Première enceinte Dolby Atmos, la Sonos Era 300 est un modèle de polyvalence qui est aussi doué pour la musique que le home cinéma.
En résumé
À l’instar de sa petite sœur la Sonos Era 100, la Sonos Era 300 s’illustre par sa polyvalence en s’ouvrant au Bluetooth et aux sources analogiques. Encore plus puissante, elle offre des performances de premier plan tant en écoute musicale qu’en home cinéma. C’est d’ailleurs dans ce mode qu’elle nous a le plus impressionnés, en créant une bulle sonore convaincante tout en positionnant correctement les effets dans l’espace. Pour le reste, on retrouve tous les avantages (et les inconvénients) de l’écosystème (fermé) de Sonos, en construisant une installation multi-room ou home cinéma au fur et à mesure que votre budget vous le permet.
Note technique
Les plus et les moins
- La restitution équilibrée
- La puissance généreuse
- La polyvalence
- Le home cinéma en Dolby Atmos
- La musique en Dolby Atmos impose de passer par le lecteur Sonos S2
- Le Dolby Atmos est désactivé lors d’une utilisation multi-room avec d’autres enceintes Sonos
- Multi-room réservé aux seules enceintes Sonos
- L’adaptateur USB type C vers Jack en option
Après la Sonos Era 100 qui a été testée par le Labo Fnac, nous avons passé quelques mois avec sa grande sœur, la Sonos Era 300.
2023 est une année riche en nouveautés chez Sonos. Le constructeur a annoncé deux nouvelles enceintes au printemps dernier, les Sonos Era 100 et Era 300, puis une version revue de la Sonos Move en septembre. En attendant cette dernière, nous nous sommes intéressés à la Sonos Era 300, la première enceinte réseau compatible Dolby Atmos de la marque. Eu égard à cette caractéristique (le Dolby Atmos fonctionne par rebond, en utilisant le plafond pour renvoyer le son vers l’auditeur), le Labo n’a pas pu réaliser ses tests dans la chambre anéchoïque. Ceci étant, nous avons pu utiliser la Sonos Era 300 pendant plusieurs mois, tant pour une écoute musicale qu’en Home Cinéma.
Une grande sœur qui a des arguments
Contrairement à la Sonos Era 100 qui s’impose naturellement comme la successeure de la Sonos One (celle-ci reste néanmoins au catalogue), la Sonos Era 300 est un modèle totalement inédit pour la marque. Positionnée entre la Sonos Era 100 et la Sonos Five, elle intègre des haut-parleurs orientés vers le haut, de sorte à restituer les effets verticaux des bandes son Dolby Atmos.
La Sonos Era 300 est un gros bébé qui mesure 26 cm de large, 16 cm de haut et 18,5 cm de profondeur, pour un poids de 4,47 kg. Soit bien plus que la Sonos Era 100, qui trouvera plus facilement sa place dans n’importe quel intérieur. En contrepartie, l’enceinte renferme quatre tweeters et deux woofers. Ces derniers sont orientés à gauche et à droite, tandis que les tweeters diffusent le son vers l’avant (tweeter central), vers les côtés (tweeters centraux pour la séparation stéréo) et vers le haut dans le cône directionnel. C’est lui qui va schématiquement envoyer le son vers le haut pour qu’il se réfléchisse sur le plafond lors de la lecture de contenus encodés en Dolby Atmos.
Une interface tactile est intégrée sur la partie supérieure de la Sonos Era 300, juste devant le cône directionnel. Elle permet de lancer la lecture, de la mettre en pause ou de régler le volume. On remarque également un voyant LED qui indique si l’assistant vocal est à l’écoute. Si vous n’avez pas l’intention d’utiliser Amazon Alexa pour piloter l’enceinte et les objets connectés de la maison, ou même l’assistant vocal Sonos, vous pouvez tout déconnecter grâce au bouton placé au dos. À noter que, contrairement à d’autres produits de la marque (on pense notamment à la barre de son Sonos Arc), la Sonos Era 300 ne prend pas en charge nativement Google Assistant. De la même façon, libre à vous de désactiver les commandes tactiles sur le dessus de l’Era 300, par exemple pour éviter que les enfants ne jouent avec.
Comme sa petite sœur, la Sonos Era 300 joue la carte de la polyvalence. Outre la connexion wifi qui ouvre également les portes à Apple Airplay 2, elle ajoute désormais le Bluetooth pour une écoute directe depuis n’importe quel appareil compatible.
De son côté, le port USB Type C permet de connecter n’importe quelle source audio filaire sans acquérir de boîtier tierce. En revanche, un adaptateur est nécessaire pour brancher une prise jack 3,5 mm sur le port USB et celui-ci n’est pas fourni.
Une installation en quelques minutes
Les habitués des produits Sonos ne seront pas dépaysés. Pour les autres, la marque a peaufiné son assistant d’installation pour prendre le novice par la main et lui permettre d’écouter de la musique en quelques minutes. Tout passe par l’application Sonos S2, disponible gratuitement sur iOS et Android. Elle détecte automatiquement l’Era 300 et vous propose de l’ajouter à votre écosystème dès lors que d’autres enceintes de la marque sont installées sur le même réseau wifi. La procédure est d’ailleurs la même si c’est votre premier produit de la marque, et vous pourrez ajouter d’autres enceintes par la suite pour créer facilement votre installation multi-room.
Reste ensuite à lancer le calibrage automatique baptisé TruePlay. Sur iOS, deux passes sont nécessaires pour analyser l’acoustique de la pièce, en utilisant le micro de votre iPhone sur lequel est installée l’application Sonos S2. La première depuis l’endroit où vous serez assis la plupart du temps, la seconde en vous déplaçant dans la pièce. Cette étape doit se dérouler dans le calme, pensez-y si vous avez des enfants ou que le voisin a décidé de monter des étagères ce jour-là.
La Sonos Era 300 se suffit à elle-même, mais vous pouvez aussi lier deux exemplaires pour une écoute stéréo plus large et plus puissante. Là encore, Sonos a bien fait les choses et l’application Sonos S2 vous proposera automatiquement de les associer. Un principe qui rappelle d’ailleurs le HomePod d’Apple.
Dernier cas de figure, les Sonos Era 300 peuvent faire office d’enceintes surround de luxe si vous être déjà équipé d’une barre de son de la marque. Vous profiterez ainsi des effets Dolby Atmos sur les enceintes arrière, mais cela ne sera pas sans conséquence sur l’écoute musicale. En effet, il sera dès lors impossible de diffuser de la musique sur les seules Era 300, car elles seront liées à la barre de son, qu’il s’agisse d’une Sonos Beam ou d’une Arc. De la même façon, le Bluetooth et le port USB type C seront désactivés.
Sonos S2, une application vraiment riche
Partenaire privilégiée de tous les produits Sonos, l’application Sonos S2 ne se limite pas à la configuration des enceintes. Elle offre moult fonctionnalités, à commencer par la télécommande pour régler le volume où que vous soyez si vous ne voulez pas utiliser d’assistant vocal (pour mémoire, les enceintes Sonos sont toutes livrées sans télécommande). Elle est aussi indispensable pour mettre à jour votre système et pour intégrer le service de streaming auquel vous êtes abonné. Amazon Music, Apple Music, Spotify ou encore Audible, Deezer, Napster, Qobuz ou Tidal, la liste est longue. Le cas échéant, Sonos propose ses propres radios, qui diffusent différents types de musique sans publicité. Seule contrainte, il n’est pas possible de choisir les morceaux ni de passer à la chanson suivante… Comme à la radio, en somme.
L’application propose aussi un égaliseur pour chaque enceinte (mais uniquement deux bandes pour ajuster graves et aigus et activer le Loudness), d’ajouter une alarme sur la ou les enceintes de son choix en sélectionnant la liste de lecture, ou même de pointer sur une bibliothèque musicale située sur votre réseau local (ordinateur ou NAS par exemple).
Une enceinte performante
On l’a dit, de par sa conception, il n’a pas été possible de tester la Sonos Era 300 dans la chambre anéchoïque du Labo. Notre prise en main se limitera donc à nos impressions lors de l’écoute de quelques morceaux choisis, puis en home cinéma.
Mais, avant toute chose, nous avons utilisé l’assistant vocal Amazon Alexa pour lancer plusieurs requêtes. Celui-ci s’est montré bien plus rapide et efficace que Siri sur l’Apple Homepod. Le micro capte la voix même lorsque la musique est jouée à niveau élevé, mais il faut au préalable configurer une skills dans l’application idoine sur smartphone avec de piloter la Sonos Era 300. Une opération qui, pour le coup est moins évidente que le paramétrage sur Sonos S2.
En écoute stéréo, la Sonos Era 300 se caractérise par sa puissance et son équilibre avant même le calibrage Trueplay qui est donc optionnel. Les graves sont bien présents, peut-être même un peu trop sur certains genres musicaux. Quoi qu’il en soit, il est toujours possible de faire un détour par l’égaliseur pour affiner le rendu. Sur un morceau tel que Move On Up de Curtis Mayfield, on distingue clairement les différents instruments, des cuivres aux percussions, en passant par les congas ou la guitare qui, bien que discrète sur ce morceau, est bien restituée. Les médiums sont maîtrisés, comme en témoigne la voix douce de Curtis Mayfield qui reste bien présente face à la richesse de l’instrumentation.
L’écoute en Dolby Atmos impose une contrainte de taille : il est indispensable de passer par l’application Sonos S2 plutôt qu’Apple Music en AirPlay 2 quand on utilise un iPhone ou un iPad. Le HomePod fait donc clairement mieux sur ce point. De la même façon, la Sonos Era 300 ne diffusera pas de musique en Dolby Atmos si elle est utilisée dans le cadre d’une installation multi-room avec d’autres modèles de la marque.
Ceci étant, il est possible de profiter d’une étonnante bulle sonore, à condition toutefois de placer correctement la Sonos Era 300, qui se montre très directionnelle. La scène sera encore plus large en associant deux enceintes identiques, mais, dans ce cas, pourquoi ne pas plutôt les utiliser en mode surround pour les films, surtout devant les contraintes qu’impose l’écoute en Dolby Atmos ?
Ce qui nous amène logiquement au home cinéma. Pour ce faire, nous avons remplacé deux Sonos One par deux Era 300. Le tout est associé à une barre de son Sonos Arc et son caisson de graves. Nous avons d’abord écouté le générique de la série See qui offre un mix élaboré, parfaitement restitué en créant une bulle sonore étonnante et une immersion sans pareil.
Nous avons aussi jeté notre dévolu sur le film No One Will Save You sur Disney+. Une petite série B sans prétention qui ne vous permettra pas d’évaluer la clarté des dialogues (il doit y avoir cinq mots prononcés dans tout le film), mais qui offre une ambiance sonore très enveloppante. Lors de l’arrivée d’un étrange visiteur dans la maison, on l’entend précisément se déplacer tout autour et au-dessus de nous. De quoi vous mettre dans l’ambiance.
Dernière écoute avec la fameuse course automobile de Ready Player One, encodée cette fois en Lossless avec une piste Dolby TrueHD et les marqueurs Atmos. Alors que la version disponible sur Netflix pâtit d’une compression bien trop marquée, on profite ici d’une dynamique et d’une puissance sans commune mesure. Le genre de séquence qui est à même de mettre la plupart des home cinéma à genou et de vous froisser à jamais avec vos voisins.
De bruit et de fureur, l’ensemble Sonos Arc avec son caisson et la paire de Sonos Era 300 n’oublie pas non plus de restituer le moindre détail. Seul regret, les effets verticaux en Dolby Atmos nous ont paru moins efficaces que dans l’extrait précédent. Il n’empêche, on entre ici dans une autre dimension. En effet, la Sonos Arc étant la seule barre de son Dolby Atmos de la marque, les Era 300 font office de chaînon manquant une fois utilisées comme enceintes arrière.