Test Narwal Flow : un rouleau compresseur pour le lavage ?

La marque Narwal est encore relativement nouvelle en France. Pourtant, depuis son arrivée chez nous, elle n’a pas perdu de temps pour se faire une place sur le marché français très disputé des aspirateurs robots. Après avoir établi une gamme cohérente, le constructeur passe à l’étape suivante avec le lancement de son nouveau fleuron : le Narwal Flow. Cet appareil, aperçu pour la première fois au CES de Las Vegas en janvier dernier, symbolise à lui seul un changement de cap important.

Il troque en effet les traditionnelles serpillères rotatives, aperçue par exemple sur le Freo Z10 Ultra de la même marque, pour un système de lavage basé sur un large rouleau brosse. Il s’agit bien sûr d’une tendance que l’on observe également chez la concurrence. Doté d’une puissance d’aspiration de 22 000 Pa, d’un système de navigation à double caméra et d’une station de nettoyage complète, le Flow a sur le papier de sérieux arguments. Mais tient-il toutes ses promesses une fois confronté à la réalité d’un logement ? Nous l’avons mis à l’épreuve pendant plusieurs semaines.

Le design et l’ergonomie

Contrairement à certains concurrents qui ont bousculé leurs codes esthétiques cette année, Narwal joue la carte de la prudence et de la continuité. Le Flow, qu’il s’agisse du robot ou de sa station, ressemble beaucoup aux modèles précédents de la marque. On retrouve donc une station au design moderne et épuré, uniquement disponible en blanc, avec une façade grise amovible qui dissimule le sac à poussière. Le capot supérieur donne accès aux deux réservoirs d’eau, un pour l’eau propre (5 litres) et l’autre pour l’eau sale (4,75 litres). En revanche, on ne trouve pas trace d’un emplacement pour la cartouche de détergent, ce qui est une petite déception. Narwal n’inclut donc plus de cartouche dans la boîte, mais un simple bidon de solution à ajouter manuellement à l’eau. Ce n’est pas dramatique, mais c’est clairement moins pratique.

L’aspirateur robot conserve pour le reste son allure tout en rondeur. Pour découvrir la principale nouveauté, il faut retourner l’appareil. Là, on tombe nez à nez avec un très large rouleau brosse destiné au lavage des sols. Solidement fixé, il peut néanmoins être démonté pour un nettoyage en profondeur. Pour l’aspiration, le Flow s’appuie sur une brosse principale mêlant nylon et caoutchouc, ainsi que sur une brosse latérale à deux lamelles chargée de rabattre les débris vers la zone d’aspiration. Avec ses 9,5 cm de hauteur, le robot est un peu plus haut que certains de ses rivaux, ce qui pourrait l’empêcher de se glisser sous les meubles les plus bas.

L’aspiration

Avec un moteur affichant 22 000 Pa, le Narwal Flow s’inscrit dans la course à la puissance qui caractérise le marché haut de gamme. Mais la puissance brute ne fait pas tout. Encore faut-il qu’elle soit bien exploitée. Sur ce point, le Flow se débrouille remarquablement bien. Lors de nos essais en mode de puissance normal, il n’a eu aucune difficulté à venir à bout des poussières, de la terre et des amas de poils et cheveux qui jonchent le sol. Notez simplement que de grosses touffes de poils peuvent parfois être identifiées à tort comme des obstacles et être évitées, mais une fois qu’il passe dessus, il les aspire sans peine.

Là où le Flow se montre particulièrement convaincant, c’est sur les tapis. Le robot bascule automatiquement en mode de puissance maximale dès qu’il détecte une surface textile. Mais il va plus loin. Grâce à son châssis motorisé, il utilise une plaque de pression adaptative qui s’abaisse pour appuyer sur le tapis. Ce mécanisme permet de réduire les pertes d’air et de pénétrer plus profondément dans les fibres pour y déloger la saleté incrustée. Le résultat est visible : pour un nettoyage d’appoint, il se montre suffisant pour redonner un coup de propre à un tapis pas trop encrassé. S’il est plus sale, il ne fera pas de miracles, mais il parvient tout de même à extraire une quantité de débris assez surprenante. C’est un excellent point, d’autant que le rouleau de lavage se relève automatiquement pour ne pas humidifier les tapis.

Le lavage des sols

Vous aurez deviné à le lecture des lignes précédentes que c’est bien en matière de lavage que le Narwal Flow se distingue véritablement. La marque a mis tout son savoir-faire dans ce nouveau système de lavage. Le large rouleau brosse plat est constamment irrigué par de l’eau chauffée à 45°C, tandis que l’appareil applique une pression constante de 12N sur le sol.

Cette combinaison est redoutable d’efficacité sur les taches du quotidien. Les traces de pas, les gouttes d’eau séchées ou autres salissures légères sont éliminées en un unique passage. Le système, baptisé « FlowWash », nettoie en continu le rouleau et aspire l’eau sale dans un réservoir interne, ce qui évite d’étaler la crasse.

Pour les zones difficiles d’accès, la fonction « EdgeReach » permet au rouleau de s’étendre sur le côté droit, lui autorisant un nettoyage très près des murs et dans les coins. C’est une fonctionnalité bien pensée et efficace.

En cas de tâches plus conséquente, comme du ketchup renversé par exemple, le Flow nettoie parfaitement la sauce sans l’étaler. En revanche, même après deux passages, le sol est resté légèrement collant et poisseux. La solution de nettoyage ne semble pas assez puissante pour dégraisser parfaitement la surface. C’est un (petit) bémol à prendre en compte si vous avez souvent ce type de salissures à nettoyer. Heureusement, après chaque session, la station fait un travail remarquable en lavant le rouleau à 80°C. Il en ressort impeccable, même après avoir nettoyé des résidus alimentaires.

La navigation et la détection d’obstacles

Narwal met souvent en avant la sophistication de son système de navigation, qui combine une double caméra RVB, de multiples capteurs et des algorithmes d’intelligence artificielle. Et il y a de quoi. La première étape, la cartographie du logement, est tout simplement excellente. Le robot crée une carte précise très rapidement, sans même avoir besoin de parcourir chaque recoin. Il identifie ensuite automatiquement les pièces, les meubles et les tapis avec une grande justesse. Dans ses déplacements, il se montre précis et méthodique.

C’est sur la détection et la gestion des obstacles que le tableau se gâte un peu. Loin d’être catastrophique, le Flow n’est cependant pas aussi infaillible qu’espéré. Nous avons relevé plusieurs petits couacs lors de nos tests, avec par exemple des complications régulières liées aux pieds de chaise qui peuvent finir par bloquer l’appareil. Pire, notre tapis noir a systématiquement fait discjoncter le Flow. Après s’être aventuré une cinquantaine de centimètres sur le tapie, le robot se met en carafe et multplie les messages d’erreurs. Nous mettons ça sur le compte de l’asbence de caméré LiDAR, qui empêche sans doute le robot d’évaluer parfaitement la profondeur de son environnement. Le tapis étant noir, l’appareil se pense alors soudainement dans le vie et stoppe toute activité. C’est très pénible, mais dans la mesure où cela n’a concerné qu’un tapis noir, cela ne devrait poser aucun problème chez vous… si vous n’avez pas vous-même un tapis noir évidemment.

Le plus frustrant est qu’il ne semble pas apprendre de ses erreurs. Là où des modèles concurrents finissent par mémoriser la zone à risque, le Flow est venu s’y coincer systématiquement à chaque passage, nous obligeant à créer une zone d’exclusion manuellement. Son comportement est parfois aléatoire : il peut refuser de franchir un câble anodin mais n’hésite pas à se heurter à un pied de table. Il identifie en revanche très bien les flaques d’eau pour les nettoyer. Il y a donc une marge de progression du côté logiciel pour rendre sa navigation vraiment fiable en toutes circonstances.

L’application et l’autonomie

Le pilotage du Narwal Flow passe par l’application « Narwal Freo », qui n’a que peu évolué récemment, ce qui est une bonne chose. L’interface est claire et propose un contrôle très complet sur l’appareil. La modification de la carte, comme la fusion ou la division de pièces, a été améliorée et se fait désormais très simplement. On peut choisir entre une vue 2D ou 3D et accéder rapidement aux différents modes de nettoyage (Freo, aspiration seule, lavage seul, etc.) depuis la page d’accueil. Les utilisateurs avancés apprécieront les nombreux réglages permettant de personnaliser le nettoyage dans les moindres détails.

Le principal reproche que l’on peut faire à cette application concerne sa traduction française. Certaines sections semblent tout droit sorties d’un traducteur automatique, sans aucune relecture. Pour un produit vendu à ce tarif, c’est un manque de soin vraiment regrettable, d’autant qu’il persiste depuis plusieurs mois.

Côté autonomie, avec sa batterie de 5 900 mAh, le Flow se classe parmi les bons élèves. Il est capable de nettoyer pendant près de trois heures avant de devoir retourner à sa base. C’est amplement suffisant pour la plupart des logements. La recharge complète prend elle aussi environ trois heures, un temps dans la moyenne haute du secteur.