En résumé
Complétant une Stockwell II très nomade et une Kilburn II aisément transportable, la Tufton ne s’adresse pas à n’importe qui. Elle peut aussi bien être déplacée dans différentes pièces de la maison qu’en extérieur, bien que son transport – elle pèse tout de même près de 5 kilogrammes – demande un peu de logistique. Son grand gabarit lui permet d’offrir une belle puissance, et son rendu audio, généreux en basses comme en aigus, sera propice aux ambiances festives. Le tout avec une autonomie dépassant allègrement la vingtaine d’heures. On n’aurait pas dit non à une sortie USB permettant d’y recharger un smartphone et on regrette l’abandon des potentiomètres en laiton qui faisaient le charme des produits Marshall précédents, mais la Tufton reste une enceinte très convaincante dans sa catégorie.
Note technique
Les plus et les moins
- Puissance autour des 100 dB
- Autonomie longue durée
- À l’aise dans les graves comme dans les aigus
- Transportable, mais encombrante
- Pas de port USB
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Après les Kilburn II et Stockwell II, la Tufton de Marshall s’est soumise à notre batterie de tests Labo. Que vaut cette imposante enceinte nomade ? La réponse ci-dessous.
La gamme “Hit the Road” de Marshall est incarnée par trois modèles. Le premier a pris un peu d’avance sur ses compères, le modèle Kilburn II datant de la fin de l’année dernière – son test est d’ailleurs disponible ici. Plus récemment, la marque britannique a lancé la Stockwell II (testée également), une enceinte très nomade au design assorti à celui de la Kilburn II. Le trio est complété par la Tufton qui nous intéresse ici. Son nom n’est pas tout à fait tiré de celui d’une station de métro londonienne, comme c’est le cas des deux autres appareils, mais d’une rue située près de Westminster. Ne vous fiez pas à sa poignée : la Tufton a beau avoir l’air nomade, c’est une imposante machine peu adaptée au transport.
Ergonomie et design
Contrairement aux autres modèles de sa gamme, la Tufton est inédite. L’enceinte grand format, mais néanmoins nomade, n’est pas estampillée “II” comme les Kilburn et Stockwell, mais présente le même design aux allures vintage que ses comparses. L’occasion pour nous de découvrir une machine imposante, avec ses 22,9 x 16,3 x 35 cm pour 4,9 kg.
L’ensemble est habillé de similicuir et profite de coins renforcés destinés à rassurer ceux qui comptent réellement transporter l’enceinte. Elle a pour ce faire droit à la même anse que les Stockwell II et Kilburn II, dont l’intérieur est recouvert de velours rouge et dont la fixation est inspirée des sangles des guitares. Celle-ci permet de transporter plus facilement cet engin qui, s’il n’est pas franchement adapté aux citadins, pourra prendre place dans le coffre d’une voiture lors d’une expédition pique-nique champêtre ou rejoindre une location de vacances. Les usages en extérieur sont d’ailleurs envisageables : attention tout de même, elle est certifiée IPx2 comme la Kilburn II, c’est-à-dire qu’elle résistera seulement à quelques éclaboussures. Seule la Stockwell II, beaucoup plus facile à glisser dans un sac, s’offre une certification IPx4.
Pour le reste, Marshall pourvoit son enceinte de trois potentiomètres de plastique noir dédiés aux réglages manuels des basses et aigus, ainsi qu’au réglage du volume. Une jauge lumineuse indique en rouge le niveau de batterie. Un ajout bienvenu propre à la nouvelle gamme de Marshall. On remarque au passage que la charge s’effectue par le biais d’une prise bipolaire traditionnelle, recouverte d’un cache caoutchouté pour éviter les projections d’eau, et non par une prise USB.
La Tufton est comme les autres modèles Hit the Road connectée au smartphone en Bluetooth 5.0 (portée théorique jusqu’à 9 mètres), ce qui signifie que deux appareils peuvent s’y connecter. L’appairage est un jeu d’enfant, et inutile de chercher une application associée, il n’y en a pas : les réglages pouvant être effectués via les potentiomètres physiques de l’enceinte. Ce n’est peut-être pas plus mal. Pour finir, une entrée auxiliaire permet au besoin de brancher une source audio à l’enceinte. Le câble sera toutefois à acheter séparément.
Qualité audio
La Tufton est équipée au total de quatre haut-parleurs. L’un dédié aux basses avec amplificateur 40W, un aux aigus (10 W) et deux derniers drivers de 15 W chacun. Autant dire que Marshall n’a pas lésiné sur les basses. Ce qui se traduit par une réponse en fréquence faisant la part belle au bas du spectre. On note d’ailleurs un pic (+ 16 dB par rapport à notre référence à 1 kHz) à 125 Hz. Les médiums sont légèrement en retrait, tandis que les aigus, à l’honneur eux aussi, se font marqués à partir de 4 kHz. Il faut par ailleurs saluer l’amplitude des fréquences restituées par la Tufton, qui monte sans sourciller jusqu’à 20 kHz et descend en deçà de 60 Hz. On remarque la présence d’un évent à l’arrière de l’enceinte pour favoriser la spatialisation et un rendu stéréo. Marshall a cependant choisi de ne plus mettre en avant la technologie Blumlein pourtant à l’honneur sur la Kilburn II, autre représentante de la famille Hit the Road.
Son grand format fait logiquement de la Tufton le modèle nomade le plus puissant de Marshall. Un peu moins conséquente qu’une Woburn II, la Tufton n’en flirte pas moins avec les 100 dB sur les trois fréquences de l’harmonique 3 que nous évaluons en Labo. À 60 Hz, elle atteint ainsi 98 dB ; à 80 Hz, 99 dB et à 100 Hz, 102 dB. Ces données s’entendent avec une distorsion de 10 % maximum. Vous pourrez donc, en concédant une distorsion plus marquée, attendre des volumes légèrement plus élevés. Quoi qu’il en soit, et compte tenu de ses mensurations, la Tufton fournit une prestation tout à fait cohérente.
Autonomie
Marshall annonce une autonomie d’une vingtaine d’heures. Notre test consistant en la diffusion d’un bruit rose audible à 70 dB par un microphone situé à 50 cm de l’appareil a révélé une endurance de 23h47 en moyenne. Un très bonne performance, qui pourra cependant varier si vous utilisez l’enceinte à pleine puissance. Marshall annonce par ailleurs environ 2h30 pour une charge complète, mais aussi une charge rapide permettant d’obtenir environ 4 heures d’écoute pour 20 minutes passées sur secteur. Pour ce faire, il faut passer par un câble secteur bipolaire très classique. Dommage que la sortie USB Type-C de la petite Stockwell II ne soit pas maintenue : elle permettait en cas de besoin de charger un smartphone sur l’enceinte.
Conclusion
Complétant une Stockwell II très nomade et une Kilburn II aisément transportable, la Tufton ne s’adresse pas à n’importe qui. Elle peut aussi bien être déplacée dans différentes pièces de la maison qu’en extérieur, bien que son transport – elle pèse tout de même près de 5 kilogrammes – demande un peu de logistique. Son grand gabarit lui permet d’offrir une belle puissance, et son rendu audio, généreux en basses comme en aigus, sera propice aux ambiances festives. Le tout avec une autonomie dépassant allègrement la vingtaine d’heures. On n’aurait pas dit non à une sortie USB permettant d’y recharger un smartphone et on regrette l’abandon des potentiomètres en laiton qui faisaient le charme des produits Marshall précédents, mais la Tufton reste une enceinte très convaincante dans sa catégorie.