Test Labo

Test Labo du Google Pixel 5 : les bons compromis

21 décembre 2020
Par Jean-Charles Frelier, Laure Renouard
Test Labo du Google Pixel 5 : les bons compromis

En résumé

Note LABOFNAC

Le Pixel 5 est un smartphone que l’on prend plaisir à utiliser. Il revoit la copie d’un Pixel 4 globalement réussi, mais avec des défauts appuyés, et prend le parti d’en faire moins, mais pour offrir une expérience d’ensemble plus homogène. Il ne vise donc plus un positionnement ultra haut de gamme, oubliant les taux de rafraîchissement les plus élevés, mais proposant néanmoins une dalle OLED 90 Hz aux bordures affinées, et résolument agréable à l’œil. Il embarque un chipset de milieu de gamme au potentiel certes plus limité qu’un Snapdragon 865, mais délivre des performances très suffisantes pour un usage courant, et surtout une autonomie en hausse comparée à celle du Pixel 4, quoique pas au niveau des plus doués en la matière. Le volet photo est servi pour sa part par un double module certes un peu simple comparé à ce qui se pratique chez les constructeurs concurrents, mais dont l’efficacité est indéniable. Bref, Google abandonne la course aux chiffres pour se concentrer sur l’expérience utilisateur : un choix judicieux que confirment nos tests Labo.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Écran OLED réussi
  • Snapdragon 765G suffisant
  • Appareil photo toujours aussi convaincant...
Les moins
  • ... mais sans zoom optique
  • Autonomie correcte, sans plus
  • Stockage toujours pas extensible

Détail des sous notes

Réseau et connectivité
Écran
Cette note reflète la qualité globale de l'écran
Photo
Cette note reflète la performance de l'appareil à produire des clichés de qualité
Capteur principal (arrière)
Capteur frontal (selfie)
Autonomie
Plus la note est elevée et plus le smartphone restera allumé sans avoir à être rechargé.
Performance et rapidité
Un smartphone qui exécute le plus rapidement possible toutes sortes de tâches obtiendra un 10/10
Qualité audio
Cette note reflète de la qualité globale du système audio du smartphone
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Note LABOFNAC
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Notre test détaillé

Une génération de plus, et la troisième pour le marché français. Après un Pixel 3 très réussi, un Pixel 4 intéressant, mais manquant cruellement d’autonomie, ainsi que leurs versions a et XL, Google revient avec un Pixel 5 qui opère un virage technique sensible. Pari risqué ? Nous avons testé le smartphone en Labo pour le savoir.

Sur le plan des caractéristiques, le Pixel 5 embarque nativement Android 11, qu’il affiche sur un écran OLED de 6 pouces. Le smartphone est animé par un chipset Qualcomm Snapdragon 765G, qui lui confère également une compatibilité avec les réseaux 5G, mais aussi 8 Go de mémoire vive, un stockage de 128 Go et une batterie de 4080 mAh. Le dernier Pixel est en outre pourvu d’un double appareil photo de 12,2 Mpx pour le capteur principal, au grand-angle ouvrant à f/1,7, complété par un module ultra-grand-angle de 16 Mpx. Le smartphone est pour finir étanche et bénéficie d’une certification IP68.

Google Pixel 5

© LaboFnac

L’ergonomie et le design

Le Pixel 5 succède à un Pixel 4 qui, lui-même, avait revu à la hausse le format du Pixel 3. C’est donc sans grande surprise que l’on constate que Google a légèrement étendu son dernier-né en largeur – il mesure 70,4 mm au lieu de 68,8 mm pour le Pixel 4 – tout en étant un peu moins épais (8 mm au lieu de 8,2 mm) et un peu moins haut (144,7 mm au lieu de 147,1 mm). Bref, vous l’aurez compris, sans désormais être un smartphone foncièrement compact, le Pixel 5 fait partie de ces smartphones que l’on peut encore utiliser à une main sans trop se contorsionner. Il a de surcroît le mérite d’être léger, avec ses 151 grammes sur la balance, quand bien des modèles d’aujourd’hui dépassent les 200 grammes. Il faut dire que Google a opté pour une coque dorsale en aluminium, à la fois légère et peu encline à accrocher les traces de doigts. Dans son coloris vert, le smartphone n’a d’ailleurs rien à envier aux dos chatoyants des modèles concurrents.

Google Pixel 5

© LaboFnac

Questions de format mises à part, le Pixel 5 conserve le look tout en rondeurs de ses prédécesseurs, tout en revoyant quelques éléments cruciaux. Si son écran est nettement plus grand que celui du Pixel 4, c’est bien parce qu’il abandonne la large bande noire située au-dessus de son afficheur au profit d’un discret poinçon situé dans son angle supérieur gauche. Cela ne signifie pas que ses bordures d’écran ont disparu au passage, mais elles restent suffisamment fines pour ne pas être gênantes. Notez ici que l’on n’a pas affaire à un écran incurvé, mais à une dalle 2,5D, agréable à utiliser par ailleurs.

Google Pixel 5

© LaboFnac

L’autre changement notable ici tient au lecteur d’empreintes. Supprimé sur le Pixel 4, qui se contentait d’une technologie de reconnaissance faciale peu compatible avec le port d’un masque, il signe son retour sur le Pixel 5. Pas question ici d’un capteur intégré sous son écran ni même sur son bouton d’accueil : Google opte pour un capteur dorsal, exactement comme sur le Pixel 3. Un choix que certains apprécieront, ce lecteur étant extrêmement fiable et pratique lorsque l’on saisit le smartphone, tandis que d’autres regretteront qu’il ne soit pas accessible lorsque le mobile est posé sur une table. Dans tous les cas, il est possible de le combiner à de la reconnaissance faciale.

Le reste du smartphone reste très pratique à utiliser, les touches étant bien accessibles sur la tranche droite du Pixel 5. Pas la peine de s’appesantir sur l’absence de prise jack, ce qu’aucun Pixel sorti en France n’a de toute manière proposé. La certification IP68, garantissant sa résistance à la poussière et à l’immersion pendant 30 minutes jusqu’à 1,5 m de profondeur, est en revanche appréciable, et est d’ailleurs exclusive au Pixel 5, le 4a 5G en étant dépourvu.

Google Pixel 5

© LaboFnac

Google propose pour finir des coques adaptées à son smartphone, au revêtement en tissu et lavables. Si sur le plan esthétique, elles sont réussies, elles apportent une surépaisseur qui peut gêner, notamment pour la navigation gestuelle dans l’interface.

Google Pixel 5

© LaboFnac

L’écran

Avec sa dalle de 6 pouces occupant 87 % de la façade de l’appareil, le Pixel 5 offre une surface d’affichage confortable. Il conserve une dalle OLED, cette fois au ratio 19,5:9, c’est-à-dire qu’elle est plus large que celle du Pixel 4 (19,9:9). La définition reste Full HD+, ici de 2340 x 1080 pixels, et très agréable au quotidien, puisqu’elle offre une résolution de 430 ppp tout de même. Le taux de rafraîchissement reste fixé à 90 Hz comme sur le Pixel 4 : une option contribuant largement au confort d’usage. D’aucuns pourront certes regretter l’absence de 120 Hz, qui commence à apparaître sur des smartphones de milieu de gamme, mais le passif des Pixel nous porte à penser que pour l’autonomie de l’appareil, il s’agit là d’un choix judicieux. On note également la compatibilité du Pixel 5 avec la norme HDR10+ et sa protection en Gorilla Glass 6. Le Pixel 4a est certes moins onéreux, mais il faut rappeler qu’il se contente du Gorilla Glass 3.

Google Pixel 5

© LaboFnac

Nos tests Labo confirment la réussite de cet écran, sans fausse note à déplorer. Sa colorimétrie ne souffre que de très peu d’écarts, sans couleur moins bien restituée qu’une autre d’ailleurs, et pour un delta u’v’ moyen de 0,01. Son contraste est élevé, puisque nous l’avons mesuré à 569:5, et son gamma convenable. Pas la peine non plus de pousser sa luminosité au maximum pour conserver une bonne lisibilité, sa directivité étant faible. Lorsque 207 cd/m2 sont affichés de face, 194 cd/m2 restent perceptibles sous un angle de 15°, puis 154 cd/m2 à 30° et enfin 96 cd/m2 à 45°. Une perte de luminosité raisonnable.

Google Pixel 5

© LaboFnac

Fidelité des couleurs
8.7
Contraste et progressivité
10
Directivité
9
Densite des pixels
6

L’interface utilisateur

Le Pixel 5 inaugure Android 11, dans un habillage dépouillé. L’accent est mis sur la sécurité, notamment en termes d’autorisations accordées aux applications, mais aussi sur les discussions. Les bulles de conversations peuvent ainsi être activées manuellement par l’utilisateur. Le Pixel 5 est en outre équipé d’un mode Always-on qui met à profit sa dalle OLED et permet de ne pas le déverrouiller trop souvent pour vérifier si des notifications sont arrivées.

Google Pixel 5

© Captures d’écran / LaboFnac

Présente sur le Pixel 4, l’option Motion Sense, dérivée du Project Soli et permettant la détection des gestes à distance, n’a pas été reportée sur le Pixel 5. Les capteurs qu’elle nécessite imposent des choix de design et un surcoût que Google a préféré s’épargner. Pour l’utilisateur, ce sont de rares options qui ne sont plus proposées (balayage de la main pour passer au titre suivant dans des apps de streaming, par exemple), mais aussi un gain en autonomie.

Les performances

Les précédents Pixel étaient pourvus de la puce Qualcomm la plus puissante du marché. Cette année, Google change son fusil d’épaule, ce qui lui permet notamment de proposer son smartphone à tarif plus contenu que ces deux dernières années. La puce Snapdragon 765G inclut un modem 5G, ce qui constitue l’un des atouts du smartphone, bien que cette compatibilité n’ait plus rien d’original sur son segment tarifaire en cette fin d’année. 8 Go de mémoire vive accompagnent cette puce de milieu de gamme, composée de huit cœurs (un Kryo 475 Prime à 2,4 GHz, un Kryo 475 Gold à 2,2 GHz et six Kryo 475 Silver à 1,8 GHz). Comme sur la majorité des smartphones qui l’intègrent, la puce de Qualcomm se comporte très bien dans le smartphone de Google. Nous avons obtenu, à notre test JavaScript, 23 fps à notre palier d’exigence le plus doux. En augmentant progressivement la difficulté par niveaux, nous avons obtenu 10, 6 puis 4 fps (des temps de réponse de 43, 100, 164 et 226 ms), soit des résultats permettant d’entrevoir bien sûr les limites de l’appareil à l’usage des applications les plus gourmandes en ressource, mais permettant d’espérer des performances sans faille au quotidien. C’est d’ailleurs ce que nous avons observé à l’usage pour notre part.

À noter que Google a opté pour de la mémoire UFS 2.1 – les smartphones les plus perfectionnés embarquent de l’UFS 3.1 – à hauteur de 128 Go. Comparés aux 64 Go seulement du Pixel 4, il y a du mieux, même si aucun slot microSD n’est présent en complément.

La photo et la vidéo

L’équipement photo et vidéo du Pixel 5 est certainement le point sur lequel l’appareil peut diviser. Le smartphone ne joue pas la surenchère, bien au contraire : comme ses prédécesseurs, il mise sur la force des traitements logiciels pour compenser la simplicité de son équipement technique. À l’heure donc où les modèles concurrents, parfois à bien moindre prix, proposent à la fois zoom, ultra-grand-angle et capteurs macro, par exemple, le Pixel 5 se contente d’un double module photo. Il s’appuie sur l’habituel capteur de 12,2 Mpx mégapixels, avec une optique grand-angle (27 mm), une stabilisation optique et un autofocus dual-pixel. Celui-ci offre une excellente résolution, marqué par des centrage et homogénéité très bons, mais aussi par des possibilités de recadrages élevées. Si l’on peut regretter une tendance à l’aberration chromatique, elle est largement compensée par une restitution des détails précise, même à 250 Lux. On note que les habituels traitements logiciels de Google sont de la partie, tel le mode Vision de Nuit, qui permet d’offrir un résultat très satisfaisant même dans l’obscurité, mais aussi un mode auto-HDR efficace.

Non stabilisé pour sa part, le deuxième capteur, de 16 Mpx cette fois, permet lui aussi de réaliser de jolis clichés (f/2,2). On n’a finalement rien à reprocher à ce bloc photo… si ce n’est (et ce n’est pas rien) d’être moins versatile que celui des modèles concurrents. À vous de voir, donc, si vous souhaitez une expérience simplifiée, un peu à la manière des iPhone, quitte à perdre en options. Il vous faudra vous contenter d’un zoom numérique 2x qui, dans les faits, s’appuie sur des algorithmes suffisamment efficaces pour obtenir des clichés plus qu’exploitables.

À l’avant, Google mise sur un capteur de 8 Mpx flanqué d’une optique équivalente à 24 mm, avec une ouverture f/2. La résolution est excellente, comme à l’arrière d’ailleurs, et si l’on déplore là encore une (encore plus nette) tendance à l’aberration chromatique, on apprécie une bonne sensibilité, surtout si on compare le Pixel 5 à des produits à tarifs équivalents.

Soulignons pour finir que le Pixel 5 permet de filmer en 4K jusqu’à 60 fps, et permet de réaliser facilement des ralentis. L’interface de l’application Photo sous Android 11 a d’ailleurs le mérite de faciliter l’accès aux options de capture, et même à celles de stabilisation (électronique) en vidéo. On apprécie par ailleurs l’intégration judicieuse d’options de partage après la capture d’images.

Photo
7.6

Le rendu audio

Le Pixel 5 est muni d’un haut-parleur particulièrement bien intégré, puisqu’il est caché sous son écran, économie de place oblige. Celui-ci complète l’offre Bluetooth du mobile (Bluetooth 5.0), qui ne dispose donc pas de prise jack. Nous avons relevé d’ailleurs une sensibilité Bluetooth de 50 dB, ce qui inscrit le Pixel 5 dans la moyenne des smartphones actuels. Côté haut-parleur, le mobile s’en sort plutôt bien, grâce à une puissance très correcte. Les aigus et les graves, en revanche, sont aux abonnés absents. Côté oreille pendant les appels, le son ne nous a quant à lui pas franchement convaincus, apparaissant étouffé pendant les communications.

Réponse en fréquences des Haut-Parleurs
©Labo Fnac
Qualité audio
8

La qualité de réception (performances radio)

Le support de la 5G fait partie des nouveautés à la fois du Pixel 4a 5G – celui-ci se décline en version 4G – et du Pixel 5, qui pour sa part ne se présente que dans une unique version. À l’heure donc pour le réseau mobile qui commence à se déployer en France, le smartphone est bien sûr compatible avec toutes les bandes de fréquences testées par notre Labo, en 2G, 3G et 4G. Le Pixel 5 assure des performances équilibrées sur l’ensemble de ces fréquences, mais pas les meilleures du marché. De quoi néanmoins profiter d’une bonne expérience au quotidien.

Communication
7.4
Note 2G
6.9
Note 3G
7.7
Note 4G
7.3

Ajoutons que le Pixel 5, dans la veine des smartphones de milieu de gamme du marché, ne propose pas le support du WiFi 6 (5). Il monte ainsi jusqu’au WiFi 5 (ac), avec lequel il montre toutefois un manque de sensibilité en réception, de même qu’en WiFi n. Pour le reste, nous avons mesuré de bonnes performances globales avec les WiFi a, b, g.

L’autonomie

Google a équipé son Pixel 5 d’une batterie de 4080 mAh, nettement plus dans l’air du temps que les 2800 mAh du Pixel 4. Le nouveau venu, dont les composants sont théoriquement moins énergivores, et la batterie plus imposante, n’a aucune difficulté à faire mieux que son prédécesseur. Lors de son passage en Labo, le smartphone s’est montré capable d’endurer en moyenne 9h04 d’usage avant extinction, ce qui est certes loin des résultats affichés par les meilleurs élèves de l’année, mais en nette hausse par rapport au Pixel 4. Nous avons pu confirmer de notre côté sa capacité à tenir une vraie journée d’usage, ce qui représentait une gageure pour le Pixel 4.

En revanche, pas de miracle concernant la rapidité de la charge, Google se limitant à un chargeur 18 W qui lui permet de passer de 0 à 100 %, d’après nos mesures Labo, en 1h39 en moyenne. La charge sans-fil est en outre supportée, ce qui est d’autant plus surprenant que la technologie est généralement réservée aux smartphones au dos en verre, et donne accès à la charge inversée.

Autonomie
6
Temps de charge
01:39:30

Conclusion

Note LABOFNAC

Le Pixel 5 est un smartphone que l’on prend plaisir à utiliser. Il revoit la copie d’un Pixel 4 globalement réussi, mais avec des défauts appuyés, et prend le parti d’en faire moins, mais pour offrir une expérience d’ensemble plus homogène. Il ne vise donc plus un positionnement ultra haut de gamme, oubliant les taux de rafraîchissement les plus élevés, mais proposant néanmoins une dalle OLED 90 Hz aux bordures affinées, et résolument agréable à l’œil. Il embarque un chipset de milieu de gamme au potentiel certes plus limité qu’un Snapdragon 865, mais délivre des performances très suffisantes pour un usage courant, et surtout une autonomie en hausse comparée à celle du Pixel 4, quoique pas au niveau des plus doués en la matière. Le volet photo est servi pour sa part par un double module certes un peu simple comparé à ce qui se pratique chez les constructeurs concurrents, mais dont l’efficacité est indéniable. Bref, Google abandonne la course aux chiffres pour se concentrer sur l’expérience utilisateur : un choix judicieux que confirment nos tests Labo.

Note technique

Détail des sous notes

Réseau et connectivité
Écran
Photo
Capteur principal (arrière)
Capteur frontal (selfie)
Autonomie
Performance et rapidité
Qualité audio

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Article rédigé par
Jean-Charles Frelier
Jean-Charles Frelier
Responsable des tests smartphones, casques audio et lecteurs vidéo
Laure Renouard
Laure Renouard
Journaliste
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