamais entendu parlé de lui auparavant. Un effet simple mais efficace qui lance à la perfection l’aventure. Plus qu’un second rôle, Sam va devenir le compagnon inséparable de Nathan et le studio Naughty Dog reprend avec inspiration la formule du duo complémentaire, qui a si bien fonctionné avec The Last of Us.
Last (of us) but Not Least
L’influence de The Last of Us est omniprésente dans ce Uncharted 4 : A Thief’s End et la présence de Sam ajoute de l’humour, mais aussi beaucoup d’humanité et de dynamisme aux phases de jeu. Nathan et lui discutent en permanence, se lancent des vannes, s’alertent du danger pour créer une complicité qui séduit le joueur. Un duo ultra sympathique qui profite d’une mise en scène elle aussi en nette progrès. Si les épisodes précédents enchaînaient les morceaux de bravoure jusqu’à trop en faire dans Uncharted 3, ce nouvel épisode semble avoir trouvé l’équilibre entre spectacle, action, réflexion et émotion. Jamais seul, toujours épaulé, les interactions entre les deux frères sont nombreuses, comme lors des combats où non seulement Sam attire souvent l’attention des ennemis (pas très fûtés malheureusement), mais aussi sait maîtriser certains gros bras pour vous faciliter la tâche. Les combats rappellent donc énormément ceux de The Last of Us, avec une dimension « grand spectacle » accentuée, Nathan disposant d’une puissance de feu appréciable. Un subtil mélange qui porte le joueur autant que la réalisation magistrale.
Un festin pour les yeux
C’est un euphémisme de dire que le jeu est beau. Les quatre années de développement et le savoir-faire du studio s’affichent à l’écran comme aucun autre jeu sur console. Soyons clair, au-delà d’une technique irréprochable, le jeu propose des décors extraordinaires, des personnages dont les visages sont plus vrais que natures. Le tout est baigné dans des jeux de lumières et rythmé par des effets de mise en scène qui mettent une claque au plus gros blockbusters hollywoodiens. Nul doute qu’il y aura un avant et un après Uncharted 4 : A Thief’s End car si la série s’inspire depuis ses débuts de Tomb Raider, l’élève a largement dépassé la maîtresse pourtant très séduisante. L’aventure nous entraîne aux quatre coins du monde, depuis les ruines de l’Ecosse, en passant par l’Italie, ou encore les étendues de Madagascar qui se parcourent en jeep. Cette ouverture de certains niveaux est là encore parfaitement maîtrisée et Uncharted 4 : A Thief’s End ne tombe jamais dans les travers des jeux en monde ouvert, qui nous assomment de tâches ingrates et répétitives. Outre sa beauté, le titre de Naughty Dog a pour lui un sens du rythme qui ne lasse jamais. Le joueur n’est jamais lâché en pleine nature, sans pour autant se sentir sur des rails. L’équilibre est parfait entre sentiment de liberté et mise en scène qui porte la narration.
Plus vrai que nature
La grande force de ce Uncharted 4 : A Thief’s End c’est donc sa maîtrise du rythme. Entre les fusillades d’un réalisme bluffant et les phases d’escalade, certes un peu trop simples mais toujours aussi spectaculaires, le jeu prend le temps de nous balader entre énigmes (jamais vraiment complexes) et promenades presque contemplatives et inoubliables. Le jeu parvient en effet à nous ébahir avec des environnements inattendus mais aussi des situations lâchées au moment adéquat. On est loin de l’alternance presque mécanique combat / exploration / énigme des épisodes précédents. Ce rythme cinématographique maîtrisé entraîne le joueur et les quelques 15 heures qu’il faut pour traverser les 22 niveaux passent forcément trop vite. Cette chasse au trésor parvient à nous surprendre plus d’une fois, tout en ménageant ses effets sans jamais les empiler.
Un multijoueur explosif
Si Uncharted 4 : A Thief’s End brille avant tout par sa campagne solo, le jeu n’oublie pas de répondre aux chants des sirènes avec des matchs en équipe à plusieurs. Plusieurs modes de jeu sont proposés sur huit environnements qui exploitent bien le gameplay du jeu, combinant fusillades et utilisation du grappin pour toujours plus de dynamisme. Une recette efficace donc, qui vous retiendra sans aucun doute quelques heures, si vous vous sentez désœuvrés après avoir bouclé l’aventure solo principale !
Un trésor du jeu vidéo
Uncharted 4 : A Thief’s End est un jeu qui marquera cette génération de consoles. Le genre de jeu, trop rare, qui vous fait acheter une console, parce que cette aventure inoubliable est une lettre d’amour passionnée à tous les joueurs. Un enchantement pour les yeux, un délice pour tous, qui se savoure comme un grand film d’action rafraîchissant. Une aventure qui vous entraîne à la recherche d’un trésor perdu, un conte pour petits et grands qui fera rêver les plus blasés d’entre nous. Un petit bonheur tout simplement.