Prise en main du Sony Xperia 10 V : quelques changements dans beaucoup de continuité

Notre prise en main

Même si Sony n’a pas vocation à impressionner les foules en matière de rapport prix-équipement, l’arrivée du nouveau Xperia 10 V peut surprendre, car ce milieu de gamme est très proche de son prédécesseur lancé l’année dernière, avec notamment le même processeur. Et, de prime abord, son tarif semble élevé face à une concurrence déchaînée.

Ce smartphone joue une carte différente avec son design affirmé et sa compacité, une qualité qui se perd depuis quelques années maintenant. Il est proposé en quatre couleurs : les classiques noir et blanc, et les plus originales lavande et, comme notre exemplaire envoyé par la marque pour cette prise en main, vert sauge. Cela change vraiment du reste de la production. Un bon point.

Le Xperia 10 V arrive en une seule configuration mémoire, soit 6 Go de RAM et 128 Go de mémoire interne, au prix de 409 €. Que trouve-t-on pour un tarif avoisinant chez la concurrence ? On peut évoquer le Samsung Galaxy A54, le Xiaomi Note 12 Pro ou encore le nouveau Xiaomi Poco F5.

Design et ergonomie

Si vous avez lu notre test du Sony Xperia 10 IV, vous ne serez pas déboussolé, car son successeur lui ressemble beaucoup. L’essentiel du design est dicté par le format d’écran très allongé qui fait la particularité de la marque nippone depuis de nombreuses années maintenant. En effet, la dalle 21/9^e rend le Xperia 10 V très étroit au regard de sa hauteur totale. Il mesure ainsi 155x68x8,3 mm contre 153x67x8,3 mm pour la précédente génération. Une différence qui n’est pas très difficile à expliquer, car l’écran passe de 6 à 6,1 pouces de diagonale.

Une taille plutôt petite aujourd’hui, surtout dans le milieu de gamme : le Samsung Galaxy A54 cité plus haut propose par exemple un écran de 6,4 pouces. Pour retrouver du 6,1 pouces, il faut aller voir du côté du S23 ou de l’iPhone 14. Mais Sony évoque beaucoup le poids de ce nouveau modèle, qui est présenté comme le mobile le plus léger du marché avec une batterie de 5 000 mAh. Le Xperia 10 V pèse en effet 159 g, soit par exemple 9 g de moins que le Samsung Galaxy S23 doté d’une modeste batterie de 3 900 mAh. C’est évidemment très agréable à l’usage, surtout l’été où le téléphone se glisse facilement dans la poche d’un short en l’absence de veste.

La façade du smartphone reste fidèle aux larges bordures, celle du haut accueillant la caméra frontale. Le taux d’occupation de l’écran n’est donc pas exceptionnel, avec un peu plus de 82 %. Le dos fait lui aussi preuve du même conservatisme. Nous trouvons donc une plaque de plastique plate, un matériau adoptant une finition mate résistant parfaitement aux traces de doigt. Les trois caméras sont alignées verticalement dans un bloc photo peu proéminent et très discret au regard que ce que la concurrence propose habituellement.

Les flancs offrent une prise en main confortable et sûre. À droite, les doigts tombent naturellement sur les touches de réglage du volume et sur le bouton de mise sous tension qui intègre le lecteur d’empreinte digitale. Le Xperia 10 V conserve deux éléments ayant tendance à disparaître aujourd’hui : la prise casque Jack et l’emplacement pour une éventuelle carte mémoire microSD.

Le smartphone affiche une excellente qualité de fabrication et bénéficie de la certification d’étanchéité IP68 garantissant sa capacité à résister à une immersion de 30 minutes à une profondeur de 1,5 m. Notez qu’il faudra veiller à bien refermer la trappe qui peut accueillir deux nanoSIM, ou une nanoSIM et une microSD, car celle-ci ne nécessite pas l’utilisation d’une pointe pour s’ouvrir.

L’écran

Protégée par une vitre en verre Gorilla Glass Victus, la dalle s’appuie sur la technologie OLED. Sa résolution de 1 080×2 520 pixels se traduit par une densité de 449 ppp. Une excellente finesse d’affichage, donc. À l’exception de la diagonale de 0,1 pouce plus grande, l’écran semble identique à celui de la précédente génération. Ce n’est en réalité pas tout à fait le cas, puisqu’il est donné comme étant nettement plus lumineux. Que peut-on vous dire en attendant les mesures du Labo ? Le gain de luminosité se ressent et le smartphone est plus plaisant à utiliser en extérieur. Les couleurs nous ont semblé un peu plus précises. Les utilisateurs les plus pointus trouveront tous les réglages nécessaires pour affiner le rendu de l’écran de leur smartphone.

Mais notre plus grand regret réside certainement dans la fréquence de rafraîchissement, qui demeure fixée à 60 Hz, contre 120 Hz pour la plupart des concurrents. Un choix plutôt incongru en 2023 à nos yeux.

Qualité audio

Le Sony Xperia 10 V présente deux haut-parleurs en façade, des transducteurs physiquement différents, puisque celui du haut est plus petit et utilisé pour les appels téléphoniques mains libres. Malgré tout, la dissymétrie du rendu entre les deux unités est contrôlée et le tout nous semble avoir gagné en puissance. Pour nous prononcer définitivement, notamment sur la réponse en fréquence de ces deux transducteurs, nous attendrons le résultat des tests du Labo.

En tout cas, la présence d’une prise casque traditionnelle est évidemment à saluer, tout le monde n’ayant pas encore franchi le pas du sans-fil. Le smartphone embarque quelques technologies propres au faiseur nippon, avec le 360 Reality Audio pour obtenir un son spatial y compris depuis une source standard ou encore le DSEE Ultimate qui améliore la qualité de la musique compressée.

Performances et interface

N’y allons pas par quatre chemins, voici un volet délicat en perspective pour le Xperia 10 V. En effet, alors que Qualcomm a renouvelé son entrée de gamme 5G, Sony a reconduit la même mécanique que la précédente génération. Nous retrouvons donc le Snapdragon 695G annoncé à l’automne de 2021. Cette puce gravée en 6 Nm embarque au total huit cœurs pour une fréquence maximale de 2,2 GHz. En pratique, elle fait le job : le smartphone réagit bien aux utilisations les plus courantes, mais marquera le pas face aux tâches exigeantes et aux jeux récents. Certains refusant même de se lancer. Le Xiaomi Poco F5 et son tout nouveau Snapdragon 7+ Gen2 devraient briller par rapport à notre Xperia du jour.

L’impitoyable batterie de tests du Labo fera foi, mais il ne faut pas s’attendre à un niveau de performances exceptionnelles.

Du côté logiciel, Android 13 est présent dans une version à peine retouchée par Sony. Il y a très peu d’applications supplémentaires préinstallées et l’ensemble pourra être rapidement exploité par quiconque à déjà un mobile mu par l’OS de Google. Parmi les petits plus apportés par la marque, nous avons particulièrement apprécié la gestion du multitâche et du multifenêtrage des applications. Le Xperia 10 V ne bénéficie pas des apps caméra avancées, réservées aux modèles plus haut de gamme.

En ce qui concerne les futures mises à jour, Sony indique que le smartphone recevra deux mises à jour majeures d’Android – soit les versions 14 et 15 –, ainsi que trois ans de mise à jour de sécurité. C’est correct, sans plus.

Communications

Avec une plateforme matérielle relativement ancienne, le Sony Xperia 10 V ne dispose pas des dernières technologies radio. Si la 5G répond bien à l’appel, il faudra cependant faire une croix sur le wifi 6. Le mobile propose par ailleurs le Bluetooth 5.1. À l’usage, rien de particulier à signaler. Le smartphone capte assez bien et les communications sont claires. Le Labo ne manquera pas de le soumettre aux mesures habituelles afin d’établir sa capacité à trouver les réseaux et à assurer une connexion stable.

Photo et vidéo

Pour cette nouvelle génération de milieu de gamme, Sony a choisi de faire évoluer la caméra principale de son smartphone, c’est-à-dire le grand-angle. Le capteur passe de 12 à 48 mégapixels pour mettre en œuvre le pixels binning. Le Xperia 10 V va donc réunir les pixels par groupes de quatre pour aboutir à des photos de 12 mégapixels et optimiser leur comportement, notamment en basse luminosité. Notons que Sony ne propose pas de basculer la prise de vue en 48 mégapixels.

L’optique équivaut à un 26 mm argentique et affiche une ouverture f/1,8. Les deux autres caméras ne changent pas par rapport aux Xperia 10 IV avec un ultra grand-angle (capteur de 8 mégapixels et optique f/2,2 120°) et un téléobjectif x2 (capteur de 8 mégapixels et optique f/2,2). Même chose pour la caméra frontale, dont le capteur de 8 mégapixels est associé à une optique f/2,0.

En attendant le retour des tests réalisés par les experts du Labo, nous n’avons pu résister à une séance photo sur le vif. Fidèle à son habitude, la marque nippone produit des clichés aux couleurs naturelles pour un réalisme assumé, loin de certains concurrents qui boostent artificiellement l’éclat des couleurs. Le piqué est plutôt satisfaisant, mais la dynamique est dans la moyenne sans plus. La nuit, ce module se place dans la moyenne avec finalement un bon dosage entre conservation des détails et lissage. Les photos nous semblent cependant souvent sous-exposées et le smartphone peine à aller chercher des informations dans les zones d’ombre. Le flare est peu présent.

L’ultra grand-angle assure un résultat très correct, pour peu qu’il ait suffisamment de lumière à se mettre sous la dent. La colorimétrie est très proche de celle obtenue avec le grand-angle, un bon point. Ce module est donc une bonne surprise : les images produites sont détaillées. Même son de cloche pour le téléobjectif, pour le moins convaincant pour un smartphone de milieu de gamme. En basse luminosité, les deux caméras annexes proposent un travail plutôt satisfaisant, le téléobjectif se montrant parfois surprenant.

La caméra frontale devrait satisfaire les amateurs de selfies détaillés et au rendu de la peau naturel.

Pour la vidéo, le Sony Xperia 10 V n’affiche toujours pas la capacité de filmer en 4K en raison de sa mécanique datée. Il faudra donc se contenter du 1080p avec 30 ou 60 images par seconde. Le résultat manque de dynamisme et le piqué est tout juste correct.

Autonomie

Le Xperia 10 V intègre une batterie de la même capacité que son prédécesseur, soit 5 000 mAh. Si nous n’avons pas encore les résultats du test d’autonomie du Labo, dans le cadre d’une utilisation moyenne, les deux jours sans recharge sont largement à la portée de ce smartphone. Le nouveau venu nous a semblé faire un peu mieux que son prédécesseur, même s’il dispose de la même mécanique et de la même batterie. En voilà une bonne nouvelle, donc.

Pour la recharge, Sony reste très conservateur en refusant la course à la vitesse. Livré sans bloc secteur, le smartphone ne tirerait pas profit d’une puissance d’entrée supérieure à 21 W. Là aussi, le Labo nous donnera une mesure très précise grâce à son protocole particulièrement pointu. Pour notre part, avec un chargeur officiel prêté par le constructeur, nous avons dû patienter largement plus de deux heures pour une pleine charge. Un temps qui semble très long en 2023 ! Le Sony Xperia 10 V ne propose pas la recharge sans fil.