Avec le ProArt P16, Asus souhaite séduire les créateurs et créatrices qui ont un peu trop tendance à lorgner vers le MacBook Pro d’Apple. Et pour ça, le Taïwanais sort le grand jeu avec l’une des cartes graphiques les plus performantes du moment, capable aussi de faire tourner des jeux exigeants. Voyons si c’est suffisant.
En résumé
Avec le ProArt P16, Asus signe un PC grand format élégant et performant. Une machine conçue pour les créateurs de contenus et les artistes soucieux de rapidité et de fluidité dans l’exécution de tâches complexes. Il se présente également comme un très bon compagnon de jeu doté d’une carte graphique Nvidia Geforce RTX 5070. Une bête de calcul, on vous dit ! Sa connectique très riche lui permet également d’être à l’aise partout. Ce qui lui fait défaut, en revanche, c’est son autonomie, un peu trop juste pour pouvoir se séparer une journée entière de son bloc d’alimentation. Pas de chance, celui-ci est assez lourd et encombrant. Néanmoins, s’il est amené à rester sédentaire la plupart du temps, ce ProArt P16 s’affiche comme un bon partenaire de travail et de détente.
Note technique
Les plus et les moins
- Finitions et design très soignés
- Clavier confortable pour la frappe
- Large trackpad et molette virtuelle
- Excellentes performances
- Connectique riche
- Autonomie trop juste
- Dalle de l’écran OLED vraiment brillante
- Rafraîchissement de l’écran à 60 Hz seulement
- Bloc d’alimentation encombrant
Créateur de contenu est un métier en pleine expansion, à en juger par l’explosion des chaînes thématiques sur YouTube et autres réseaux sociaux. Et, puisque l’activité se professionnalise de plus en plus, la production de contenus de qualité passe aussi par du matériel solide pour la réalisation.
Asus le dit, c’est l’un des créneaux visés par le PC portable ProArt 16 (sous la référence H7606). Cet ordinateur portable grand format avec sa dalle de 16 pouces n’a pas que fière allure. Asus l’a également doté d’un moteur performant, presque digne d’un PC gaming, avec un processeur AMD Ryzen AI 9 HX 370, une carte graphique Nvidia GeForce RTX 5070 (8 Go de RAM GDDR7), 64 Go de RAM et, dans la version que nous avons eue entre les mains, 3 To d’espace de stockage. De quoi manipuler aisément les outils logiciels toujours plus gourmands en ressources, comme Premiere Pro ou After Effects pour la vidéo, Photoshop pour l’image ou encore Blender pour la 3D, et de gagner du temps de calcul. De quoi aussi ne pas se priver d’une petite session de jeu vidéo puisque, ainsi équipé, le ProArt P16 peut a priori également se soumettre aux aventures vidéoludiques exigeantes.
Des ambitions qui ne sont pas sans rappeler celles du chouchou des créateurs de contenu : le MacBook Pro M4 d’Apple. Asus a donc une carte à jouer, notamment sur le volet gaming qui reste un point faible dans le monde de la marque à la pomme, compte tenu du catalogue de titres compatibles moins garni. Et pour mettre toutes les chances de son côté, le constructeur taïwanais mise aussi sur un tarif moins prohibitif. Voyons voir si ses arguments peuvent faire mouche.
Design et ergonomie : confortable et prêt à tout
Le ProArt P16 adopte un look tout en sobriété. Avec sa robe noire tout en métal, il a plutôt fière allure. Asus a eu l’intelligence de ne pas revendiquer haut et fort la paternité de son produit avec un logo bien voyant au centre du capot. Tout juste distingue-t-on le nom de la marque et de l’appareil en bas à gauche. C’est élégant.

Les tranches proposent une connectique complète, un peu plus riche que sur le portable d’Apple. On déniche, à gauche, une prise d’alimentation, un port HDMI 2.1, un port USB 4 (USB-C), un port USB 3.2 Gen 2 (USB-A) et une prise entrée/sortie jack.

À droite, on a affaire à un port USB 3.2 Gen2 (USB-C), un deuxième en USB-A et, enfin, un lecteur de carte SD. La présence des ports au format USB-A reste appréciable tant les périphériques et clés USB en circulation exploitant cette « vieille » connectique sont encore nombreux. Cela évite d’avoir à chercher partout un adaptateur ou un hub pour les connecter.

Enfin, sous le châssis, une grille occupe les trois quarts de la surface disponible. Ce qui laisse penser que le ProArt P16 nécessite un apport d’air frais important pour tourner dans de bonnes conditions.

L’ensemble profite de finitions soignées. Les assemblages restent très propres et le châssis respire la solidité. Asus indique une certification à la norme MIL-STD 810H pour la résistance aux chocs, aux températures comprises entre -35 et +70 °C et à une humidité relative de 95 %. Tout ça pour un appareil affichant 1,85 kg. C’est un peu lourd à transporter toute la journée, mais c’est aussi le prix à payer pour bénéficier d’un écran de 16 pouces et d’une belle puissance.


Ce que l’on regrette, en revanche, c’est la taille et le poids du bloc d’alimentation (plus d’un demi-kilo, tout de même) qu’il ne faut pas manquer d’emporter. On est assez loin des petits gabarits que l’on trouve chez Apple. Il faudra faire avec.

Écran : ça brille de mille feux
Pour ce PC luxueux, Asus a retenu une dalle OLED clinquante avec une définition de 3 800×2 400 pixels. La marque a choisi une dalle de luminosité, semble-t-il, moyenne, mais suffisante pour un usage en intérieur. À l’extérieur, en revanche, les choses se gâtent. On a affaire à une dalle tactile, certes très pratique dans de nombreuses situations, mais du coup extrêmement brillante. Et, à l’inverse de Samsung, qui applique un film antireflet, le Taïwanais n’a pas jugé utile d’en proposer sur son ProArt, P16, même en option. Sans parler d’Apple et son traitement nanotexturé de ses dalles tactiles sur iPad, qui donne à la surface un aspect proche du papier. Rien de tout ça ici. L’écran se montre donc particulièrement brillant et sujet aux reflets.

Il devient ainsi assez inconfortable en extérieur. Dommage et d’autant plus regrettable que cet écran est sublime. L’OLED procure des contrastes infinis avec des noirs profonds. Mais, pour les créateurs souvent amenés à travailler en dehors d’un bureau, l’argument ne suffit pas, surtout au prix demandé. Autre point noir, le rafraîchissement plafonne à 60 Hz. Pour une machine aussi taillée pour le jeu, c’est regrettable.
Performances : l’artillerie lourde au service de la création et du jeu
Pour concurrencer la puce M4 d’Apple, Asus est allé chercher du solide. Au cœur de ce ProArt P16 carbure ainsi un processeur Ryzen AI 9 370 HX (12 cœurs pouvant atteindre 5,1 GHz) épaulé par pas moins de 64 Go de RAM. Il arbore la mention Copilot+ PC de Microsoft avec un processeur neuronal (NPU) pouvant atteindre 50 TOPS. Quant aux calculs graphiques complexes, ils sont confiés au GPU Nvidia GeForce RTX 5070.
Ainsi armé, le ProArt P16 ne rechigne pas à la tâche. Dans les activités du quotidien, il montre une excellente fluidité. Le passage d’une appli à une autre s’effectue en un clin d’œil et nous n’avons remarqué aucune latence. Bien évidemment, c’est avec les logiciels un peu plus lourds que le ProArt se détache du peloton. Premiere Pro, Lightroom, Photoshop ou encore Blender pour la 3D tirent profit des performances du GPU haut de gamme de Nvidia pour réduire drastiquement les temps de calcul pour l’encodage ou le traitement des images… à condition de laisser le PC branché.
Le GPU n’est pas en reste non plus dès qu’il s’agit de se détendre. Sur Shadow of the Tomb Raider, nous avons atteint les 134 images par seconde (le PC branché sur un moniteur externe). Côté chauffe, enfin, c’est là aussi assez bien maîtrisé grâce aux trois ventilateurs intégrés. Le bruit reste modéré, mais peut s’emballer autant que sur un PC gaming lorsque le ProArt est fortement sollicité.
Clavier et trackpad : un concept bien pensé, mais inachevé
Une fois ouvert, le ProArt P16 dévoile un clavier plutôt classique, mais, à notre grande surprise, démunie de pavé numérique. Pourtant, vu la taille de l’engin, il aurait été facile d’en caser un. Las, Asus a préféré encadrer son clavier de deux grandes grilles pour les haut-parleurs. Tant pis. Et il ne faudra pas non plus compter sur le pavé tactile pour l’afficher comme c’est le cas sur les Zenbook. Dommage.

Le clavier en lui-même offre une frappe souple et confortable. La course des touches reste suffisamment longue et leur espacement agréable pour une frappe fluide. Et, contrairement aux Zenbook, le bouton de mise sous tension bénéficie d’un emplacement spécifique plutôt que de figurer dans la première rangée. C’est plus évident et pratique.

La nouveauté se niche du côté du trackpad. Plutôt large, il se dote dans l’angle supérieur gauche d’une molette virtuelle baptisée DialPad, comme sur les Vivobook Pro. Dans Windows, elle permet simplement d’ajuster la luminosité de l’écran ou encore le son… mais c’est tout. On aurait aimé qu’Asus profite de cet élément pour élargir ses possibilités au sein même de Windows.

Heureusement, dans des logiciels spécifiques comme Photoshop, Premiere ou Lightroom, elle est mise à contribution pour manipuler différents outils. Pratique. Il ne reste plus aux développeurs de logiciels de création qu’à intégrer ce périphérique dans les commandes de leurs softs. Pas sûr que ce soit leur priorité.
Autonomie et recharge : un bloc d’alimentation indispensable
Pour alimenter ce grand PC portable, Asus mise sur un accu de 90 Wh. Suffisant pour alimenter le processeur graphique Nvidia et sa consommation de 105 W ? Face au MacBook Pro et à sa puce M4 peu énergivore, le pari reste difficile à tenir. En attendant que le Labo Fnac fournisse son analyse précise sur l’autonomie, nous avons pu tenir une dizaine d’heures en lecture vidéo 4K en streaming. Un usage plutôt tranquille pour ce PC. Avec une utilisation plus intensive taillée pour son domaine, la batterie a fondu bien plus rapidement pour s’avouer vaincue au bout de six heures. C’est un peu court face au modèle d’Apple qui tient aisément plus du double de cette durée.
Quant à la recharge, les 200 W délivrés par le volumineux bloc d’alimentation permettent de retrouver une batterie chargée à 100 % en un peu moins d’une heure et 30 minutes. Ça reste raisonnable, mais, vu l’autonomie qui nous semble très juste, mieux vaut penser à l’emmener partout avec soi.