En résumé
Le Pixel 3 s’était imposé parmi les meilleurs smartphones du marché. Très bon dans tous les domaines, il s’était distingué par ses capacités photo très convaincantes. Le Pixel 3a séduit tout autant sur ce point, ce qui en soi le distingue de la foule des smartphones de milieu de gamme actuellement disponibles. L’appareil offre en outre un bel écran OLED, des performances suffisantes et une bonne accroche réseau. Ce qui ne l’empêche pas de souffrir de quelques défauts : un design moins glamour que son aîné, et surtout une autonomie très moyenne. Pas de quoi détourner son regard de ce smartphone dont l’orientation multimédia, malgré un prix contenu, constitue l’atout-maître.
Note technique
Les plus et les moins
- Colorimétrie maîtrisée
- Très bonnes performances radio
- Qualité photo semblable à celle du Pixel 3
- Autonomie décevante
- Des bordures d’écran manquant de finesse
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Google ne propose en France des smartphones en son nom que depuis la fin de l’année dernière. La gamme Pixel 3 n’est désormais plus seule, puisque les Pixel 3a et 3a XL l’ont rejointe il y a peu. Nous avons testé le plus compact des deux smartphones. Nos résultats dans les lignes qui suivent.
Sept petits mois après son excellent Pixel 3 assorti d’un tout aussi convaincant Pixel 3XL, Google, qui inaugurait alors la vente de smartphones en son nom sur le territoire hexagonal, en officialisait la déclinaison plus abordable. Le Pixel 3a promet beaucoup : s’il faut compter sur quelques concessions en termes de puissance brutes, le smartphone s’offre l’appareil photo de son aîné, qui lui-même compte parmi les meilleurs du marché.
Côté technique, le smartphone propose un écran de 5,6 pouces Full HD+ (2220 x 1080 pixels), ratio 18,5:9 oblige, en technologie OLED. Sous son capot, on retrouve une puce Qualcomm Snapdragon 670 flanquée de 4 Go de mémoire vive, 64 Go de stockage sans possibilité d’extension. Le tout est propulsé par une batterie de 3000 mAh et tourne sous Android Pie. À retenir également, la présence au dos d’un seul capteur de 12,2 mégapixels et d’une caméra frontale de 8 Mpx.
L’ergonomie et le design
Le Pixel 3a ressemble beaucoup au Pixel 3 (testé ici), et seul un œil aguerri pourra différencier les deux smartphones. Nous avons joué au jeu des sept différences.
En termes de format, le Pixel 3a est légèrement plus grand que son aîné. Il mesure en effet 141,3 x 70,1 x 8,2 mm quand son prédécesseur mesurait 145,6 x 68,2 x 7,9 mm, mais conserve le même poids à un gramme près (147 grammes). Il reste donc léger, malgré un écran légèrement plus grand, d’une diagonale de 5,6 pouces contre 5,5 pouces sur le Pixel 3. L’aspect est le même, notamment au dos, où l’on retrouve une texture mate et une autre brillante, un lecteur d’empreintes et un unique appareil photo. Mais Google a troqué le verre du Pixel 3a contre un polycarbonate un peu plus basique, dont le toucher n’est pas désagréable pour autant. Le fabricant a le mérite d’avoir maintenu une touche de couleur sur son bouton d’allumage, conservé une alimentation par USB Type-C et d’avoir ajouté une prise jack qui fait défaut au Pixel 3. Un adaptateur USB Type-C vers Type-A est fourni dans le coffret : il permet de brancher une clé USB au téléphone.
En façade, on constate tout de même une petite différence. Si Google évite toute encoche, les bordures noires en haut et en bas de l’écran sont plus larges, de même que le cadre noir entourant la dalle. Rien de très gênant toutefois, même si on constate que la bande sous l’écran ne se justifie plus par la présence du haut-parleur du smartphone, puisqu’il a déménagé sur sa tranche inférieure.
De dernières différences, invisibles cette fois, sont à noter. Le Pixel 3 est certifié IP68, ce qui signifie qu’il peut être plongé dans de l’eau sans crainte, tandis que le 3a ne bénéficie d’aucune certification d’étanchéité. Il perd également le revêtement Gorilla Glass 5 qui protège la dalle du Pixel 3. Une protection d’écran pourra être utile !
L’écran
L’écran du Pixel 3a est légèrement plus grand que celui du Pixel 3, avec une diagonale de 5,6 pouces et une définition de 2220 x 1080 pixels en raison de son ratio 18,5:9. Comme évoqué plus haut, aucune encoche n’échancre cet écran, qui en contrepartie se contente d’un taux d’occupation de la façade du smartphone limité à 75 %. On a vu nettement mieux, même en milieu de gamme, sur le marché actuel. Sa résolution de 440 ppp est néanmoins plus que satisfaisante.
Cet écran offre pour le reste de bons résultats. Google semble maîtriser la technologie OLED, et la colorimétrie proposée par le Pixel 3a est excellente. Nous avons relevé en Labo un delta U’V’ moyen de seulement 0,004, et des dérives imperceptibles aussi bien dans le rouge que le vert et le bleu, comme le montre le gamut ci-dessous.
Le contraste est par ailleurs élevé, comme souvent sur les écrans OLED, et s’établit sous notre sonde à 410:5, avec 5 % de blanc. Les dégradés sont comme souvent un peu moins séduisants, et le gamma du Pixel 3a se contente de se situer dans la moyenne.
Terminons par les angles de vision du smartphone, qui se comporte extrêmement bien. Réglé à 210 cd/m2 visibles de face, il délivre toujours 198 cd/m2 à 15° d’inclinaison, et maintient 155 cd/m2 à 30°. 91 cd/m2 restent visibles à 45°, ce qui constitue une excellente performance. L’écran du smartphone s’avère ainsi très lisible, même lorsqu’il n’est pas tenu parfaitement de face.
L’interface utilisateur
En tant que smartphone Pixel, le 3a bénéficie du système d’exploitation Android 9 Pie et sera mis à jour en priorité vers Android Q à sa sortie, c’est-à-dire à la fin de l’été (voir les nouveautés de la prochaine version d’Android). Autant dire que l’on retrouve ici une interface stock constituée des titres de Google, dont son application Messages désormais compatible avec le RCS dont ce dossier vous expliquera tous les rouages. Google Assistant, écran Always-On d’autant plus pertinent que le Pixel 3a est équipé d’une dalle OLED, navigation par gestes, mode photo “Vision de Nuit” : l’interface du Pixel 3a est semblable à celle du Pixel 3.
Les performances
La principale concession opérée par le Pixel 3a tient à son chipset. La plateforme Snapdragon 845 de Qualcomm anime le Pixel 3, mais ici, il faut se contenter d’une puce moins puissante : le Snapdragon 670, composé de huit cœurs cadencés jusqu’à 2 GHz et d’un GPU Adreno 615. Il inclut également le module de sécurité Titan M dédié aux données personnelles, et est flanqué de 4 Go de RAM (LPDDR4x), comme le Pixel 3. Une seule option de stockage, de 64 Go, est ici proposée, et cette mémoire n’est pas extensible.
Côté performances, et alors même que le Pixel 3 n’était pas un foudre de guerre, le Pixel 3a fait logiquement moins bien. Évalué à l’aune de notre protocole Labo, le smartphone atteint au mieux l’affichage de 17 fps (temps de réponse de 59 ms) à notre palier le moins exigeant. Les processus ordinaires le font tomber à 7 fps (138 ms), puis les tâches complexes, à 5 fps (206 ms) et les plus ardues, à 4 fps (277 ms). Pas de quoi avoir affaire à des ralentissements au quotidien, mais le Pixel 3a sera davantage limité à l’exécution d’applications vraiment lourdes.
La photo et la vidéo
L’équipement photo des Pixel 3 et 3a varie à deux niveaux : alors que l’aîné du duo dispose de deux modules en façade, le second étant dédié au grand-angle, le Pixel 3a en est dépourvu. Le Pixel Visual Core, un ISP maison dédié au traitement des clichés, est également absent : il s’en remet donc aux capacités intrinsèques du Snapdragon 670.
D’un point de vue strictement physique, le Pixel 3a est doté d’un module dorsal avec un unique capteur de 1,2 mégapixel (système dual pixel de 1,4 µm), une optique de 28 mm, une ouverture de f/1.8 et un système de stabilisation optique. Le mode HDR+ amélioré, que nous avions apprécié sur le Pixel 3, mais aussi le fameux “Vision de Nuit” basé sur les algorithmes de détection de scènes de Google, sont de la partie. Et nos résultats Labo montrent des résultats presque identiques. La résolution des clichés réalisés par cet unique appareil photo dorsal est très bonne : elle est optimale pour un tirage de 20 x 30 cm aussi bien au centre que sur les côtés, et même si les possibilités de recadrage sont un peu moins élevées sur que le Pixel 3, elles restent excellentes. L’optique associée, de très bonne qualité, est un peu moins sujette aux aberrations chromatiques et la restitution des détails est particulièrement satisfaisante. Bref, nos essais en conditions réelles le confirment : le Pixel 3a est à la hauteur de l’excellente performance photo offerte par le Pixel 3. On remarque en revanche que, toujours au dos, il n’est plus capable d’offrir des slow-motions à 240 fps en 720p. Le smartphone permet néanmoins de filmer en 4K à 30 fps.
Comme précisé plus haut, c’est en façade que l’expérience diffère. Le Pixel 3a se contente d’un seul module de 8 mégapixels (24 mm, f/2.0), sans grand-angle donc. La résolution est moins bonne, souffrant notamment de problèmes d’homogénéité. Les aberrations chromatiques sont présentes, mais la restitution des détails à 500 Lux est particulièrement satisfaisante. De quoi réaliser des selfies de bonne qualité dans l’ensemble.
Le rendu audio
Le Pixel 3a est sans grande prétention au niveau de l’audio, mais s’en sort néanmoins très correctement, et même un peu mieux que le Pixel 3. Le casque qui l’accompagne, avec prise jack et non USB Type-C, n’adopte néanmoins pas le format semi-intra des Pixel Buds. Ce sont des écouteurs intra-auriculaires plus basiques que l’on remplacera à profit par un casque avec ou sans fil de meilleure qualité. Notez d’ailleurs que le smartphone affiche une sensibilité Bluetooth de 52 dB, et qu’il est compatible avec la norme 5.0.
La qualité de réception (performances radio)
Le Pixel 3a étant équipé d’une puce Snapdragon 670 et non d’un Snapdragon 845, son modem se trouve affecté. Le smartphone est ainsi compatible 4G, mais de catégorie 11 et non de catégorie 16. En pratique et au vu du réseau disponible dans l’Hexagone, ce n’est pas un problème majeur, d’autant qu’il a prouvé ses qualités au sein de notre Labo.
Excellent sur les réseaux 2G et 3G, le smartphone s’est extrêmement bien comporté sur la bande 20 (800 MHz), la bande 1 (2100 MHz) et la bande 28 (700 MHz). C’est tout juste s’il fait moins bien sur les bandes 7 (2600 MHz) et 3 (1800 MHz). Le smartphone n’aura donc aucun problème à capter même dans des zones mal couvertes, et offrira des débits satisfaisants.
L’autonomie
Le Pixel 3, pourvu d’une batterie de 2915 mAh, n’était pas spécialement doué au rayon de l’autonomie. Le 3a, avec son accumulateur pratiquement identique (3000 mAh), ne fait guère mieux que les 7h40 de lecture web assurées par son devancier… Il descend même à seulement 6h04 à notre protocole de test. Une piètre performance qui se traduit par la nécessité de recharger l’appareil chaque soir. On retiendra également que le smartphone se charge rapidement, en 1h35, grâce à sa compatibilité avec la charge 18W – le chargeur ad hoc étant fourni. En revanche, la charge sans fil du Pixel 3 n’est pas reportée sur le 3a.
Conclusion
Le Pixel 3 s’était imposé parmi les meilleurs smartphones du marché. Très bon dans tous les domaines, il s’était distingué par ses capacités photo très convaincantes. Le Pixel 3a séduit tout autant sur ce point, ce qui en soi le distingue de la foule des smartphones de milieu de gamme actuellement disponibles. L’appareil offre en outre un bel écran OLED, des performances suffisantes et une bonne accroche réseau. Ce qui ne l’empêche pas de souffrir de quelques défauts : un design moins glamour que son aîné, et surtout une autonomie très moyenne. Pas de quoi détourner son regard de ce smartphone dont l’orientation multimédia, malgré un prix contenu, constitue l’atout-maître.