Un an après, Turtle Beach revient avec une version revue et corrigée de sa très bonne manette Victrix Pro BFG. Estampillée « Reloaded », cette nouvelle mouture propose des sticks à effet Hall et un fight pad amélioré, tout en gardant les points forts de sa devancière. Voyons ensemble s’il s’agit toujours d’une formule gagnante.
En résumé
La première Victrix Pro BFG était déjà une très bonne manette et on pouvait légitimement se questionner sur l’intérêt de cette version Reloaded. Pourtant, à l’heure du bilan, c’est une réussite sur toute la ligne. L’intégration des sticks et gâchettes à effet Hall est un argument massue qui répond à la préoccupation majeure des joueurs : le stick drift. De même, on apprécie toujours autant sa modularité, sans équivalent aujourd’hui. Elle permet de passer rapidement d’une configuration Xbox à PlayStation, ou de la transformer en un fight pad en quelques secondes. Si vous êtes un joueur PS5, cette manette représente une alternative très séduisante à la DualSense Edge. Certes, vous perdrez au passage l’immersion sensorielle du contrôleur de Sony. Mais pour le reste, la BFG Reloaded le surclasse sur tous les points. En revanche, le constat est plus mitigé pour un usage PC. Les limitations logicielles (pavé tactile et audio désactivés, pas d’indicateur de batterie) étant difficiles à pardonner sur un appareil à ce prix. Ce modèle-ci est donc avant tout destiné aux possesseurs de PS5 qui voudront faire une partie de temps à autre sur PC. Heureusement, il existe une version “PC only” si vous souhaitez profiter de toutes les qualités de la bête sur un ordinateur.
Note technique
Les plus et les moins
- Sticks et gâchettes à effet Hall (durabilité et précision)
- Modularité extrême (sticks symétriques ou asymétriques)
- Module fight pad 6 boutons amélioré et réactif
- Excellente autonomie (jusqu'à 20 heures)
- Quatre palettes arrière bien placées et programmables
- Nombreux accessoires et étui de transport inclus
- Pas de Bluetooth (sur la version PS/PC)
- Pas de retour haptique ni de gâchettes adaptatives
- Boutons de façade standards (sensation "molle")
- Trop de fonctions manquantes sur PC
- Réglage des trigger stops facile à accrocher
Si vous êtes un observateur attentif du monde du gaming, vous savez déjà que le marché des manettes haut de gamme « professionnelles » est en pleine effervescence. Face aux propositions officielles comme la DualSense Edge de Sony ou aux alternatives de Nacon et Razer, Victrix, propriété de Turtle Beach, met à jour son modèle phare. La Pro BFG Reloaded n’est donc pas présentée comme une révolution, mais plutôt comme une mise à niveau itérative de la manette modulaire qui avait déjà fait grand bruit.

Cette nouvelle version conserve son ADN, la modularité extrême, tout en y ajoutant deux améliorations très attendues : des joysticks et des gâchettes à effet Hall ainsi qu’un module fight pad repensé. Elle est proposée en versions PS/PC, Xbox/PC et dans une variante spécifique PC-only. Nous testons ici le modèle PlayStation/PC.

Le design, l’ergonomie et la modularité
Au premier regard, la Pro BFG Reloaded ne dépaysera pas les habitués de l’originale. Le design général reste très similaire, s’inspirant fortement de la forme de la manette Xbox. Cette ergonomie est un atout : la manette est confortable, offre une excellente prise en main grâce à des poignées généreuses et des grips en caoutchouc texturé à l’avant comme à l’arrière. Revers de la médaille, ce revêtement s’avère assez prompt à collecter les traces de doigts et la sueur après de longues sessions.

La qualité de fabrication globale est solide et inspire confiance. Notre version PS/PC intègre logiquement le pavé tactile central, qui s’illumine d’un logo violet et le bouton PlayStation. Si l’ensemble est sérieux, un léger bémol est à noter concernant le module fight pad : les six boutons mécaniques présentent un léger jeu qui, sans être gênant en pleine partie, étonne un peu sur un produit aussi huppé.
Mais le principal argument de vente de la Pro BFG reste sa modularité. Et la version Reloaded perpétue cette tradition. L’ensemble est livré dans un étui de transport rigide qui contient une véritable panoplie d’accessoires. On y trouve un petit tournevis hexagonal, outil indispensable pour la personnalisation.

Le système est ingénieux. Le module gauche (stick analogique et D-pad) et le module droit (stick et boutons de façade) sont maintenus par deux vis captives. En quelques secondes, il est possible de les extraire. L’intérêt ? Le module de gauche peut être retourné à 180 degrés. Les joueurs PlayStation peuvent ainsi opter pour une configuration asymétrique (stick en haut), façon Xbox. Inversement, un joueur PC ou Xbox préférant les sticks symétriques peut configurer la manette à sa guise. C’est une flexibilité qu’aucun concurrent direct ne propose à ce niveau.


L’autre pièce maîtresse de cette modularité est le module fight pad (inclus dans les versions PS et Xbox, mais vendu séparément pour la version PC-only). Il vient remplacer le module de droite pour offrir une configuration à six boutons de façade. C’est un atout majeur pour les amateurs de jeux de combat. Ces boutons utilisent des microswitches Kailh, procurant une sensation clicky très réactive, similaire à une souris gaming. La version Reloaded améliore l’ergonomie de ce module, avec des boutons placés légèrement plus haut, le rendant plus confortable.


La personnalisation ne s’arrête pas là. L’étui contient également trois D-pads (un standard en croix, un type « diamond » et un octogonal), trois sticks analogiques (un concave court, un dôme court et un stick « Sniper » plus haut), et deux grilles (gates) octogonales pour remplacer les grilles circulaires standards des sticks. Bref, c’est de loin l’offre la plus complète du marché.

À l’usage
La plus grande nouveauté de cette version « Reloaded » se trouve sous le capot. Victrix a équipé sa manette de joysticks et de gâchettes à effet Hall. Concrètement, ces composants utilisent des aimants plutôt que des potentiomètres physiques. L’usure par frottement disparaît, et avec elle, le cauchemar de tous les joueurs : le stick drift. C’est un gage de durabilité immense. À l’usage, les sticks et les gâchettes procurent une sensation de tension constante et de grande précision.

Les gâchettes (L2/R2) bénéficient toujours du système de trigger stops à cinq positions. D’une simple pression, on peut passer d’une course longue, idéale pour un jeu de course, à un mode ultra-court, parfait pour un FPS.

C’est très efficace. On formulera toutefois un reproche, hérité du premier modèle : les petits leviers permettant d’ajuster ces stops sont situés exactement là où reposent les majeurs. Il n’est pas rare de les actionner accidentellement en pleine partie, même si on prend le pli à la longue.

À l’arrière, on retrouve quatre palettes, bien placées sous les doigts et texturées pour une meilleure adhérence. Elles sont facilement programmables à la volée, sans nécessiter de logiciel, bien qu’elles puissent parfois être elles aussi un peu sensibles aux pressions involontaires.
Si le fight pad et les gâchettes sont excellents, les boutons de façade standards (Croix, Cercle, Carré, Triangle) représentent une petite déception. Ils ne sont pas mécaniques. Ils procurent une sensation « molle », très similaire à celle d’une manette standard. Sur un produit « pro » à ce tarif, on aurait apprécié la sensation plus nette de microswitches.

Côté connectivité, la manette s’utilise soit en filaire, soit via le dongle 2.4 GHz. La connexion sans-fil est stable et réactive. En revanche, notre version PS/PC fait l’impasse sur le Bluetooth, une absence dommageable pour un usage nomade. Plus gênant pour les joueurs PC compétitifs : le polling rate (taux d’interrogation) est bloqué à 125 Hz, un chiffre bien bas face aux 1000 Hz des manettes « pro » modernes… y compris la propre version PC-only de Victrix.
L’utilisation sur PC
Malheureusement, le tableau assez idyllique jusqu’ici s’assombrit avec l’expérience sur PC. Pour commencer, le suivi de la batterie est problématique. Sur cette plateforme, il est impossible de connaître le pourcentage de batterie restant. L’application dédiée, le Victrix Control Hub, ne l’affiche pas. Le seul indicateur est le clignotement du logo lorsque la batterie est faible. Alors que cela fonctionne parfaitement sur PS5.

Ensuite, et c’est le point le plus frustrant, l’utilisation de la version PS/PC sur un PC entraîne des limitations matérielles incompréhensibles, en plus du polling rate évoqué plus haut. Le pavé tactile est purement et simplement désactivé. Pire encore, la prise casque 3,5 mm intégrée à la manette est, elle aussi, désactivée. Ces deux fonctions sont pourtant présentes et fonctionnelles sur PS5. C’est un bridage logiciel qui handicape la manette pour un usage hybride PC/PS5. On peut néanmoins espérer que cela soit corrigé à l’avenir via une mise à jour.
L’autonomie
Là où la Pro BFG Reloaded écrase la concurrence, et notamment la DualSense Edge, c’est sur l’autonomie. Sony peine à dépasser les cinq à six heures, quand Victrix annonce 20 heures. Nos tests confirment cette excellente performance. Nous avons mesuré une durée de vie oscillant entre 16 et 17 heures en jeu continu. C’est tout simplement excellent.
Conclusion
La première Victrix Pro BFG était déjà une très bonne manette et on pouvait légitimement se questionner sur l’intérêt de cette version Reloaded. Pourtant, à l’heure du bilan, c’est une réussite sur toute la ligne. L’intégration des sticks et gâchettes à effet Hall est un argument massue qui répond à la préoccupation majeure des joueurs : le stick drift. De même, on apprécie toujours autant sa modularité, sans équivalent aujourd’hui. Elle permet de passer rapidement d’une configuration Xbox à PlayStation, ou de la transformer en un fight pad en quelques secondes. Si vous êtes un joueur PS5, cette manette représente une alternative très séduisante à la DualSense Edge. Certes, vous perdrez au passage l’immersion sensorielle du contrôleur de Sony. Mais pour le reste, la BFG Reloaded le surclasse sur tous les points. En revanche, le constat est plus mitigé pour un usage PC. Les limitations logicielles (pavé tactile et audio désactivés, pas d’indicateur de batterie) étant difficiles à pardonner sur un appareil à ce prix. Ce modèle-ci est donc avant tout destiné aux possesseurs de PS5 qui voudront faire une partie de temps à autre sur PC. Heureusement, il existe une version “PC only” si vous souhaitez profiter de toutes les qualités de la bête sur un ordinateur.