Avec Dark Souls III, le studio japonais From Software entend clore en beauté sa trilogie désespérée. Un hymne à la persévérance qui a souvent des allures de marche funèbre. Dark Souls III, c’est la promesse d’une expérience sans filet, un saut dans le vide qui peut enivrer ou tout simplement effrayer, voire même agacer. Héros solitaire face à une armée sans nombre, vous allez devoir une fois de plus sauver le monde. Si le Seigneur des Anneaux rencontrait Apocalypse Now, ce serait Dark Souls III.
Avec Dark Souls III, le studio japonais From Software entend clore en beauté sa trilogie désespérée. Un hymne à la persévérance qui a souvent des allures de marche funèbre. Dark Souls III, c’est la promesse d’une expérience sans filet, un saut dans le vide qui peut enivrer ou tout simplement effrayer, voire même agacer. Héros solitaire face à une armée sans nombre, vous allez devoir une fois de plus sauver le monde. Si le Seigneur des Anneaux rencontrait Apocalypse Now, ce serait Dark Souls III. Plus qu’un jeu, une aventure intime.
Pour qui sonne le glas ?
Le monde de Dark Souls III se meurt. La série n’a jamais été un havre bucolique mais avec ce dernier épisode, le Royaume de Lothric est plus que jamais à l’agonie. Les Seigneurs des Cendres, gardiens de l’équilibre, ont abandonné leurs trônes et c’est à vous, combattant immortel, que revient la tâche de faire barrage aux hordes de squelettes et autres monstres torturés. Comme toujours, après une cinématique somptueuse, la narration se veut discrète, presque silencieuse, à l’image de ce héros qui semble porter tout le poids du monde sur ses épaules. Dark Souls III est une épreuve pour l’ensemble des joueurs. Difficile, exigeant, mais aussi désespérant. Le jeu bouscule les habitudes des joueurs, les laisse sans repère et leur donne les clés d’un édifice qu’il va falloir bâtir pierre par pierre, un pas après l’autre, parfois en acceptant de reculer… pour mieux tomber. Mais, comme on dit, l’important c’est de se relever.
Dur mais juste ?
Dark Souls III bénéficie cependant des améliorations de Bloodborne, autre jeu du studio From Software, car le rythme des combats est désormais un peu plus dynamique. On oublie les ballets de roulades et autres esquives pour redorer le blason du soldat offensif. Pas question toutefois de foncer tête baissée sous peine de la perdre très souvent. Entre deux feux de camp allumés le joueur est comme un marin perdu en pleine tempête. A vous de jauger si vous êtes capable de rejoindre le prochain phare synonyme de point de sauvegarde. Problème, les développeurs ont passé un temps fou pour rendre les environnements labyrinthiques à souhait. Chaque coin de porte, chaque escalier peut ainsi vous rapprocher du salut ou vous mettre nez à nez avec votre pire cauchemar. Cette construction des niveaux participe énormément à la tension distillée par le jeu.
La beauté de la fin du monde
Cette quête dans les ténèbres est servie par une direction artistique baroque et barrée. Un univers où les squelettes trainent leurs carcasses dans des couloirs désertés par les vivants. Un royaume qui propose des panoramas sinistres et majestueux. L’architecture tortueuse et tourmentée de Dark Souls III est gardée par des hordes de monstres tout droit sortis du cauchemar des développeurs. Le bestiaire que vous allez affronter épée à la main fascine par sa diversité. A chaque ennemi correspond une tactique de combat et le moindre soldat sera parfois votre dernier combat si vous le prenez à la légère. Mention spéciale à certains coffres de butin, récompenses falsifiées, capables de vous croquer tout cru sans autre forme de procès.
Oui mais.
Dark Souls III aurait pu revoir son interface. Les menus de navigation pour choisir son équipement sont terriblement vieillots. Si l’on accepte sans broncher le contrat qui nous lie au jeu et à son expérience intransigeante on ne peut en revanche lui pardonner cette lourdeur inutile. Un détail certes mais quand on pousse le joueur dans ses derniers retranchements (comprendre au bord de la crise de nerfs, ou d’angoisse selon votre profil) on s’expose à des critiques d’autant plus acerbes.
Dark Souls III vous fait marcher sur un fil, fouetté par des vents violents, vos chances de survie sont bien faibles. Cette idée permanente de maltraiter le joueur demande au jeu un certain sens de l’équilibre. Dark Souls III c’est un objet qui envoûte mais qui menace toujours de tomber.
Dark Souls III c’est plus fort que toi ?
Avec ses décors sombres et gothiques, ses envolées musicales, son bestiaire effrayant Dark Souls III vous plonge dans un monde fascinant. Un monde où chaque victoire se mérite mais où chaque défaite peut vous décourager. Petit à petit on comprend qu’il faut prendre son temps, que certains ennemis peuvent être contournés, d’autres frappés dans le dos. Un pas après l’autre on trébuche souvent mais, si l’on accepte de ne pas courir, on avance là où l’on pensait rester bloqué.
Dark Souls III c’est une ode à la patience qui résonne parfois comme une chanson de Vincent Delerm croisée avec un riff de métal brut de Slayer, poésie touchante pour les uns, déprime adolescente pour les autres. Le genre de ritournelle complexe qui peut vous toucher ou tout simplement vous agacer. A vous de choisir votre camp.