Avec la MX Master 4, Logitech fait évoluer sa souris emblématique par petites touches. Le retour haptique et un menu circulaire Actions Ring suffisent-ils à justifier une nouvelle itération d’une MX Master 3 3S/ encore remarquable ?
En résumé
Sans grande surprise, la MX Master 4 vient bonifier une recette déjà excellente. Elle ne touche pas à tout ce qui fonctionnait déjà très bien sur le précédent modèle, à savoir une ergonomie parfaite, une autonomie qui se fait oublier, et une personnalisation qui va loin. L’ajout des vibrations ne renverse pas la table, mais elle apporte une petite couche de certitude tactile bienvenue dans des gestes répétés, surtout si vous travaillez dans les outils créatifs compatibles. On apprécie tout particulièrement l’apparition de l’Action Ring, même si lui aussi reste limité à certains usages. Gageons que Logitech devrait vite étendre le champ des possibles. À l’heure du bilan, cette MX Master 4 s’impose sans peine comme la meilleure souris du moment pour un usage productivité sur Mac ou PC.
Note technique
Les plus et les moins
- Ergonomie irréprochable
- Clics très discrets
- Autonomie longue durée et charge rapide
- Actions Ring bien pensée
- Nouveau Bolt USB-C et connectivité améliorée
- Finitions soignées, matériaux recyclés, vis accessibles pour le démontage
- Pas de logement pour le dongle
- Haptique encore peu adopté par les apps et dépendant d’Options+
- Modèle réservé aux droitiers
S’il y a un domaine dans lequel Logitech ne craint rien ni personne, c’est bien celui des souris de productivité. D’ailleurs, sa MX Master 3S s’est instantanément imposée comme la référence absolue en la matière à sa sortie en mai 2022. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, mais personne n’est venu mettre en cause sa suprématie. Jusqu’à l’annonce de sa remplaçante, la nouvelle MX Master 4, que nous testons ici.
Ce modèle garde le même format, tout en y ajoutant un moteur haptique localisé sous le pouce ainsi qu’un nouveau panneau de commandes à l’écran baptisé Actions Ring. Le constructeur ajuste aussi quelques détails de design, revoit le dongle pour passer en USB-C et promet une liaison sans fil plus constante, le tout sans sacrifier l’autonomie de longue durée. Une philosophie qui ne bouge pas donc. Voyons ce que cela donne à l’usage.
Design et ergonomie
Visuellement, on reste en terrain connu. La silhouette est presque identique, avec un appui-pouce marqué qui ressort un peu plus et donne l’impression d’un gabarit plus conséquent. Rien d’effrayant, mais on le sent lorsqu’on l’attrape la première fois. Ce renfort accueille trois boutons programmables et la molette horizontale, un duo que l’on retrouve au cœur de la productivité sur cette gamme.
Logitech a aussi déplacé le bouton de gestes, auparavant dissimulé sous la gomme de l’appui-pouce, vers un vrai bouton latéral positionné en façade. Le geste devient plus naturel et plus simple à atteindre en enchaînant les raccourcis.

Le revêtement change subtilement : moins de caoutchouc sur la coque supérieure, remplacé par un plastique légèrement texturé, tandis que l’appui-pouce et le flanc droit restent en gomme. On note aussi un anneau translucide autour des clics principaux, des patins PTFE plus généreux et une molette horizontale qui file un peu plus à chaque impulsion. Les clics principaux demeurent très discrets, un véritable avantage en open space.

Côté matières et couleurs, la marque ajoute plusieurs finitions à la traditionnelle teinte graphite : Pale Grey et Graphite Charcoal, plus deux déclinaisons exclusives Mac, Space Black et White Silver. Les plastiques intègrent 48 à 54 % de contenu recyclé, et la molette horizontale adopte un aluminium bas carbone. De petits gestes qui comptent.

La MX Master 4 n’est pas un poids-plume. Avec 150 g sur la balance, elle lorgne du côté de l’endurance plutôt que la nervosité. Le poids n’empêche pas une glisse précise, mais il la met clairement à l’écart des modèles ultralégers destinés aux FPS. Et rappelons-le, elle est uniquement pensée pour les droitiers.
Au-dessous, Logitech expose désormais les vis. Ce qui n’a rien d’anecdotique puisqu’on peut à présent ouvrir la souris sans décoller les patins, ce qui va dans le sens d’une meilleure réparabilité.

Enfin, notez qu’il n’existe toujours pas de trappe pour ranger le dongle et que le câble USB-C n’est plus fourni. Quant à la version Mac, si elle est identique en tout point à la version PC, à l’exception de ses coloris, elle ne comprend pas de récepteur. Il faudra donc compter exclusivement sur le Bluetooth.
Capteur, défilement et bruit
Le capteur atteint 8 000 DPI. De quoi couvrir confortablement la plupart des cas d’usage, y compris le suivi sur des surfaces compliquées comme le verre. En revanche, la fréquence d’interrogation reste fixée à 125 Hz, loin des 1 000 Hz et plus des souris gaming. Pour une souris orientée bureautique, le choix se défend, même si les puristes auraient aimé une option plus rapide.
La molette MagSpeed conserve son double mode, à savoir à crans ou en défilement libre à grande vitesse, activé via le bouton sous la molette. L’agrément est là, tout comme les clics principaux très assourdis. Pour l’environnement de travail, c’est un vrai plus.
Les grandes nouveautés : Action Ring et haptique
La nouveauté la plus visible se niche sous le pouce. Logitech intègre un petit moteur qui fait vibrer une surface dédiée. L’haptique accompagne les gestes et la nouvelle Actions Ring, un menu circulaire qui s’affiche à l’écran et propose huit “nœuds” configurables. Chaque nœud peut lancer une action simple, appeler un dossier de raccourcis, voire afficher un mini-widget comme un chronomètre ou une horloge. Quatre niveaux d’intensité sont proposés dans l’application Options+, de discret à soutenu, et l’on peut évidemment couper le retour si on n’en veut pas.

Dans la pratique, le retour sous le pouce ponctue les interactions, avec de légères impulsions dès l’appairage initial, puis des vibrations lorsqu’on saute d’un appareil à l’autre avec Flow, signal quand la batterie faiblit, ou petit “bump” quand on cale parfaitement un calque dans Photoshop par exemple. Les retours sont localisés et restent subtils, surtout aux niveaux faibles et moyens. Ils n’altèrent pas la précision du pointeur et ne font pas bouger la souris. Ce retour tactile donne une confirmation physique qui évite parfois de chercher du regard un état visuel. Ce n’est pas (encore) la révolution, mais il s’agit d’un ajout bienvenu, et qui ne pourra qu’évoluer dans le temps, à mesure que d’autres fonctionnalités le prendront en charge. Dernier point à avoir en tête pour cette nouvelle fonctionnalité : l’haptique nécessite qu’Options+ tourne en arrière-plan.

Côté logiciels, la grande nouveauté est sans conteste l’Action Ring. Déclenchable d’une pression sur la zone dédiée, elle permet de regrouper ses raccourcis par application. Comme toujours chez Logitech, cette roue invocable n’importe où dans l’interface se montre très personnalisable. Par défaut, elle est même contextuelle, ce qui signifie que les raccourcis affichés changeront en fonction de l’application dans laquelle vous vous trouvez. Cela prend un peu de temps, mais il est possible de paramétrer très finement l’ensemble. On s’habitue tellement vite à cet Action Ring si pratique qu’il en vient à nous manquer dès que nous passons sur une autre souris. Il permet par exemple de contrôler la lecture multimédia, de modifier la luminosité de l’écran ou le volume sans toucher au clavier, de lancer une recherche Google, ChatGPT, etc. Vous l’aurez compris, cette fonctionnalité représente le gros plus de la MX Master 4 à nos yeux.

La marque a aussi lancé en parallèle une boutique d’extensions pour son Action Ring, accessible directement depuis le logiciel Logi Option+ et sur lequel on trouve déjà la suite Adobe, Final Cut Pro, Spotify ou Apple Music, et des comportements contextuels comme un retour haptique au franchissement d’une coupe dans Premiere Pro. De quoi transformer les gestes en mémoire musculaire lorsqu’on monte ou qu’on retouche.

Il y a toutefois un petit bémol, sans doute très temporaire. Au lancement, le support haptique natif reste limité à quelques applications (Photoshop, Lightroom, Zoom, Premiere, Philips Hue, etc.) et l’on dépend d’Options+ côté système.

Logitech publie bien un SDK pour que d’autres éditeurs s’y mettent, mais tout le monde ne suivra pas immédiatement. Les systèmes d’exploitation, eux, n’offrent pas encore d’API haptique universelle. Selon les usages, le retour haptique paraîtra donc parfois sous-exploité.

Logiciel et personnalisation
Options+ demeure la tour de contrôle. On y remappe quasiment tout, on empile des macros complexes, on règle l’intensité haptique, on installe des profils par application. L’outil reste assez clair malgré sa lourdeur en ressources. Pour certains scénarios avancés, la possibilité de mapper l’haptique à n’importe quel bouton via Smart Actions est très intéressante, même si le ressenti reste plus naturel près du pouce que sur le dessus de la coque.
Connexion et autonomie
La marque modernise également sa clé Logi Bolt, qui passe en USB-C et repose sur une version spécialisée de Bluetooth Low Energy. En parallèle, la puce interne et l’antenne relocalisée promettent une liaison plus régulière dans les environnements saturés. Dans l’usage, l’approche reste familière avec jusqu’à trois appareils enregistrés avec bascule instantanée via un bouton sur la semelle.

L’endurance ne bouge pas non plus puisque l’appareil promet environ 70 jours par charge. Ce qui reste une très bonne nouvelle, dans la mesure où Logitech promet de fait que la nouvelle fonction haptique ne vient pas gréver l’autonomie. Il est de plus possible de récupérer trois heures d’usage après une minute au câble.
Bon à savoir, le câble n’est plus fourni en standard, et la version Mac ne contient pas de récepteur dans la boîte.
Conclusion
Sans grande surprise, la MX Master 4 vient bonifier une recette déjà excellente. Elle ne touche pas à tout ce qui fonctionnait déjà très bien sur le précédent modèle, à savoir une ergonomie parfaite, une autonomie qui se fait oublier, et une personnalisation qui va loin. L’ajout des vibrations ne renverse pas la table, mais elle apporte une petite couche de certitude tactile bienvenue dans des gestes répétés, surtout si vous travaillez dans les outils créatifs compatibles. On apprécie tout particulièrement l’apparition de l’Action Ring, même si lui aussi reste limité à certains usages. Gageons que Logitech devrait vite étendre le champ des possibles. À l’heure du bilan, cette MX Master 4 s’impose sans peine comme la meilleure souris du moment pour un usage productivité sur Mac ou PC.