Bowers & Wilkins propose un kit d’enceinte 2.0 haut de gamme. Que vaut-il en réalité?
Investir près de 500 euros dans une paire d’enceinte de bureau peut sembler incongru à beaucoup. Il faut cependant relativiser ce point de vue. D’abord parce que nous parlons d’un produit B&W, un constructeur anglais clairement axé vers le haut de gamme, aussi bien en ce qui concerne les enceintes haute-fidélité que les casques audio ou les Enceinte-docks. En contrepartie, le client a l’assurance d’un produit conçu avec sérieux et d’une qualité de fabrication qui ne laisse aucun doute sur la durée de vie de son achat. S’y ajoute une touche de luxe très valorisante pour l’acquéreur. L’autre raison est qu’on peut concevoir cet investissement pour un mélomane qui ne souhaite pas investir dans une chaine haute-fidélité pour des raisons variables (espace, coût, simplicité d’usage et intégration, etc.).
Le MM1 est donc un pack de 2 enceintes compactes avec une hauteur de 17 cm pour 10×10 d’empreinte au sol. Chaque enceinte pèse 850 grammes. On retrouve la sobriété habituelle du constructeur avec leur coloris noir surligné d’une ligne argentée, dans la lignée esthétique de l’enceinte Airplay A7. Outre les enceintes, vous trouverez dans la boite une alimentation secteur, un câble USB de connexion à votre MAC/PC, un câble auxiliaire Jack et une jolie petite télécommande de forme ovale. L’enceinte droite accueille toute la connectique (entrée ligne, prise USB, prise casque, alimentation) mais aussi l’amplification. L’enceinte gauche arbore simplement un câble captif de connexion à sa sœur jumelle, câble dont elle tire son alimentation. L’électronique se compose d’une carte son intégrée (parfait donc pour contourner les cartes son de qualité souvent moyenne des ordinateurs) et l’alimentation par le biais de 2 amplificateurs numériques de 18 Watts RMS par enceinte. Chaque enceinte renferme en effet un tweeter à charge tubulaire, une technique propriétaire issue du modèle d’enceinte sans concession de B&W, la Nautilus, et un haut parleur de grave-medium. A l’image d’une enceinte acoustique, chaque haut-parleur bénéficie donc de sa propre alimentation. Parmi les autres atouts en provenance du monde de la haute fidélité, notons le travail sur la rigidité des coffrets en ABS, le tissu acoustique adopté pour protéger les haut-parleurs sans occulter le son, le traitement numérique du son (DSP).
Couplée en USB à un ordinateur, les MM1 ne cachent pas longtemps leur vocation audiophile, le son est magnifique. La neutralité, si rare avec les enceintes de bureau, est à citer en exemple. On entend tout ce qu’il y a sur le fichier d’origine, mais rien de plus, ni graves ajoutés, ni aigus soulignés, les MM1 font dans la fidélité au message sonore. Le grave, tendu à souhait, tend bien plus vers la variété que vers l’opulence. On ressent la même plénitude en écoutant un solo de saxophone d’Archie Shepp (bluffant !) que sur un titre de salsa entrainante du groupe Africando. Dans la pièce d’écoute, une chambre de 12 m², les MM1 remplissent l’espace sans exciter de vibrations parasites, signe d’un grave parfaitement maitrisé. L’exigence musicale n’étant pas réservée aux amateurs de jazz ou de musique classique, j’ai voulu tester ces enceintes sur de l’Electro-Rap et sur du Reggae. Aussi bien sur la compilation ElectroCypher que sur l’album « A New Chapter of dub » du groupe Aswad, les MM1 ont fait preuve de vivacité et de punch tout en conservant une vraie lisibilité et une grande richesse tonale. En by-passant la carte son, les MM1 font faire un bon qualitatif à la restitution sonore de votre ordinateur dans des proportions que vous n’auriez pas soupçonnées.
Aurait-on alors trouvé avec les MM1 les enceintes de bureau ultimes? Elles ne sont pas exemptes de défaut. Le premier est leur tenue en puissance. Même si elles ne sont pas faites pour sonoriser une pièce de 50 m², elles commencent à talonner quand on essaie de pousser le volume, à des niveaux peu compatibles avec le maintien de bonnes relations de voisinage il est vrai. On perd alors cet équilibre qui fait leur force, et le grave devient brouillon. Autre remarque, qui n’est pas vraiment un défaut, elles sont sensibles au support sur lequel elles sont posées. Sur un meuble très léger d’une marque suédoise bien connue, le grave paraissait baveux. Mais sitôt posées sur un support stable, tout est rentré dans l’ordre. On regrettera pour finir l’absence de liaison sans fil, du Bluetooth APT-X et/ou de l’Airplay qui auraient été les bienvenus dans cette gamme tarifaire. Enfin, et plus peut-être que la majorité des enceintes multimédia, elles sont vraiment transparentes vis-à-vis des fichiers audio lus. Pour en profiter réellement, optez donc pour des fichiers de qualité, au minimum du MP3 en 320 kb/s, et même si possible du Lossless voire des fichiers haute définition, croyez moi, on entend la différence !
Certes, nous sommes dans le domaine du haut de gamme. Mais il n’y pas de doute que l’investissement sera justifié si vous écoutez souvent la musique sur votre ordinateur portable et que vous n’êtes pas satisfait du résultat. Ce système ne doit pas être jugé en tant que pack d’enceintes multimédia, mais plutôt en tant que mini enceintes haute-fidélité. Des fichiers audio de qualité et un support adapté vous permettront d’accéder à une très grande qualité sonore pour un encombrement minimum. A quand une déclinaison plus abordable monsieur B&W?
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