En résumé
Galaxy S10 ou Galaxy S10+ ? Pour certains, la question de posera au moment d’opter pour l’un ou l’autre des smartphones de Samsung, et force est de constater que c’est principalement la taille de l’écran désiré qui fera pencher la balance pour l’un ou l’autre. Car hormis ceux qui aimeraient faire des selfies avec un plus grand angle grâce au double capteur frontal, ou qui ont besoin d’une batterie un peu plus imposante, les différences sont assez maigres entre les deux. En photographie, les capacités sont identiques, et les performances offertes par l’Exynos 9820 seront à chaque fois accompagnées de 8 Go de mémoire vive au moins. Le S10 Plus offre quoi qu’il en soit une prestation de haute volée, se montrant convaincant dans tous les domaines. Seule l’intégration de Bixby laisse encore à désirer.
Note technique
Les plus et les moins
- Excellentes performances radio
- Des options photo/vidéo très complètes
- Fidélité colorimétrique de l'écran
- Bixby en français n'est pas encore au point
Détail des sous notes
Notre test détaillé
La cuvée 2019 de nouveaux smartphones Samsung Galaxy est arrivée. Cette année, le constructeur coréen mise sur trois modèles, dont le Galaxy S10+ est le plus fier représentant. Nous l’avons passé sous les sondes de notre Labo et avons joué avec lui pendant plusieurs semaines. En voici notre test.
L’ergonomie et le design
Esthétiquement parlant, ce terminal possède plusieurs particularités. La plus remarquable, c’est évidemment ces deux bulles découpées dans l’écran, qui ont donné lieu à la création de fonds d’écran pour le moins originaux. Certains y ont inséré une image de Kim Jong Un regardant dans sa paire de jumelles, d’autres y ont vu les yeux du petit robot de Wall-E. Des façons amusantes de masquer cette encoche que certains trouvent disgracieuse. L’autre particularité a également trait aux capteurs photo, mais du dos de l’appareil cette fois. En effet, Samsung installe un large module horizontal au dos du S10+, où se logent 3 capteurs et le flash LED. Ce hublot dorsal à lui aussi tendance à donner un look très robotique au Galaxy S10+.
Le smartphone bénéficie autrement d’un design assez commun pour la gamme Galaxy, même si l’entreprise cherche à rendre son mobile le plus borderless possible au fil des ans. On atteint ici 88,9 % d’occupation de la façade, contre 84,2 % sur le Samsung Galaxy S9+. Le hublot abritant les capteurs photo avant est évidemment à créditer, puisqu’il a permis de regagner un peu de surface sur la partie inférieure, seul le haut-parleur restant maintenant à faire disparaître. Malgré l’intégration d’un lecteur d’empreintes digitales caché sous l’écran, Samsung conserve une mince bande noire sur la partie inférieure. On imagine qu’elle disparaîtra toujours un peu plus avec le temps.
Malgré l’évolution des formats des smartphones, le S10+ passant au 19:9 quand le S9+ possédait un écran 18,5:9, le mobile n’en profite pas pour perdre un peu en largeur. Ce terminal mesure 157,6 x 74,1 x 7,8 mm, contre 158,1 x 73,8 x 8,5 mm pour le S9+. Le poids du S10+ atteint 175 grammes, contre 189 grammes pour le S9+. Malgré ses dimensions encore plus imposantes que d’ordinaire, on est agréablement surpris par ce S10+ qui se manie particulièrement bien, même à une main. On pourrait regretter que le bouton d’allumage situé sur la tranche droite soit un peu trop haut, mais on s’en offusque beaucoup moins quand on se rappelle qu’une double tap suffit à réveiller le mobile, et qu’il suffit ensuite de poser son doigt pour déverrouiller l’écran.
Justement, parlons un peu de ce lecteur d’empreintes, qui peine tout de même à se montrer aussi efficace qu’un lecteur délimité physiquement. On a toujours tendance à poser son doigt un peu à côté, et devoir réitérer la manœuvre. La rapidité de déverrouillage est également moins élevée que sur les précédents modèles de la marque. Malgré tout, ce type de lecteur d’empreintes (à ultra-sons et non optique) fonctionne même avec le doigt mouillé, c’est son avantage.
Enfin, les dernières années écoulées ont souvent eu raison de la prise jack des smartphones, mais le Galaxy S10+, tout comme ses petits frères d’ailleurs, propose une connectique complète. La prise jack est donc bel et bien là, tout comme une prise USB Type-C pour la charge ou le transfert de données vers un ordinateur. Un tiroir pour cartes nano SIM et microSD est installé sur la tranche supérieure du terminal.
L’écran
Le Samsung Galaxy S10+ est équipé d’un écran AMOLED de 6,4 pouces au format 19:9. Sa définition est de 1440 x 3040 pixels (Quad HD+), ce qui correspond à une résolution de 522 pixels par pouce. Notons que cet écran occupe 88,9 % de la façade, et est incurvé sur les bords.
En matière de colorimétrie, Samsung a perfectionné ses écrans AMOLED au fil des séries, et propose désormais des produits très bien calibrés. C’est une fois de plus le cas avec ce S10+ qui, sans être parfait, ne présente que très peu d’écarts avec le gamut de référence sRGB. L’afficheur est particulièrement doué dans la reproduction des nuances de vert, de magenta, de jaune et de cyan. Seules les nuances de rouge sont légèrement en dessous de nos attentes. Le mobile offre en tout cas un Delta U’V’ moyen de 0,009, ce qui est excellent.
En ce qui concerne la directivité de cet écran, c’est-à-dire sa lisibilité selon l’angle où il est regardé, nos sondes le classent parmi les meilleurs de sa catégorie. La perte moyenne de luminosité à 15° est de seulement 3 % (216 cd/m2). Cette luminosité baisse à 177 cd/m2 à 30° puis 107 cd/m2 à 45°, ce qui reste suffisant pour lire à l’écran. Enfin, en matière de progressivité, c’est-à-dire la capacité de l’écran à restituer les nuances de gris, le S10+ est dans la moyenne. Rappelons enfin que l’écran est certifié HDR10+.
L’interface utilisateur
Le Galaxy S10+ est installé sous Android 9.0 Pie et bénéficie de l’interface One UI de Samsung. Celle-ci propose certaines options pratiques, telles qu’un menu latéral qui permet d’accéder à nos applications favorites, ou de générer des boutons flottants à la manière des notifications Facebook Messenger pour certaines applications. Autant d’éléments permettant de faciliter la navigation, même si la foule de raccourcis demande un certain temps d’adaptation pour une maîtrise totale.
Pour évoquer rapidement les options pratiques disponibles sur One UI, citons pêle-mêle la possibilité de passer à un mode sombre (nuit), qui devrait également offrir un petit gain d’autonomie en raison de l’écran AMOLED du smartphone, ou encore un filtre à lumière bleue qui ravive simplement les teintes jaunes pour un côté plus chaud.
Bonne nouvelle, Bixby est maintenant disponible en français. La mauvaise nouvelle, c’est que les interactions avec l’assistant vocal de Samsung sont très limitées. Quand SiRi ou Google Assistant réagissent même à des blagues ou à des questions absurdes, Bixby a bien du mal à répondre à quoi que ce soit. Même demander la taille de la tour Eiffel ne nous apporte pas de réponse précise, seulement un lien vers la fiche Wikipédia de la structure.
Parlons également d’une fonctionnalité qui était très attendue : Wireless PowerShare. Celle-ci permet de recharger d’autres appareils par induction, comme les Galaxy Buds par exemple. Une fois l’option activée dans les réglages rapides, il suffit alors de poser le boîtier des écouteurs sur le dos du S10+ pour que l’énergie du mobile soit déportée vers le boîtier des Buds.
Les performances
Les derniers fleurons de Samsung sont évidemment équipés de ce qui se fait de mieux en matière de performances. Le mobile embarque un SoC Exynos 9820 (CPU octa-core dont deux Mongoose M4, deux Cortex-A75 et deux Cortex-A55 cadencés entre 1,9 et 2,7 GHz) associé à pas moins de 8 Go de mémoire vive et un GPU Mali-G76. Autant dire que le mobile est prévu pour affronter l’ensemble des jeux 3D ben gourmands du Play Store ou d’ailleurs – on pense évidemment à Fortnite disponible à partir de l’Epic Games Store et qui tourne comme un charme sur le mobile.
Concernant les tests labo, le S10+ s’inscrit parmi les très bons smartphones utilisant la plateforme Android. Notre protocole JavaScript se décompose en quatre tests, allant de processus très légers à des processus très complexes. Sur les plus légers, le S10+ parvient à afficher 16 fps avec un temps de réaction de 63 ms. Sur les processus ordinaires, on passe à 8 fps et 127 ms. Les processus complexes laissent apparaître 5 fps et 189 ms, tandis qu’on relève 4 fps et 256 ms sur les processus très complexes.
La photo et la vidéo
Capteurs arrières
Le Galaxy S10+ est le mieux fourni du côté de la photographie puisqu’il embarque un module à trois capteurs, dont un ultra grand-angle (16 mm, 16 mégapixels) et un téléobjectif (52 mm, 12 mégapixels), en plus de la focale “classique” de 26 mm (12 mégapixels). Lors de nos tests Labo, nous avons évalué les deux plus longues focales puisque notre protocole ne permet pas d’évaluer une focale de 16 mm.
Le premier capteur (associé à l’objectif 26 mm) se montre excellent en matière de centrage et d’homogénéité, ce qui signifie que la résolution est la meilleure au centre, mais que les écarts avec la résolution sur les bords sont assez minces. Globalement, la résolution de ce capteur est très bonne, et de larges recadrages sont permis. La sensibilité y est bonne, avec une restitution fine des détails, mais l’optique laisse apparaître des aberrations chromatiques dans certaines situations complexes (exemple : branchages sur ciel blanc). Le second capteur, relatif au zoom x2, est également doué en restitution des détails, mais sa résolution est un peu moins bonne que pour le premier capteur, malgré un excellent centrage. Les écarts de résolution entre le centre et les bords sont un peu plus importants, et les recadrages devront se faire plus restreints.
En dehors des tests purement techniques, nos dernières semaines passées avec le S10+ nous ont permis d’appréhender de manière pratique sa partie photo. Profitons-en pour parler un peu de cet objectif ultra grand-angle de 16 mégapixels qui offre un angle de champ de 123 degrés. Il permet donc de voir un peu plus largement que sur une optique basique de smartphone, mais au détriment d’une distorsion caractéristique façon œil de poisson (fisheye). Cela signifie notamment que les bords de l’image pourront paraître étirés. Les clichés obtenus dans cette configuration sont tout aussi satisfaisant qu’avec les autres objectifs, malgré une plus forte tendance aux défauts optiques, et notamment les aberrations chromatiques qui pourront parfois être marquées (cf. : photographie du magnolia). Ouvrant à f/2.2, cet ultra grand-angle capte également moins de lumière que les autres, mais ses performances en basse luminosité sont encore appréciables, même si le lissage et la perte des textures sont inévitables.
Le mode portrait tel qu’il est proposé par le Galaxy S10+ est intéressant, mais demande encore à être affiné. Le découpage du sujet est plutôt bon, mais trouve ses limites sur des éléments tels que les cheveux. On a par exemple été plus convaincu par le découpage effectué par le Nokia 9 PureView et son capteur TOF qui aide beaucoup. Des effets Flou, Tourbillon, Zoom ou Point Couleur sont proposés, et font varier le bokeh proposé, tandis que le dernier cité permet de mettre en valeur l’élément central qui reste en couleur quand le reste s’habille de noir et blanc. C’est peut-être celui qui nous a le plus convaincus. L’objectif principal propose d’ailleurs une ouverture variable entre f/1.5 et f/2.4 – soit l’une soit l’autre. Le même système était embarqué sur le Galaxy S9+, et rappelons que l’appareil se cale automatiquement sur l’ouverture à f/2.4, à moins que la lumière manque. Il passe alors sur l’ouverture la plus grande, lui permettant aussi de ne pas user de vitesses d’obturation trop lentes et de moins risquer les flous de bougé.
En vidéo, on apprécie les nombreux modes de prise de vue, tels que les super ralentis à 960 images par seconde ou les hyperlapse. Mais c’est surtout le mode Super Stabilité, qu’on trouve sur le bandeau supérieur de l’application photo, qui charme. La différence de stabilisation entre les vidéos capturées sans ce mode, et celles capturées avec, est assez flagrante, d’autant que nous l’avons essayé sur des chemins cabossés de forêt.
Globalement, la partie photo/vidéo est vraiment maîtrisée, même si Samsung ne révolutionne pas la pratique. De nuit, le mobile du Coréen est performant, bien qu’un Google Pixel 3 se montre plus enthousiasmant avec son mode Night Shift. Bixby Vision, l’intelligence artificielle façon Samsung, ne va pas jusque-là, malgré quelques corrections automatiques intéressantes apportées aux clichés. Notez que Bixby Vision sert aussi à traduire des éléments typographiques, identifier des éléments du décor, ou tout simplement catégoriser vos photos. Il est d’ailleurs assez impressionnant, puisqu’il peut aller jusqu’à reconnaître la race d’un chien.
Capteurs frontaux
Puisque la photographie mobile est aussi une photographie de selfie, Samsung a intégré deux capteurs à l’avant de son téléphone, offrant cette fameuse encoche qui inspire les créateurs de fonds d’écran. Le premier capteur est de 10 Mpx (f/1.9 ; 80°) et le second de 8 Mpx (f/2.2 ; 90°). Vous l’aurez compris, le second est un peu plus grand-angle, tandis que le premier permet de mieux s’essayer au mode autoportrait. Là aussi, il est possible d’appliquer un effet de flou autour de soi.
Du point de vue des tests techniques, le second capteur, qui correspond donc au grand-angle, s’est montré excellent en centrage, et d’une homogénéité plutôt bonne, malgré des capacités de recadrage un peu minces. Aucun défaut optique n’y est constaté, mais la sensibilité et la restitution des détails sont un peu en dessous de la moyenne. Le premier capteur s’est quant à lui illustré par une résolution supérieure, avec des images homogènes en plus d’un centrage excellent. Les capacités de recadrage y sont élevées, et la sensibilité un peu plus importante qu’avec l’autre.
Le rendu audio
Pour sa partie audio, le Samsung Galaxy S10+ fait confiance à des haut-parleurs stéréo avec technologie Dolby Atmos, qui assurent une puissance maximale de 73 dB (pour 10 % de distorsion). Les données mesurées sont d’ailleurs similaires sur les S10 et S10e. La réponse en fréquence de ces haut-parleurs met beaucoup en avant les aigus, alors que les graves sont comme toujours en retrait. Mais en utilisation, on a tendance à trouver le rendu sonore du S10+ criard, ce qui ne permet vraiment pas de pousser le niveau sonore trop haut.
Rappelons que Samsung a conservé une prise jack sur son mobile, au contraire d’Apple par exemple. Le Coréen fournit donc des écouteurs filaires avec son mobile, et ils sont signés AKG. Mais leur réponse en fréquence n’est pas tout à fait linéaire, avec de fortes accentuations des aigus et des graves, laissant les médiums un peu en retrait.
La qualité de réception (performances radio)
Le Samsung Galaxy S10 est compatible avec la LTE de catégorie 20, ce qui lui octroie des débits théoriques allant jusqu’à 2 Gbps en téléchargement et 150 Mbps en upload. Le terminal est tout simplement excellent sur l’ensemble des bandes de fréquences testées, que ce soit en 3G ou en 4G. La note moyenne en 4G est d’ailleurs proche du maximum, la directivité et la sensibilité étant excellentes. Le S10+ est clairement un mobile adapté à tous les utilisateurs en matière de qualité de réception.
L’autonomie
En matière d’autonomie, le Samsung Galaxy S10+ se situe à mi-chemin entre les Galaxy S10 et Galaxy S10e. Sur notre protocole interne, qui consiste en de la lecture vidéo jusqu’à extinction du mobile, le S10+ aura tenu 11 heures et 34 minutes. Le S10e est le plus performant de la fratrie dans ce domaine, puisqu’il atteint 12 heures et 8 minutes, et le S10 classique est par contre le moins évolué avec 10 heures et 10 minutes d’endurance. Rappelons que le S10+ embarque une batterie de 4100 mAh, quand le S10 se contente de 3400 mAh, et le S10e de 3100 mAh.
Conclusion
Galaxy S10 ou Galaxy S10+ ? Pour certains, la question de posera au moment d’opter pour l’un ou l’autre des smartphones de Samsung, et force est de constater que c’est principalement la taille de l’écran désiré qui fera pencher la balance pour l’un ou l’autre. Car hormis ceux qui aimeraient faire des selfies avec un plus grand angle grâce au double capteur frontal, ou qui ont besoin d’une batterie un peu plus imposante, les différences sont assez maigres entre les deux. En photographie, les capacités sont identiques, et les performances offertes par l’Exynos 9820 seront à chaque fois accompagnées de 8 Go de mémoire vive au moins. Le S10 Plus offre quoi qu’il en soit une prestation de haute volée, se montrant convaincant dans tous les domaines. Seule l’intégration de Bixby laisse encore à désirer.