En résumé
Le nouveau Nest Hub ne modifie qu’à la marge l’expérience apportée par son prédécesseur, ce qui ne justifie pas l’investissement pour qui est équipé de la première version de cet écran intelligent. Pour qui n’en est pas propriétaire, c’est une tout autre affaire. Le Nest Hub 2e gen est tout d’abord plus accessible que son aîné (99 euros au lancement, contre 129 euros pour son prédécesseur), tout aussi performant, et même un peu meilleur au niveau de l’audio. Il gagne des capteurs mis à profit pour le suivi du sommeil, mais qui nécessitent, pour une évaluation complète, l’activation du microphone, de Voice Match et d’une ribambelle d’autorisations, sans compter la précision de l’emplacement de l’appareil. Le jeu en vaut-il la chandelle, d’autant que la fonction cadre photo dans une chambre a nettement moins d’intérêt que dans une pièce à vivre ? À chacun de faire le point sur ses besoins, mais même sans profiter du suivi du sommeil, le Nest Hub constitue un appareil pratique, efficace, que l’on aurait tendance à placer dans un bureau ou une cuisine pour en profiter pleinement.
Note technique
Les plus et les moins
- Contrôle vocal toujours aussi performant
- Format pratique et compact
- Un design inchangé ou presque
- Très peu de commandes gestuelles disponibles
Notre test détaillé
Le Nest Hub de Google revient aujourd’hui dans une nouvelle version. L’écran connecté de Google, estampillé 2e gen, conserve le design de son aîné, et cache quelques nouveautés. Nous l’avons testé pour vous.
Deux ans après le Nest Hub testé ici, qui signait d’ailleurs la mise en avant de la marque Nest dans l’univers de la domotique à la sauce Google, le géant de Mountain View revient avec sa deuxième génération d’écran connecté. Ne cherchez pas de fioriture, l’appareil prend tout simplement le nom de Nest Hub (2e gen), et lui ressemble presque en tous points. Examinons-le donc en détail.
Le design et l’ergonomie
Il faut y regarder de bien près, ou plutôt avoir une bonne capacité à jauger le poids de ce que l’on porte en main pour faire la différence entre les Nest Hub premier et second du nom. Le modèle datant de 2019 mesurait ainsi 17,85 x 11,8 cm pour 6,73 cm de profondeur et 480 grammes. Son successeur est très légèrement plus grand, puisqu’il mesure 17,74 x 12,04 cm pour une profondeur de 6,95 cm et un poids tout de même nettement revu à la hausse, puisqu’il s’établit à 558 grammes. Le tout reste flanqué d’un câble blanc à connecteur propriétaire, d’une longueur maintenue à 1,5 mètre. Mais hormis ces quelques millimètres de différence, il faut avoir l’œil pour distinguer le Nest Hub du Nest Hub de 2e génération.
L’objet se présente toujours de la même manière, affichant un écran tactile de 7 pouces dont la définition se maintient à 1024 x 600 pixels. Une dalle LCD identique à son aînée, suffisante pour afficher confortablement vos photos de vacances grâce à sa fonction cadre numérique, mais pas d’une qualité exceptionnelle : entre sa résolution de 169 ppp et des défauts d’homogénéité visible (des petites fuites tout autour de la dalle), n’en attendez pas l’excellence d’une dalle AMOLED, par exemple. Heureusement pour lui, cet écran est associé au capteur Ambient EQ, c’est-à-dire à un capteur de luminosité qui fonctionne particulièrement bien. Ce Nest Hub ayant vocation à s’inviter dans votre chambre à coucher, celui-ci réduit drastiquement la luminosité de l’écran lorsque vous éteignez la lumière : ses petits défauts sont donc peu visibles au quotidien. Et la réponse tactile est excellente, ce qui rend la navigation agréable.
Ajoutons que cet écran aux larges bordures blanches, comme celles du premier Nest Hub, repose sur un socle recouvert de tissu gris, comme les autres produits de la série. Le Nest Audio ou le Nest Mini en sont également habillés, et il faut avouer qu’il est aussi joli que passe-partout. C’est lui qui intègre la prise d’alimentation propriétaire de l’appareil. Un petit regret : les modèles de Lenovo dédiés eux aussi largement à la chambre (Smart Clock et Smart Clock Essential, tous deux testés par nos soins) accueillent un port USB-A permettant de charger au besoin un smartphone. Un petit plus permettant d’éviter de faire appel à une multiprise et que l’on aurait apprécié retrouver sur le Nest Hub 2e gen, qui reste sur ce point très minimaliste.
C’est au dos de l’écran que l’on retrouve pour finir les commandes de l’appareil : à droite, une barre cliquable permet de régler le volume, et au centre, un commutateur physique permet de couper le microphone de l’appareil. Rappelons au passage que le Nest Hub a beau être équipé de capteurs sur lesquels nous reviendrons plus bas, il n’est pas doté de caméra. La qualité de fabrication est au rendez-vous, et l’appareil est parfaitement stable une fois posé. Comme les autres produits Nest, son assise est siliconée, ce qui évite qu’il ne dérape en cas de mouvement un peu brusque – lorsque vous éteignez votre réveil, par exemple.
À l’usage
Difficile de ne pas faire de redite ici, puisque le nouveau Nest Hub permet de faire très exactement la même chose que son aîné. Sa configuration est tout aussi simple, puisqu’il suffit d’installer, si c’est votre premier appareil du genre, l’application Google Home sur votre smartphone, puis d’y ajouter un nouveau produit et de vous laisser guider : l’opération prend quelques minutes tout au plus. On note au passage que la connectivité WiFi reste identique (802.11b/g/n/ac, 2,4 GHz/5 GHz), de même que le Bluetooth, en norme 5.0, et que la fonction Chromecast reste bien entendu disponible. Les seules nouveautés à retenir tiennent à la puce qui anime le tout, un processeur processeur Quad-core ARM 64 bits 1,9 GHz, sans plus de précision, qui remplace l’AMLogic S905D2. Tout était fluide sur le Nest Hub 1, est la différence n’est pas perceptible. Elles se rapportent également à la connectivité Thread 802.15.4 (à 2,4 GHz), qui n’est autre qu’un protocole de communication dédié à la maison connectée. Nous ne risquons pas de nous y attarder : la fonctionnalité n’est pas disponible à ce jour en France. Ce qui n’empêche pas de piloter, depuis le Nest Hub, l’ensemble des produits connectés à la box de la maison et à l’application Google Home.
Très pratique, le Nest Hub permet évidemment de demander à peu près tout ce que vous souhaitez à Google Assistant, qui profite d’ailleurs de trois microphones au lieu de deux, mais aussi d’un haut-parleur large-bande de 4,35 cm, dont Google promet qu’il “offre 50 % de graves en plus par rapport au modèle Nest Hub d’origine”. Elles ne nous ont pas semblé exceptionnelles, signe que l’on ne partait pas de très haut ! Néanmoins, la puissance de l’enceinte est très convenable, la qualité d’écoute à volume moyen est correcte, et le Nest Hub 2e gen suffira largement à diffuser un peu de musique dans votre salon ou dans votre chambre. Pour créer l’ambiance lors de vos soirées, privilégiez un appareil un peu plus conséquent ! Rappelons également que les appareils de Google sont Multiroom, et que vous pouvez gérer facilement la musique dans plusieurs pièces de la maison depuis votre smartphone.
Pour le reste, il est toujours possible de lancer des vidéos via divers services (YouTube bien sûr, Netflix, Molotov…), de consulter votre agenda, l’actualité du jour… L’écran connecté reste un outil de planification très pratique pour qui apprécie la commande vocale, et permet d’accéder en un coup d’œil à des informations utiles dès le matin : rendez-vous du jour, météo et autres infos trafic. On apprécie toujours autant la fonctionnalité cadre photo, piochant dans vos albums Google Photos (que vous aurez bien sûr sélectionnés) et ressuscitant en partie ces sympathiques appareils du début des années 2000.
Les nouveaux capteurs
Le Nest Hub de 2e gen signe le retour du projet Soli. Mené pendant plus de 5 ans par la division ATAP de Google, celui-ci s’articule autour d’une puce offrant un système de radar capable de détecter les mouvements. Il était à l’œuvre dans la fonction Motion Sense inaugurée sur le Pixel 4, mais a été laissé de côté à la sortie du Pixel 5 (notre test) : il faut dire que ses applications sur le smartphone étaient peu nombreuses, et que l’autonomie de l’appareil s’en ressentait. Une question caduque pour le Nest Hub, puisqu’il ne fonctionne pas sur batterie, et qui permet à Motion Sense de revenir sur le devant de la scène.
La commande gestuelle fonctionne-t-elle ? Oui. Est-elle trop limitée pour être réellement intéressante ? À notre sens, oui également. Car pour l’heure, vous pouvez simplement approcher puis éloigner la main de l’écran pour mettre des contenus multimédias en pause (ou relancer la lecture), ou effectuer un balayage vers la gauche ou la droite pour interrompre une alarme. Pourquoi pas, pour les matins difficiles, mais c’est tout de même bien peu. Reste à espérer que des mises à jour enrichissent rapidement ces commandes gestuelles…
Motion Sense est mis à profit pour une fonction inédite, et qui justifie le placement du Nest Hub 2e gen dans une chambre : le suivi du sommeil. Après une rapide calibration et si vous pouvez poser l’appareil à une trentaine de centimètres du lit, au niveau de la tête et l’écran orienté vers vous, le Hub promet de suivre la qualité de vos nuits. L’idée n’est pas inintéressante : beaucoup n’aiment pas dormir avec une montre au poignet, et n’ont pas l’intention de placer un capteur de sommeil sous leur matelas. En revanche, il faut être à l’aise avec l’idée qu’un appareil sous Google Assistant vous “regarde” (avec son radar, mais sans caméra) dormir. Et si vous souhaitez un suivi du sommeil complet, il vous faudra activer le microphone, puisqu’il est possible de détecter les ronflements et perturbations du sommeil. Beaucoup d’exigences, pour un suivi qui nous a semblé plutôt précis compte tenu de son emplacement fonctionnement à distance. Mais il ne faut pas trop en demander : si l’appareil est capable de vous dire si vous avez ronflé ou toussé pendant la nuit, ce qui peut vous indiquer par exemple que l’épaisseur de votre oreiller ne vous convient pas, le Hub ne peut pas détecter les phases de sommeil, la fréquence cardiaque ou la température corporelle, et se contente d’une indication de qualité assez vague… Nous restons donc pour notre part dubitatifs. Et ce d’autant plus que cette fonction pourrait bien devenir payante à terme. Google indique en effet que l’on peut “essayer la fonctionnalité de suivi du sommeil de Nest Hub 2e génération sans frais jusqu’à l’année prochaine” et ajoute envisager “de l’intégrer aux fonctionnalités de suivi du sommeil de Fitbit pour vous proposer une expérience améliorée à l’avenir”. Rappelons ici que Fitbit a rejoint l’écosystème de Google il y a peu, et que ses montres connectées fournissent une large palette de données à leur porteur.
Il faut en revanche saluer les efforts menés par Google pour améliorer le bien-être de l’utilisateur : entre les sons relaxants à disposition pour favoriser l’endormissement et la fonction simulateur d’aube pour aider au réveil, le Nest Hub peut, même sans suivi du sommeil, trouver sa place dans une chambre à coucher, d’autant qu’il peut servir à regarder commodément un épisode de série avant de rejoindre les bras de Morphée.
Conclusion
Le nouveau Nest Hub ne modifie qu’à la marge l’expérience apportée par son prédécesseur, ce qui ne justifie pas l’investissement pour qui est équipé de la première version de cet écran intelligent. Pour qui n’en est pas propriétaire, c’est une tout autre affaire. Le Nest Hub 2e gen est tout d’abord plus accessible que son aîné (99 euros au lancement, contre 129 euros pour son prédécesseur), tout aussi performant, et même un peu meilleur au niveau de l’audio. Il gagne des capteurs mis à profit pour le suivi du sommeil, mais qui nécessitent, pour une évaluation complète, l’activation du microphone, de Voice Match et d’une ribambelle d’autorisations, sans compter la précision de l’emplacement de l’appareil. Le jeu en vaut-il la chandelle, d’autant que la fonction cadre photo dans une chambre a nettement moins d’intérêt que dans une pièce à vivre ? À chacun de faire le point sur ses besoins, mais même sans profiter du suivi du sommeil, le Nest Hub constitue un appareil pratique, efficace, que l’on aurait tendance à placer dans un bureau ou une cuisine pour en profiter pleinement.