En résumé
Modèle plus petit, mais aussi nettement plus abordable que les Surface standard, la Surface Go conserve son statut d’ordinateur hybride. Microsoft offre en effet les outils permettant de passer du Mode S de son système d’exploitation à une version Famille de Windows 10, ce qui permet d’utiliser la machine pour travailler sur des tâches essentiellement bureautiques et web. Elle le fait très bien, même si la combinaison d’un processeur Intel Pentium Gold 5513Y et de 8 Go de RAM n’est pas vraiment conçue pour se lancer dans des tâches complexes. Son format 10 pouces lui permet en outre de se transformer en tablette relativement légère, et adaptée au multimédia. Un écran réactif et bien calibré d’ailleurs, dont il est possible de profiter longtemps, puisque la Surface Go présente une très bonne autonomie. On regrette tout de même que le clavier TypeCover, indispensable pour réellement travailler avec la machine, soit vendu à part, ce qui gonfle nettement l’addition d’un produit qui par ailleurs présente un bon rapport qualité-prix.
Note technique
Les plus et les moins
- Ecran de 10 pouces bien calibré
- Autonomie longue durée
- Très bonnes performances bureautiques
- Charge possible via son port USB Type-C
- Connectique limitée
- Clavier en option
- Angle de vision limités
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Annoncée au début de l’été 2018, la nouvelle Surface de Microsoft vise à apporter une solution “abordable” à des utilisateurs de PC hybrides ou d’ultrabooks, à commencer par les étudiants. Conçue pour être emportée partout grâce à son format compact, la machine fait-elle aussi bien que les autres Surface ou opère-t-elle des compromis trop importants ? La réponse dans les lignes qui suivent.
Le design et l’ergonomie
Alors que les Surface et Surface Pro tendent à s’approcher, avec leur clavier, d’un format PC, la Surface Go conserve un format compact faisant d’elle un produit nomade. L’appareil, utilisable comme une tablette tactile, mesure 24,5 x 17,5 x 0,83 cm et pèse 522 grammes, sans la housse-clavier TypeCover. Et il faut bien avouer qu’en main, l’appareil offre une légèreté appréciable. Malgré tout, le matériau retenu (magnésium) confère à la tablette une sensation de solidité. L’arrière de l’appareil abrite toujours une béquille, mais la charnière ne dispose d’aucun cran : il est possible de l’orienter comme on le souhaite, presque jusqu’à 180° d’ailleurs. Pratique pour la consultation de films ou pour travailler, avec un TypeCover ou un clavier Bluetooth.
En façade, la tablette propose une caméra de 5 mégapixels associée à la fonctionnalité de reconnaissance faciale Windows Hello. Elle est également équipée d’un appareil photo dorsal de 8 mégapixels (vidéo Full HD 1080p). Les bordures qui entourent son écran restent larges compte tenu de son positionnement hybride, à mi-chemin entre la tablette et le PC, mais facilitent la prise en main lorsqu’elle est utilisée sans clavier. On notera en outre une connectique qui reste pour le moins chiche. Microsoft maintient le cap et propose encore et toujours son connecteur propriétaire dédié à la charge, le Surface Connect. S’y ajoute un unique port USB Type-C, qui impose donc à l’utilisateur d’investir dans un adaptateur multi-ports s’il souhaite utiliser une clé USB traditionnelle, mais qui a le mérite d’autoriser la charge de l’appareil. Enfin, la Surface Go peut accueillir une carte microSD ainsi qu’un clavier TypeCover… qui n’est toutefois pas fourni avec l’appareil. Comptez 99,99 ou 129,99 euros supplémentaires en fonction du coloris voulu. L’ensemble reste toutefois élégant et léger, et bien plus nomade qu’une Surface grand format.
L’écran
La Surface Go de Microsoft présente un écran tactile baptisé “PixelSense” dont la diagonale n’excède pas les 10 pouces, ce qui confère à l’appareil un véritable statut nomade. Cet écran affiche 1800 x 1200 pixels, ce qui lui offre une densité de pixels de 217 ppp. Rien d’exceptionnel au regard du marché des tablettes, mais un score somme toute correct dans celui des PC nomades. Cette dalle au ratio 3:2 se comporte d’ailleurs de manière honorable, quoi qu’il reste logiquement en-deçà des Surface Pro. Ainsi, on relève une colorimétrie dans l’ensemble très convenable, avec un delta U’V’ moyen de 0,013. Les dérives sont très contenues dans le vert, le magenta et le rouge, et sont un peu plus marquées au rayon du bleu (0,0196). C’est toutefois la dérive la moins perceptible à l’œil.
L’affichage bénéficie en outre d’une progressivité efficace, compensée néanmoins par un contraste moyen de 285:5 (ou 1341:1, contre 1500:1 annoncé). Ce n’est toutefois pas le véritable point faible de cet écran. Celui-ci pèche par une directivité assez élevée. Nous avons noté en Labo, pour une luminosité de 228 cd/m2 dans l’axe, une perte de 25 % dès lors que l’écran est incliné (150,1 cd/m2), et 63 % à 30° (74 cd/m2) et de 83 % à 45 % (33 cd/m2). Autant dire qu’il faudra booster la luminosité de cet écran pour en profiter lorsqu’il n’est pas correctement orienté, ce que son format reposant sur un dock-clavier (le TypeCover) implique pourtant.
Notez, toujours au sujet de cet écran, qu’il est bien évidemment tactile. Mais le Stylet Surface destiné à l’accompagner pour faciliter la prise de notes est vendu à part. Comptez ici 109,99 euros.
Les performances
La Surface Go se décline en deux versions, toujours animées par le même processeur, à savoir l’Intel Pentium Gold 4415Y cadencé à 1,6 GHz. Il est associé à 4 Go de mémoire vive ou bien, dans notre version de test, à 8 Go de RAM. Notez qu’outre un SSD de 128 Go est en charge du stockage, couplé à un lecteur de cartes microSD.
Comme tous les ordinateurs passant entre nos mains, la Surface Go s’est soumise à notre batterie de tests. Nous avons ainsi relevé un temps de démarrage moyen 28 secondes, à peine supérieur à celui d’un Surface Laptop, par exemple (22 secondes). La machine ne rencontre aucune difficulté à exécuter des tâches bureautiques standard, aussi bien sous Word qu’Excel ou Open Office. La retouche photo lui cause davantage de difficultés, puisqu’il lui faut en moyenne 26 secondes pour traiter un fichier léger, et plus de 10 minutes pour un fichier lourd. Des machines équipées par exemple de Core i5 demandent généralement moitié moins de temps pour ce type de tâches. Il faut néanmoins rappeler que la Surface Go reste une machine nomade dédiée à la bureautique et au multimédia bien plus qu’aux usages spécialisés. Pour finir, nous avons tenté de lancer des jeux sur la machine qui, rappelons-le, est équipée d’une carte graphique Intel Graphics 615. Sur Call of Duty Modern Warfare 2, en conditions de jeu moyennes (1024 x 768 pixels avec 12 joueurs simultanés), la machine s’est trouvée limitée à 29 fps. Un score tout juste moyen qui cantonne la Surface Go à quelques jeux basiques tout au plus.
L’audio
Avec son épaisseur limitée à 8,3 mm et son écran de 10 pouces, la Surface Go dispose de peu d’espace pour assurer un rendu sonore puissant : l’appareil se situe davantage sur ce point dans l’univers des tablettes que des ordinateurs. Il dispose toutefois de haut-parleurs stéréo de 2W dotés d’une certification Dolby Audio Premium. Et il faut avouer qu’ils ne déméritent pas, du moins en termes de puissance sonore. À 10 % de distorsion, ils sont capables d’atteindre une puissance honorable de 73 dB. Dommage néanmoins que leur réponse en fréquence manquent clairement d’ampleur. Alors bien sur si les médiums sont à l’honneur, ce qui permet d’obtenir une restitution des voix audible – pratique notamment lors d’appels vidéo – l’expérience multimédia manque de richesse. Les graves sont nettement étouffés, tandis que les aigus, malgré un sursaut à 5 kHz, sont eux aussi trop discrets. La Surface Go présente en outre une sortie casque 3,5 mm aux performances très acceptables.
L’autonomie
Microsoft ne communique pas sur la capacité exacte de la batterie incluse à sa Surface Go. En revanche, il promet une autonomie de 9 heures en lecture vidéo. Soumis à notre test consistant là aussi en de la lecture vidéo, en mode avion et avec la luminosité réglée à 200 cd/m2, l’appareil s’est éteint au bout de 10h34. Une excellente performance si on compare la Surface Go aux ordinateurs ultraportables qu’elle cherche à concurrencer.
L’OS et l’interface
La Surface Go exploite non plus Windows 10 S, mais ce qui le remplace, à savoir le mode S de Windows 10. La différence est grande, notamment pour les débutants qui peineraient à réinstaller un système d’exploitation complet : il suffit ici de désactiver ce mode S pour profiter de Windows 10 Famille. Pour ce faire, rendez-vous dans les Paramètres, puis dans Mise à jour et sécurité et enfin dans Activation et enfin dans Basculer vers Windows 10 Famille. Une manœuvre que l’on conseille grandement dans la mesure où le mode S limite nettement les possibilités laissées à l’utilisateur : il doit se contenter des applications téléchargeables sur le Windows Store. Pour télécharger le navigateur Chrome, par exemple, il faut donc en sortir.
Notez qu’il est également possible de basculer sur une licence professionnelle, mais qu’il faut pour cela se procurer une clé produit… payante.
La réparabilité
Nous avons évalué la capacité de la Surface Go à être réparée. Sur ce point, la Surface Go se situe en queue de peloton des modèles que nous avons évalués. L’appareil doit cette note à un démontage tout simplement impossible pour un particulier, ses composants n’étant pas modulaires et l’environnement de démontage requis n’étant pas standard. Microsoft ne s’engage d’ailleurs ni sur le prix des pièces détachées, ni même sur leur disponibilité, et des composants standards ne sont pas adaptés à la Surface Go. Tout juste peut-on noter que Microsoft fournit quelques instructions permettant de diagnostiquer d’éventuelles pannes ainsi que des conseils d’entretien, et qu’il facilite la réinstallation de sa machine dans sa configuration d’origine au besoin.
Conclusion
Modèle plus petit, mais aussi nettement plus abordable que les Surface standard, la Surface Go conserve son statut d’ordinateur hybride. Microsoft offre en effet les outils permettant de passer du Mode S de son système d’exploitation à une version Famille de Windows 10, ce qui permet d’utiliser la machine pour travailler sur des tâches essentiellement bureautiques et web. Elle le fait très bien, même si la combinaison d’un processeur Intel Pentium Gold 5513Y et de 8 Go de RAM n’est pas vraiment conçue pour se lancer dans des tâches complexes. Son format 10 pouces lui permet en outre de se transformer en tablette relativement légère, et adaptée au multimédia. Un écran réactif et bien calibré d’ailleurs, dont il est possible de profiter longtemps, puisque la Surface Go présente une très bonne autonomie. On regrette tout de même que le clavier TypeCover, indispensable pour réellement travailler avec la machine, soit vendu à part, ce qui gonfle nettement l’addition d’un produit qui par ailleurs présente un bon rapport qualité-prix.