En résumé
Plutôt imposant, le Nokia 7 Plus et son grand écran de 6 pouces parviennent à faire assez rapidement oublier les petits problèmes d’ergonomie qui en découlent. On apprécie tout d’abord la qualité des finitions de l’ensemble, qui se démarque évidemment dans les usages multimédia. En plus d’être grand, son écran propose une définition Full HD+ et un bon niveau de contraste pour une expérience visuelle de qualité, alors que la partie audio se montre satisfaisante. Le Nokia 7 Plus profite également d’un chipset Snapdragon 660 permettant de faire tourner Android Oreo et la plupart des jeux et applications sans problème, et intègre un module photo à double capteur de 12 et 13 mégapixels assez remarquable à ce niveau de prix. Si le zoom optique 2x méritait encore quelques ajustements, les clichés produits sont globalement bons, même lorsque la luminosité n’est pas au beau fixe. On retiendra pour finir une autonomie au-dessus de la moyenne, une qualité de réception acceptable et la garantie de mises à jour rapides venant avec le programme Android One, qui ne permet toutefois pas l’ajout de surcouche et de fonctionnalités comme un mode d’utilisation à une main qui aurait pu être bien pratique. Si vous n’avez rien contre les smartphones grand format, en revanche, ce Nokia 7 Plus fait donc un modèle intéressant.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)
Note technique
Les plus et les moins
- Mises à jour garanties avec Android One
- Un module photo à double capteur intéressant
- Grand et bel écran de 6 pouces
- Autonomie excellente
- Format imposant
- De l'Android un peu trop pur
Notre test détaillé
Smartphone Nokia le plus grand de l’ère HMD à ce jour, le Nokia 7 Plus n’est en revanche pas le mieux équipé, le fabricant ayant dû faire quelques concessions pour offrir ce qu’il présente lui-même comme “le meilleur flagship pour tous”. L’ambition derrière ce modèle est donc à son image : grande. Mais remplit-il parfaitement sa mission de démocratisation des dernières technologies ? Réponse dans ce test.
Le Nokia 7 Plus est donc un smartphone grand format, même si ses dimensions de 158,38 x 75,64 x 7,99 mm restent raisonnables au regard de celles de son écran à la diagonale de 6 pouces. Pour cela, celui-ci adopte un ratio 18:9 devenu pour le moins tendance, et auquel il doit également sa définition dite Full HD+ (2160 x 1080 pixels). Cet écran affiche par ailleurs la dernière version d’Android, numérotée 8.1, qu’un Snapdragon 660 se trouve en charge de faire tourner, avec le soutien de 4 Go de RAM. Côté stockage, HMD a prévu une capacité de 64 Go en interne ainsi qu’un slot microSD permettant d’y ajouter jusqu’à 256 Go. Un ensemble plutôt généreux donc, mais c’est évidemment l’équipement photo qui interpelle le plus sur ce Nokia 7 Plus.
Comme sur beaucoup d’autres modèles, le module principal compte deux capteurs, mais, contrairement à la plupart des milieux de gamme, il ne s’agit pas uniquement ici d’améliorer les effets de profondeur. Tous deux peuvent prendre des photos, l’un avec une résolution de 12 mégapixels et l’autre avec une résolution de 13 mégapixels. La différence est à chercher du côté des optiques associées, celle du second offrant l’équivalent d’un zoom 2x. Le module avant est un peu plus classique, mais intègre tout de même un capteur 16 mégapixels. On notera pour finir que l’ensemble est alimenté par une batterie de 3800 mAh rechargeable via USB-C et que les connexions 4G, Wi-Fi ac, Bluetooth 5.0 et NFC sont supportées.
L’ergonomie et le design
Le Nokia 7 Plus peut impressionner à l’ouverture de la boîte. Son écran de 6 pouces, bien qu’au ratio 18:9, est entouré de bordures assez importantes en haut et en bas, portant les dimensions du cadre à 158,4 x 75,6 mm. Il peut donc paraître assez massif de prime abord, mais l’impression s’estompe très rapidement. Avec une épaisseur limitée à 8 mm, un poids de 183 grammes plutôt bien réparti et un capot au toucher doux légèrement arrondi sur les bords, le plus grand des Nokia conçus par HMD se montre finalement assez agréable à manipuler. Son cadre en aluminium dont la couleur cuivre est rappelée par petites touches à l’avant comme au dos laisse même apparaître un smartphone plutôt raffiné et élégant.
Pour autant, il reste assez difficile à utiliser d’une seule main, d’autant que les boutons latéraux, pour l’allumage et le volume, ont été intégrés un peu trop haut sur la tranche droite. On pourra également regretter le relief du module photo arrière, alors que le lecteur d’empreintes tombe tout de même assez facilement sous l’index. Bon point également, le Nokia 7 Plus propose une prise jack alors qu’elle a aujourd’hui tendance à disparaître, bien qu’il aurait été préférable de la trouver du même côté que le port microUSB – sur la tranche du bas, avec le haut-parleur – afin de pouvoir connecter un casque et une batterie externe tout en le laissant dans la poche.
C’est toutefois là un cas d’usage qui ne se présente pas tout le temps et le Nokia 7 Plus, qui semble de plus assez dense et solide, ne laisse donc réellement qu’à désirer en matière de compacité. D’autant qu’aucune option facilitant son utilisation à une main n’est proposée, puisqu’Android n’en propose pas nativement et qu’il n’y a pas de surcouche logicielle.
L’écran
Les amateurs de grands écrans devraient trouver en ce Nokia 7 Plus un smartphone à même de les satisfaire. C’est en tout cas la meilleure option disponible chez Nokia, avec sa dalle IPS de 6 pouces de diagonale qui se montre en plus capable d’offrir une bonne qualité d’image. Si elle n’égale pas les meilleures en termes de définition, les 2160 x 1080 pixels qu’elle affiche maintiennent la résolution au-dessus des 400 ppp et assurent une bonne lisibilité des textes comme la présence de détails fins au sein des images. Les couleurs apparaissent pour leur part assez vives alors que le noir se montre particulièrement profond pour une dalle IPS, ce qui résulte dans un rendu très agréable à l’oeil. Les mesures de notre Labo révèlent néanmoins des dérives plutôt importantes dans le rouge, le vert et le jaune, lesquelles portent le delta U’V’ moyen à 0,019. Une valeur correcte, mais sans plus qu’il est en outre impossible de corriger en l’absence de réglages.
Avec aussi une bonne luminosité et un contraste dans la moyenne haute – nos mesures révélant des taux de 1799:1 et 332:5 -, l’écran du Nokia 7 Plus reste très plaisant à regarder. Il limite pour finir assez bien les détériorations liées à l’angle de visionnage en accusant une perte de luminosité moyenne de 7 % seulement à 15°. C’est même l’un des meilleurs résultats, mais la perte plus rapide au-delà l’empêche de rivaliser avec les meilleurs élèves en matière de directivité. La luminosité perd 35 % en moyenne entre 20 et 45°, 70 % entre 50 et 60° et 85 % entre 65 et 85°.
L’interface utilisateur
Profitant du programme Android One, le Nokia 7 Plus est vendu avec la garantie de mises à jour rapides (puisqu’elles devraient être déployées directement par Google), mais n’intègre aucune surcouche logicielle. Il est donc livré avec la dernière version du système, à savoir la 8.1 Oreo, et c’est tout. Certains diront que la navigation s’en trouve simplifiée, une foule d’options pouvant vite perdre les néophytes, mais il aurait tout de même été bon d’en retrouver certaines devenues assez courantes au sein des surcouches, comme le mode d’utilisation à une main ou les réglages de l’écran…
Les performances
HMD a décidé d’équiper le Nokia 7 Plus d’un Snapdragon 660, qui profite ainsi d’un CPU octa-core à base de coeurs Kryo (4 x 2,2 GHz + 4 x 1,8 GHz) et de l’Adreno 512 pour le traitement graphique. Le tout est ici épaulé par 4 Go de RAM, et forme une configuration des plus solides pour un milieu de gamme, même si nos tests en laissent assez vite entrevoir les limites. Notre séquence Javascript servant à simuler des processus très légers a ainsi donné de bons résultats : 12 fps, soit un temps d’exécution de 83 ms. Dès la simulation de processus ordinaires, nous observons une nette baisse de fluidité. Le framerate est divisé par deux et tombe donc à 6 fps, alors que le temps d’exécution est logiquement doublé, passant même plus exactement à 180 ms. Cela reste néanmoins acceptable en comparaison des 4 et 3 fps obtenues aux niveaux les plus exigeants de notre test Javascript, qui font également monter les temps d’exécution à 256 et 366 ms.
Ces résultats confirment ce que nous avons pu observer à l’usage. Il est en effet possible d’utiliser le Nokia 7 Plus sans craindre de ralentissements fréquents, mais ils ne sont pas totalement à écarter, principalement au lancement d’applications lourdes. Nous n’avons pas constaté de problèmes particuliers lorsque plusieurs applications tournent en arrière-plan non plus, et le passage de l’une à l’autre est généralement assez rapide également.
La photo et la vidéo
Comme beaucoup d’autres smartphones, le Nokia 7 Plus profite à l’arrière d’un module à double capteur pour la prise de vue. C’est d’ailleurs aussi le cas du Nokia 8 lancé en 2017, à la différence qu’il ne s’agit pas ici de combiner des clichés couleur et noir et blanc pour améliorer la qualité d’image. Les deux capteurs ne fonctionnent d’ailleurs ensemble qu’afin d’améliorer les flous d’arrière-plan dans le mode Bokeh en direct, qui n’évitera malheureusement pas les petits ratés au moment de détourer le sujet ou de délimiter les plans pour autant, même si l’effet est généralement assez réussi. Pour le reste, ils fonctionnent donc indépendamment, et permettent ainsi de profiter des spécificités des optiques, griffées Carl Zeiss, qui leur sont associées.
On y trouve ainsi un premier capteur de 12 mégapixels (avec pixels de 1,4 um) complété d’une optique grand-angle (25 mm) ouvrant à f/1.8 et un autre de 13 mégapixels (avec pixels de 1 um) complété, lui, d’un téléobjectif offrant l’équivalent d’un zoom optique 2x et n’ouvrant qu’à f/2.6. Bien sûr, s’agissant dans les deux cas de focales fixes, ce zoom optique n’est pas progressif et il faudra se contenter d’un zoom numérique entre les grossissements 1x et 2x, ainsi qu’au-delà bien sûr, si vous utilisez le “pinch to zoom” par exemple. Un raccourci permettant de passer directement de l’un à l’autre est toutefois disponible dans le viseur, ce qui évitera la confusion et les clichés détériorés par un zoom numérique plutôt qu’optique. À noter tout de même que, selon nos observations, le grossissement 2x n’entraîne pas la bascule dans certains cas, principalement lorsque la luminosité est trop faible.
Cette bascule sélective s’explique assez facilement, le capteur 13 mégapixels se montrant bien moins à l’aise dans l’obscurité avec ses pixels plus petits et son optique moins lumineuse. Il fournit autrement des résultats acceptables, malgré une accentuation un peu trop marquée des contours pouvant parfois donner l’impression de photomontage et une légère tendance à la surexposition. Dans l’ensemble, le niveau de détails paraît néanmoins inférieur à ce que propose le capteur de 12 mégapixels, qui offre également des photos à l’aspect plus naturel en plus, donc, de mieux s’en sortir en basse luminosité. Les couleurs restent assez fidèles et le traitement se montre assez doux, n’apportant ni trop de bruit ni trop de lissage pour une perte de détails limitée à la clé, sur les sujets proches au moins. L’utilisation du zoom 2x, alors forcé en numérique, reste néanmoins déconseillé.
Au final, le Nokia 7 Plus, qui propose également un mode Pro assez complet et joliment intégré ainsi qu’un capteur frontal de 16 mégapixels délivrant des selfies bourrés de détails, fait à n’en pas douter partie des milieux de gamme les plus doués en photo. Côté vidéo, enfin, il permet des enregistrements jusqu’en 4K UHD à 30 images par seconde, avec possibilité de diffusion en direct sur Facebook et Youtube, alors que des modes Accéléré et Ralenti plutôt basiques sont également proposés.
Le rendu audio
On ne pourra pas dire que HMD est sorti des sentiers battus pour ce qui est de l’audio, mais ce Nokia 7 Plus a le mérite de proposer un équipement complet, prise jack comprise, et globalement efficace. Cette prise, d’ailleurs, délivre une image stéréo sans diaphonie ainsi qu’une bande passante plutôt linéaire. La distorsion est quant à elle acceptable, alors que le bruit ajouté se montre finalement peu gênant en écoute. On relève par ailleurs un niveau de sortie de 90 mV (1 kHz, 0 dB) qui permettra d’alimenter n’importe quel casque, mais les écouteurs de la boîte sont plutôt à éviter. S’ils limitent assez bien la distorsion, ils laissent à désirer pour le reste, qu’il s’agisse de la bande passante, de l’isolation ou de la perturbation.
Du côté du haut-parleur, nous avons mesuré une puissance des plus satisfaisantes et résultant dans un volume de 74 dB, alors que la bande passante est semblable à celles de bien d’autres smartphones. Les basses sont absentes et les fréquences autour des 2 kHz sont légèrement mises en avant afin de faire ressortir les voix. Pratique pour les appels mains libres, mais il faudra donc comme souvent se tourner vers une autre solution pour profiter de musique ou vidéos.
La qualité de réception (performances radio)
Le Nokia 7 Plus profite du modem intégré au Snapdragon 660, soit du Snapdragon X12 qui promet des débits jusqu’à 600 et 150 Mbps, respectivement en descente et montée, sur les réseaux 4G. Dans notre Labo, le débit n’est pas apparu comme le principal point fort du smartphone, si ce n’est avec la bande des 800 MHz pour laquelle il montre en outre une bonne sensibilité et une faible directivité. Les débits mesurés sur les bandes des 1800 et 2600 MHz sont plutôt moyens, comme la sensibilité. Seule la directivité est épargnée, et reste donc faible. Le constat est globalement le même en 3G et en 2G et il faudra donc veiller à rester dans les zones bien couvertes pour accrocher les réseaux mobiles avec le Nokia 7 Plus, dont l’orientation affecte en revanche assez peu la qualité de réception.
L’autonomie
Avec une batterie somme toute généreuse de 3800 mAh, c’est sans réelle surprise que le Nokia 7 Plus se classe parmi les smartphones les plus endurants testés dans notre Labo. Suivant toujours le même protocole, qui consiste à jouer en continu une séquence Javascript assez légère dans le navigateur web, nous avons pu tirer 10 heures et 2 minutes de lecture après une charge complète. On notera par ailleurs que celle-ci se fait via un port USB-C et qu’il faut compter 2h22 en moyenne.
Conclusion
Plutôt imposant, le Nokia 7 Plus et son grand écran de 6 pouces parviennent à faire assez rapidement oublier les petits problèmes d’ergonomie qui en découlent. On apprécie tout d’abord la qualité des finitions de l’ensemble, qui se démarque évidemment dans les usages multimédia. En plus d’être grand, son écran propose une définition Full HD+ et un bon niveau de contraste pour une expérience visuelle de qualité, alors que la partie audio se montre satisfaisante. Le Nokia 7 Plus profite également d’un chipset Snapdragon 660 permettant de faire tourner Android Oreo et la plupart des jeux et applications sans problème, et intègre un module photo à double capteur de 12 et 13 mégapixels assez remarquable à ce niveau de prix. Si le zoom optique 2x méritait encore quelques ajustements, les clichés produits sont globalement bons, même lorsque la luminosité n’est pas au beau fixe. On retiendra pour finir une autonomie au-dessus de la moyenne, une qualité de réception acceptable et la garantie de mises à jour rapides venant avec le programme Android One, qui ne permet toutefois pas l’ajout de surcouche et de fonctionnalités comme un mode d’utilisation à une main qui aurait pu être bien pratique. Si vous n’avez rien contre les smartphones grand format, en revanche, ce Nokia 7 Plus fait donc un modèle intéressant.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)