Moto nous propose avec le Razr 40 Ultra un pliant à clapet très réussi présentant un écran externe de belle taille, qui trouve tout son sens grâce à son excellente intégration logicielle.
En résumé
Motorola est sur une très bonne lancée depuis un an, et débarque conquérant sur le marché bouillonnant des smartphones pliants. Concurrent direct du Galaxy Z Flip 5 de Samsung, ce Razer 40 Ultra déborde d’atouts, au premier rang desquels on trouve cet écran de façade gigantesque permettant de lire confortablement ses notifications. Très bien équipé, grâce à une puce Snapdragon 8+ Gen1, le mobile offre non seulement une excellent réception réseau, mais surtout des performances de pointe dans tous les domaines. Les sondes du Labo attestent également de la très bonne facture de l’écran principal du smartphone, qui offre un superbe contraste et des couleurs très proches de leur référence. Aussi à l’aise en photo, grâce à ses trois appareils (deux à l’arrière, un à l’avant), le Motorola Razr 40 Ultra s’impose déjà comme l’un des smartphones pliants les plus polyvalents du marché. Dommage que son autonomie laisse un peu à désirer en n’atteignant pas les dix heures sur une seule charge.
Note technique
Les plus et les moins
- Des performances explosives
- Très bons écrans
- À l'aise en photographie
- Réception réseau impeccable
- Autonomie un peu juste
- Pas d'étanchéité
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Moto nous propose pas moins de deux nouveaux Razr – un nom ô combien prestigieux aux yeux des plus anciens, qui rime désormais avec pliant –, le Razr 40 et le plus haut de gamme Razr 40 Ultra.
Le Razr 40 Ultra est un pliant à clapet dont l’ergonomie générale rappelle celle des téléphones à clapet des années 2000. La marque le propose en France en une seule configuration mémoire, soit 8 Go de RAM et 256 Go de stockage, au prix de 1 199 €. Il trouvera donc sans surprise face à lui le Samsung Galaxy Z Flip 4 qui entend tuer le suspens avec de fortes réductions de prix, car son successeur semble dans les starting-blocks. En tout cas, les rumeurs vont bon train. En effet, on le trouve aujourd’hui en 8/128 Go à 749 € au lieu de 1 109 €…
Pour en revenir au Razr 40 Ultra, Moto le décline en trois coloris : Infinite black, Glacier blue et l’original Viva magenta qui n’est autre que la couleur de l’année selon Pantone.
Notre prise en main a été faite avec un smartphone prêté par la marque revêtant une très classique robe noire tandis que le Labo a travaillé sur un smartphone du commerce.
Général
Dimensions & poids
Design et ergonomie
Le nouveau Razr 40 Ultra se place dans la lignée de ses prédécesseurs avec un design basé sur un écran intérieur qui vient se replier sur lui-même par le biais d’une charnière placée sur sa largeur. Cet écran affiche une diagonale de 6,9 pouces au format 22/9e contre 6,7 pouces pour son prédécesseur et pour le Samsung Galaxy Z Flip 4. Cet écran se caractérise par la quasi-absence de pliure : on la sent encore en passant le doigt, mais de manière beaucoup moins prégnante que sur son concurrent coréen.
Autre atout du Moto, sa charnière en goutte d’eau — qui, notons-le au passage, a résisté à 400 000 cycles ouvertures-fermetures réalisés en laboratoire — permet une fermeture parfaite : on ne trouve donc pas d’espace entre les deux moitiés d’écran. Cela réduit logiquement les risques de voir de la poussière s’y glisser. Le mouvement d’ouverture est souple, même s’il demeure hasardeux de tenter l’opération à une seule main. Avec un peu d’exercice, nous y sommes parvenus avec une certaine fluidité, mais il faut déployer une certaine poigne. La fermeture est plus aisée et le clac produit devrait rappeler certains souvenirs aux utilisateurs de mobiles à clapet d’antan. La caméra frontale vient se glisser dans un poinçon ménagé dans l’écran pliant.
En fermant le Razr 40 Ultra, on profite de son écran secondaire à la taille impressionnante avec une diagonale de 3,6 pouces contre seulement 1,9 pouce pour le Samsung Galaxy Z Flip 4. Le Razr 2022 faisait déjà figure de bon élève avec son écran externe de 2,7 pouces. Voici donc un afficheur tactile plutôt original, puisqu’il vient englober les deux caméras du smartphone. Sa surface se montre salissante, malheureusement, et nous avons remarqué que la poussière avait tendance à s’accumuler autour des deux optiques photo. En revanche, le revers en verre Gorilla Glass Victus opte pour une finition mate qui résiste bien aux traces de doigts.
Les flancs sont eux en aluminium avec, sur la droite, les classiques boutons de réglage du volume et de mise sous tension. Ce dernier intègre en plus le lecteur d’empreinte digitale au fonctionnement n’appelant aucune critique. Malheureusement, ouvert, le Moto Razr 40 Ultra est un très grand smartphone : sa hauteur dépasse allègrement les 170 mm avec en prime l’écueil de la présence d’une charnière au centre. Logiquement, donc, les boutons sont trop hauts pour tomber naturellement sous les doigts.
Saluons en revanche son poids plutôt contenu. Il se situe autour des 188 g, soit une douzaine de grammes de gagnés par rapport à son prédécesseur. Les finitions sont tout simplement impeccables et n’ont rien à envier à Samsung. Malheureusement, Moto ne parvient pas à faire mieux qu’une simple résistance aux éclaboussures alors que le Flip est lui IPX8 : une immersion totale ne l’effraie pas.
Le Moto Razr 40 Ultra se passe de prise casque analogique et d’emplacement microSD. Il ne peut accueillir qu’une nanoSIM. Pour utiliser une seconde ligne, il faudra passer par la technologie eSIM.
L’écran
Commençons par l’écran principal qui s’appuie sur la technologie pOLED avec une dalle affichant une résolution de 2 640×1 080 pixels. Cela donne une excellente finesse d’affichage avec une densité de 411 ppp. Les mesures du Labo vont nous permettre de saisir avec une grande précision le comportement de cet écran qui, à l’usage, a su nous séduire. Pour les couleurs, nous avons rapidement opté pour le mode Couleurs naturelles, qui offre un rendu équilibré et précis. La luminosité est élevée et nous avons pu utiliser sans souffrance le smartphone sous un grand soleil.
Les spécialistes du Labo ont donc passé au crible la dalle de l’écran pliant du smartphone de Moto. Ils ont mesuré tout d’abord son taux de contraste, qui s’établit à 394:5, un chiffre légèrement supérieur à celui obtenu par le Samsung Galaxy Z Flip 5, mais qui n’a cependant rien d’exceptionnel. L’écran du Moto Razr 40 Ultra fait en revanche un petit moins bien en matière de fidélité des couleurs que celui de son concurrent coréen, sans toutefois démériter. Pour la directivité, nos deux protagonistes sont une nouvelle fois très proches. La dalle pOLED du Moto ne perd que 18 % de luminosité avec un angle de 30° contre 26 % pour le Samsung. Mais celui-ci se rattrape lorsque l’angle de vision passe à 45°.
Moto communique beaucoup sur la capacité de la dalle de son Razr 40 Ultra à atteindre l’exceptionnelle fréquence de rafraîchissement de 165 Hz, un chiffre réservé la plupart du temps aux smartphones gaming. Nous retrouvons la technologie LPTO qui permet au mobile de faire varier automatiquement ce chiffre afin d’obtenir un bon équilibre entre consommation énergétique et fluidité. Ici, ce chiffre varie en théorie entre 1 et 165 Hz. Dans les faits, la fréquence maximale est rarement atteinte, on se contente souvent de 120 Hz : il faut dire aussi qu’au-delà de certains jeux, peu d’applications sont capables de gérer les 165 Hz. L’utilisateur peut choisir entre deux réglages qui présentent la particularité d’être tout deux dynamiques : le premier peut s’étendre de 1 à 165 Hz et le second de 1 à 60 Hz.
Le second écran s’appuie lui aussi sur la technologie AMOLED. Sa définition est de 1 056×1 066 pixels. Une belle finesse, donc, pour une dalle quasiment carrée. Sa fréquence de rafraîchissement est de 144 Hz, un chiffre impressionnant, mais pas franchement utile sur une petite diagonale à notre sens. Avec une luminosité de 1 100 nits annoncée en pic, aucun problème de lisibilité en extérieur.
Qualité audio
Le Moto Razr 40 Ultra adopte un dispositif sonore désormais classique avec deux haut-parleurs avec un système hybride composé d’un véritable haut-parleur s’exprimant au travers d’évents placés dans sa tranche inférieure et d’un second transducteur développé principalement pour les appels téléphoniques en mains libres. Il est quant à lui placé derrière une fente juste au-dessus de l’écran.
Les mesures réalisées par le Labo Fnac ne sont pas tendres avec ces deux haut-parleurs qui manquent cruellement de puissance, avec seulement 58 dB de puissance maximale. La courbe de réponse en fréquences affiche le manque de graves. Cette courbe prend véritablement vie à partir de 600 Hz. Ne cherchez donc pas les basses.
Faute de prise casque, il faudra passer par des écouteurs USB-C ou par un casque Bluetooth. Nous retrouvons dans tous les cas l’optimisation Dolby Atmos, ainsi qu’un mode Son spatial à l’efficacité qui ne saute pas vraiment aux yeux, ou plutôt aux oreilles.
Performances et interface
Le Moto Razr 40 Ultra ne joue pas la surenchère en matière de mécanique, puisque nous retrouvons tout simplement le même processeur que son prédécesseur (et au passage que le Samsung Galaxy Z Flip 4), soit l’éprouvé Qualcomm Snapdragon 8+ Gen 1. Dans le cadre d’une utilisation quotidienne, aucun souci à se faire. L’interface répond parfaitement et les jeux les plus gourmands s’expriment avec un niveau de détails poussé. Mais, de par son architecture où tous les composants entrent au chausse-pied, le Razr 40 Ultra chauffe assez rapidement.
Une fois encore, l’éprouvant protocole de tests du Labo fera juge de paix. Cette mécanique fait sans surprise des tests correspondant à des usages simple et moyen une simple formalité. Elle se montre plus en difficulté ensuite. Est-ce la résultante d’un abaissement des fréquences pour éviter la surchauffe ? En revanche, sa partie graphique est en forme et le Labo aboutit donc à une bonne sous-note dans ce domaine.
Moto nous a habitués depuis longtemps maintenant à proposer des surcouches légères et très proches dans l’esprit des versions dites pures d’Android. Le Razr 40 Ultra ne fait pas exception à la règle. Sur la base d’Android 13, l’interface de ce smartphone est tout d’abord fluide et stable. Moto va un peu plus loin en matière de personnalisation et de contrôle gestuel, mais le cœur du développement des ingénieurs de la marque s’est concentré sur la gestion du second écran. Un menu dédié permet d’en personnaliser l’aspect (horloges, fond d’écran…).
L’interface s’appuie sur une série de panneaux entre lesquels on navigue par des swipes horizontaux. Contrairement à certains de ses concurrents, le Razr 40 Ultra permet de lancer sans manipulations spécifiques de nombreuses applications qui s’adapteront avec plus ou moins de bonheur au petit écran externe. Twitter ou encore Google Actualités s’affichent sans problème, tandis que Spotify a même l’honneur de présenter une interface optimisée, fruit d’un partenariat avec Moto. Des jeux sont aussi préinstallés pour fonctionner exclusivement sur ce petit afficheur. Attention, certains risquent de vous rendre rapidement addicts… Ce fut notre cas avec Marble Mayhem. Vous l’aurez compris, le Razr 40 Ultra tire très bien profit de la présence d’un second écran.
Moto annonce que son smartphone pourra bénéficier de trois mises à jour de système d’exploitation (Android 14, 15 et 16), ainsi que de quatre années de mises à jour de sécurité.
Le smartphone est fourni avec plusieurs jeux optimisés pour son écran externe.
Communication
La partie radio est largement dimensionnée pour tirer profit de ce que nous proposent aujourd’hui, et sans doute demain aussi, les opérateurs. On trouve ainsi une 5G capable en théorie de dépasser le gigabit et une 4G qui n’est pas en reste. Le Razr 40 Ultra dispose aussi du wifi 6e et du Bluetooth 5.3. Sur le papier, rien à redire, donc.
Les puissants outils de mesure du Labo placent ce smartphone dans la moyenne. Il ne brille pas en 4G par exemple, surtout dans la bande de fréquences 8 (900 MHz) utilisée par tous les opérateurs en France. À l’usage, nous n’avons cependant rien remarqué de particulier. Le Razr 40 Ultra se montre à l’aise en agglomération, mais aussi en campagne. Les conversations téléphoniques sont agréables et internet se montre véloce : à Paris, nous avons pu dépasser les 500 Mo/s !
Pour les experts du Labo, même son de cloche pour le Bluetooth et le wifi : c’est correct, sans plus.
Photo
La photo est rarement mise en avant sur les smartphones pliants à clapet, qui manquent souvent d’espace pour glisser pléthore de caméras et d’immenses capteurs. Le Razr 40 Ultra propose comme son prédécesseur et comme le Samsung Galaxy Z Flip 4 deux caméras. Point de téléobjectif, donc. La caméra principale, qui est sans surprise un grand-angle, est totalement revue par rapport au Razr 2022. Le capteur passe de 50 à 12 mégapixels. Une régression ? Pas nécessairement, car cela permet de bénéficier de photosites nettement plus imposants afin de capturer un maximum de lumière.
L’optique évolue aussi, puisque l’on passe d’une ouverture de f/1,8 à f/1,5. Le second module photo est un ultra grand-angle qui semble quant à lui repris de la précédente génération avec son capteur de 13 mégapixels et son optique f/2,2. La caméra frontale suit la même voie, puisque c’est la même que l’année dernière avec un imposant capteur de 32 mégapixels.
La caméra principale est passée entre les Fourches caudines et devant l’œil expert de l’équipe du Labo. Elle obtient une excellente note, preuve que Moto maîtrise son sujet. Lors de notre prise en main, n’avons pas pu résister à profiter du beau temps pour une petite séance photo. Le grand-angle du Razr 40 Ultra produit des images très correctes, avec notamment un excellent niveau de détails et des couleurs dynamiques, mais pas trop. La nuit, les images produites affichent une balance de blancs précise et une bonne gestion des réverbères : l’effet de flare est plutôt bien jugulé. Moto a opté pour un lissage un peu trop prononcé et donc beaucoup de détails qui passent à la trappe.
L’ultra grand-angle, relativement modeste sur le papier, se montre plutôt convaincant avec un bon niveau de détails, des couleurs équilibrées et une netteté homogène. Il faut dire que cette caméra dispose d’un autofocus, ce qui n’est pas encore toujours le cas. Cela lui permet par ailleurs de se montrer très efficace en macrophotographie. L’ultra grand-angle se montre plutôt efficace aussi la nuit.
La caméra frontale permet de réaliser de beaux selfies détaillés et nets, avec un bon rendu des textures de peau. Notons qu’elle déploie le pixels binning pour aboutir à une photo de 8 mégapixels. Cette caméra a plutôt séduit les spécialistes du Labo.
Le Razr 40 Ultra filme en 4K à 60 images par seconde. Les vidéos réalisées avec la caméra principale sont très détaillées et dynamiques.
Notons pour finir que le smartphone tire profit de la présence de son écran externe pour offrir de nouvelles possibilités de prise de vue. Vous pourrez ainsi faire des selfies avec les caméras dorsales du smartphone, l’écran externe servant alors d’interface, notamment pour caler le cadrage.
Autonomie
La précédente génération de Moto Razr a souvent été critiquée pour son autonomie très réduite. Une limite commune à quasiment tous les pliants du marché. La marque affirme avoir beaucoup travaillé sur la question. Le Razr 40 Ultra embarque une plus grosse batterie, on passe de 3 500 à 3 800 mAh (3 700 mAh pour le Samsung Galaxy Z Flip 4 pour rappel). En pratique, nous avons pu nous passer de recharge durant une journée, ce qui n’était pas toujours le cas avec son prédécesseur.
Le Labo a appliqué son protocole de test habituel et le Razr 40 Ultra est plutôt décevant, avec une autonomie mesurée de seulement 9 h 34, soit environ 30 minutes de moins que le Samsung Galaxy Z Flip 5.
La recharge s’appuie toujours sur un bloc secteur fourni délivrant 30 W. Une pleine charge a pris 1 h 39, soit sensiblement la même chose que le Flip 5. Rien de vraiment exceptionnel en 2023, mais, là aussi, les pliants ont du mal à franchir le cap de la charge ultrarapide. Une bonne nouvelle cependant avec l’arrivée de la recharge sans fil 5W, absente du modèle de l’année dernière.
Conclusion
Motorola est sur une très bonne lancée depuis un an, et débarque conquérant sur le marché bouillonnant des smartphones pliants. Concurrent direct du Galaxy Z Flip 5 de Samsung, ce Razer 40 Ultra déborde d’atouts, au premier rang desquels on trouve cet écran de façade gigantesque permettant de lire confortablement ses notifications. Très bien équipé, grâce à une puce Snapdragon 8+ Gen1, le mobile offre non seulement une excellent réception réseau, mais surtout des performances de pointe dans tous les domaines. Les sondes du Labo attestent également de la très bonne facture de l’écran principal du smartphone, qui offre un superbe contraste et des couleurs très proches de leur référence. Aussi à l’aise en photo, grâce à ses trois appareils (deux à l’arrière, un à l’avant), le Motorola Razr 40 Ultra s’impose déjà comme l’un des smartphones pliants les plus polyvalents du marché. Dommage que son autonomie laisse un peu à désirer en n’atteignant pas les dix heures sur une seule charge.