En résumé
Parmi les smartphones les plus attendus de 2017, le Samsung Galaxy S8+ se révèle être un excellent modèle à l’arrivée. Même si quelques points s’avèrent tout de même perfectibles. Le design n’en fait évidemment pas partie. Les lignes arrondies du châssis en verre et métal combinées à l’écran “Infinity” lui confèrent un look et une prise en main réellement uniques. On en oublierait presque l’emplacement malheureux du lecteur d’empreinte au dos. Il faut aussi reconnaître que les améliorations techniques, en dehors de l’écran donc, sont assez légères par rapport à la génération précédente. Samsung partait de très haut avec les Galaxy S7, aussi la qualité photo progresse peu. Tandis que les performances du processeur Exynos 8895 sont un peu en retrait, sans doute pour ménager l’autonomie. Cette dernière est d’ailleurs assez bonne. Si le Galaxy S8+ perd donc finalement un peu de l’avance que chacun de ses prédécesseurs avait participé à creuser, il reste une excellente proposition, grâce également à une interface logicielle revue et enrichie de nombreuses fonctionnalités intéressantes ou prometteuses.
Note technique
Les plus et les moins
- L'effet "Infinity Display"
- Excellente autonomie
- Une surcouche riche, mais pas trop lourde
- Lecteur d'empreintes mal placé
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Comme tous les ans à pareille époque, Samsung a perpétué la gamme Galaxy S. Comme l’année dernière, le fabricant s’est fendu non pas d’un seul nouveau smartphone vedette, mais bien de deux : les Galaxy S8 et Galaxy S8+. Nous testons ici le dernier cité, qui est également le plus grand des deux. S’il vous tarde de savoir si le produit est à la hauteur des immenses promesses faites par son constructeur, vous êtes au bon endroit.
Dans le monde de la téléphonie mobile, les sorties d’iPhone ou de Samsung Galaxy S sont les deux événements majeurs de l’année. Aujourd’hui, c’est au tour du second cité d’entrer en piste. Il y a quelques semaines, le constructeur coréen levait en effet le voile sur ses deux nouvelles stars, les Galaxy S8 et S8+. Nous testons ici le plus grand des deux, à savoir le S8+. Dans l’ensemble, il partage beaucoup des caractéristiques avec son petit frère. Mais il s’en démarque toutefois assez significativement sur un point : son encombrement. Nous reviendrons sur ce point dans la partie suivante. Auparavant, intéressons-nous à ses caractéristiques techniques.
Le nouveau venu embarque donc un écran AMOLED de 6,2″ incurvé sur les bords, à la surprenante définition WQHD+ de 2960 x 1440 pixels. Il doit cette définition atypique au nouveau ratio 18,5:9 de l’afficheur. Sous le capot, les entrailles de la bête battent au rythme d’un chipset octocœur Samsung Exynos 8895, soit la dernière puce en date du constructeur coréen. Elle est épaulée par 4 Go de mémoire vive (RAM) et une puce graphique Mali-G71 MP20. La capacité de stockage est assez généreuse, avec une seule taille de mémoire pour tout le monde, à savoir 64 Go. Qu’il est bien sûr possible d’étendre par le biais d’une carte microSD au besoin. Quant à la captation de photos et de vidéos, elle est confiée à un module dorsal Dual-Pixel, intégrant notamment un capteur de 12 mégapixels. La caméra frontale dispose pour sa part d’un capteur de 8 mégapixels.
Le S8+ propose également toutes les connectiques et connectivités que l’on est en droit d’attendre d’un smartphone aussi huppé, avec la 4G+ (cat 16), le NFC, le nouveau Bluetooth 5.0, etc. On note au passage que la 4G+ et le WiFi sont désormais Gigabit, c’est-à-dire qu’ils sont capables d’atteindre un débit théorique descendant de 1 Gbps. Mais il ne va pas être possible de profiter de sitôt de cette vitesse en France sur le réseau mobile, qui est encore loin d’offrir de tels débits. Enfin, la batterie de 3500 mAh se montre compatible avec la charge rapide et même la recharge sans fil.
Tous ces éléments prennent place dans un boîtier mariant un peu d’aluminium pour le contour à beaucoup de verre Gorilla Glass 5 pour les faces avant et arrière. Le dos abrite également un lecteur d’empreintes digitales, tandis qu’un nouveau scanner d’iris vient se loger juste à côté de la caméra frontale. L’ensemble tourne sous Android 7.0 Nougat, sur lequel le constructeur a plaqué son habituelle interface utilisateur.
Pour finir, notons que Samsung a particulièrement soigné ceux qui craqueraient pour les S8 et S8+. on trouve en effet dans la boîte des smartphones des écouteurs intra AKG, un adaptateur USB-C vers microUSB (pour recharger avec un câble microUSB donc) et un autre adaptateur USB-C vers USB-A. Ce dernier permet donc par exemple de brancher une clé USB classique sur les appareils.
L’ergonomie et le design
Qu’elle semble loin l’époque où Samsung était copieusement raillé pour le design de ses smartphones et l’emploi outrancier du plastique dans leur conception. Depuis les Galaxy S6 en 2015, le fabricant a opéré un retournement de situation assez spectaculaire, en introduisant les bords d’écran courbés « edge ». Cette innovation était certes d’un impact très très relatif sur le relatif, mais elle apportait un véritable renouveau sur le plan esthétique. L’année dernière, Samsung s’est contenté d’affiner avec succès cette formule sur le Galaxy S7 edge. Le design de ce dernier n’a pas pris une ride et celui des Galaxy S8 et S8+ s’en inspire encore beaucoup, avec notamment les bords de la face arrière qui s’avèrent aussi courbés que ceux de l’afficheur. Il y a tout de même une différence entre les modèles de l’année dernière et ceux de cette année : le nouvel écran Infinity. Évidemment, c’est le genre de différence qui change tout dans le ressenti du design.
Avec un taux d’occupation de 87 %, cet écran dévore littéralement la face avant. L’effet est d’ailleurs très réussi puisque seules deux petites bandes noires subsistent désormais au-dessus et en dessous de cet afficheur. On a parfois l’impression de ne tenir qu’un écran. Le résultat est donc superbe et ne manquera pas de provoquer un effet « waouh » chez tous ceux qui le découvrent pour la première fois. En revanche, contrairement aux bords edge qui ne servaient qu’à épater la galerie, le grand écran au format de 6,2″ au format 18,5:9 a un impact sur l’ergonomie.
D’abord parce qu’il permet à Samsung de proposer un afficheur aussi énorme dans des dimensions de 159,5 x 73,4 x 8,1 mm, équivalentes à celles d’un iPhone 7 Plus par exemple. Ce dernier arbore évidemment un écran beaucoup plus petit de 5,5 pouces. D’ailleurs, autant vous dire que son design prend un sacré coup de vieux quand on le place côte à côte avec un S8+. Quant au second intérêt majeur de cet afficheur allongé, il tient à l’amélioration de la gestion du multitâche. Mais nous y reviendrons dans la partie du test sur l’interface et l’ergonomie.
Conséquence directe de cet écran qui prend ses aises, le bouton « Home » et son lecteur d’empreintes digitales – pourtant présent sur la face avant depuis le tout premier Galaxy S – a été prié d’aller voir derrière s’il y était. Il a trouvé refuge juste à gauche du capteur photo arrière. On a connu plus heureux comme choix. Ce n’est pas tant le fait d’avoir ce lecteur à l’arrière qui nous pose problème. Il y a après tout du pour et du contre sur ce point précis. Mais, quitte à le loger au dos, nous aurions aimé que Samsung le fasse de manière parfaite. Or, étant positionné sur un côté, ce bouton ne tombe vraiment pas naturellement sous le doigt. Les premiers temps, on passe plus de temps à salir le module photo (qui est parfaitement centré, lui) qu’à déverrouiller correctement le smartphone. C’est d’autant plus rageant qu’un tel système n’a rien de novateur et que Huawei propose avec succès depuis des années maintenant des lecteurs d’empreintes au dos. Mais ce n’est pas vraiment rédhibitoire, car on finit par prendre le coup assez rapidement… avec la main gauche. Avec la droite, cela demande encore plus de pratique. Pour pallier ces critiques, Samsung a ajouté d’autres moyens de déverrouiller l’appareil. Nous passerons rapidement sur la reconnaissance du visage qui n’est qu’un gadget peu sécurisé, pour nous concentrer sur le lecteur d’iris. Une fonction inaugurée sur le Galaxy Note 7 et qui fonctionne ici de la même manière.
Après avoir enregistré votre iris, il est possible de déverrouiller le smartphone simplement en le regardant. Là encore, il a quelques contraintes à respecter, en tenant par exemple l’appareil ni trop près ni trop loin. Mais ce n’est pas si gênant, car, là encore, on prend assez vite l’habitude dans a mesure où le geste est assez naturel. Quant à la reconnaissance en elle-même, elle s’est avérée assez satisfaisante de notre côté, même en gardant systématiquement les lunettes de vue sur le nez, ou avec des conditions de luminosité très faibles. L’opération en elle-même n’est pas instantanée et prend deux à trois secondes. Ce qui est beaucoup plus long à l’usage qu’avec le lecteur d’empreintes. Mais ce qui nous a le plus gênés est une peccadille ergonomique, qui finit par peser lourd à la fin de la journée. Plutôt que de lancer la reconnaissance d’iris dès que l’utilisateur sort le smartphone de veille en appuyant sur le bouton latéral, le système oblige à effectuer un swipe du doigt sur l’écran. Cela n’a l’air de rien, mais cela alourdit considérablement la procédure.
Pour finir sur cette partie, signalons également que le flanc gauche du Galaxy S8+ accueille un nouveau bouton, qui permet de lancer l’assistant Bixby. Le constructeur a aussi eu la décence de garder le port mini-jack 3,5 mm, de même que l’étanchéité IP68 ou le port microSD sont toujours de la partie.
L’écran
De par ses dimensions et sa forme qui poussent le ratio taille/écran à 87 %, l’écran Infinity Display du Galaxy S8+ fait plus que jamais partie du design, mais Samsung n’en a pas pour autant oublié de soigner l’affichage. Il n’est pas parfait pour autant. Si vous lisez un peu la presse, vous aurez sans doute lu ci et là que certains modèles présentent un voile rougeâtre. Ce n’est pas le cas de notre unité de test. Nous avons cependant remarqué un autre petit problème. Le mode Adaptive Display a tendance à trop saturer les couleurs. C’est d’autant plus problématique qu’il s’agit du mode activé par défaut au sortir de la boîte. Nous avons donc dû faire une entorse à notre habitude consistant à tester les produits dans leur configuration d’usine, et passer au mode classique pour obtenir des mesures correctes.
Pas de différence du côté de la résolution bien sûr, qui s’impose parmi les plus élevées sur smartphone avec 524 pixels par pouce. On notera toutefois que c’est un peu moins élevé que ce que propose un Galaxy S7 edge (534 ppp), puisque la diagonale passe de 5,5 à 6,3 pouces. Le ratio n’est pas le même (18:9) et la définition QHD a bien été adaptée (2960 x 1440 plutôt que 2560 x 2440 pixels), mais cela ne suffit pas à compenser. L’écart est toutefois trop faible pour être perceptible à l’œil et les images comme les textes s’affichent tout en finesse. On appréciera en outre l’espace gagné pour le multifenêtrage, ou encore les vidéos puisqu’il est possible de les adapter à l’écran. À noter également que le mode de performances actif par défaut bloque la définition en Full HD+, ce qui suffira au quotidien.
C’est essentiellement en colorimétrie que le changement de mode d’affichage se ressent. Samsung semble retomber dans les travers de l’AMOLED avec son Adaptive Display. Les couleurs sont alors trop saturées et s’éloignent de ce fait des références définies par la norme sRGB, tandis qu’elles s’en rapprochent en le désactivant. Seul le rouge se détache encore de manière significative, avec un delta U’V’ relevé à 0,0235. Les autres couleurs de base (vert, bleu, magenta et jaune) sont, elles, affichées avec une rare précision. Les écarts sont compris entre 0,0033 et 0,0162, pour un delta U’V’ moyen calculé à 0,011 quand la moyenne des smartphones testés au Labo est à 0,023. C’est donc très bon, même s’il nous faut aussi rappeler que le Galaxy S7 edge faisait un peu mieux (0,008)…
Côté contraste, AMOLED oblige, le Galaxy S8+ se montre plutôt bon, même s’il n’arrive pas nécessairement devant les meilleures dalles IPS lors de nos tests, certes peu orthodoxes, mais visant à se rapprocher au plus d’un usage réel. Comme vous le savez sans doute, les dalles AMOLED ont la particularité de s’éteindre totalement pour afficher du noir, à l’inverse des dalles LCD/IPS. C’est ce qui explique les taux de contraste délirants annoncés par les constructeurs l’utilisant. Or il est rare de n’avoir que du noir à l’écran. Nous calculons donc le taux de contraste à partir d’un blanc classique, mais ajoutons 5 % de blanc au noir, de sorte à allumer les LED. Le taux obtenu est de 411:5, contre 370:5 “seulement” pour le Galaxy S8 classique d’ailleurs. C’est donc très bon, mais nous avons pu voir un P10, pourtant équipé d’une dalle IPS, monter à 779:5.
Il sera par ailleurs possible de profiter du grand écran du Galaxy S8+ à plusieurs, puisqu’il se montre tout bonnement excellent en matière de directivité. Les tests du Labo montrent une perte de luminosité inférieure à 20 % jusqu’à 30°. De 213,7 cd/m2 mesurés en face, elle passe à 203,9 cd/m2 à 15° puis 172,5 cd/m2. À 45°, le Labo relève encore 112,7 cd/m2, soit une perte de 47 %. La chute est donc rapide, mais beaucoup moins que sur la plupart des smartphones.
L’interface utilisateur
Samsung a sans surprise de nouveau opté pour son interface utilisateur Experience (ex-TouchWiz) à l’heure d’habiller l’OS Android 7.0 Nougat, qui anime le S8+. Cette interface a fait couler beaucoup d’encre par le passé, mais elle a su s’épurer au fil des ans. À tel point qu’il n’y a plus grand-chose à lui reprocher aujourd’hui. La disparition de l’ancestral bouton de navigation implique logiquement l’intégration des touches de navigation en bas de l’interface. On retrouve donc les classiques boutons virtuels « Home », « retour » et « multitâche ». Leur ordre respectif est d’ailleurs paramétrable.
Dans un premier temps, on se dit que Samsung a cédé aux sirènes de l’interface sans menu des applications. En effet, on ne retrouve pas l’icône qui permet d’y accéder dans la rangée du bas. Néanmoins, il suffit de faire un mouvement du bas vers le haut n’importe où sur l’écran pour faire apparaître ledit menu des applications. Au passage, on aurait d’ailleurs apprécié que le mouvement inverse (du haut vers le bas donc) affiche la zone de notifications. En l’état, ce mouvement affiche lui aussi le même menu des applis. Et ceux qui se sentiraient trop perdus sans l’icône du menu des applications seront ravis d’apprendre qu’il est possible de la faire réapparaître. Mieux encore, si au contraire vous préférez les interfaces sans menu des applications, il est aussi possible de l’activer depuis les paramètres.
En fouinant dans ces paramètres, on se rend d’ailleurs vite compte que Samsung a poussé loin les possibilités de personnalisation de l’interface. Mais contrairement à une époque où le constructeur voulait en mettre plein la vue, les fonctions optionnelles sont désactivées par défaut. Mais, croyez-nous, il y en a encore beaucoup qui sont cachées dans les recoins des paramètres. Par exemple, la fonction « Smart Stay » que l’on pensait disparue depuis belle lurette est bel et bien présente, mais désactivée par défaut. Nous préférons évidemment cette approche, car elle laisse les néophytes découvrir petit à petit les richesses cachées, sans être noyés dès le départ par un flot de fonctions.
Samsung avait profité de l’arrivée des écrans edge il y a deux ans pour lancer des « volets latéraux » qu’il est possible de faire apparaître depuis quasiment n »importe où dans l’interface avec un mouvement partant du bord incurvé vers l’intérieur. Cette fonction était un peu gadget à l’époque, mais elle a considérablement évolué depuis. Il est maintenant possible de sélectionner dans cette zone des raccourcis vers les applications favorites, les contacts favoris, un presse-papiers très pratique, un résumé du calendrier, le lecteur musical, la météo et bien d’autres choses encore. Cette fonction n’intéressera sans doute pas tout le monde. Mais pour ceux qui feront l’effort de s’y plonger, le jeu peut en valoir la chandelle.
Nous n’allons pas aborder ici toutes les options du système, car, comme dit plus haut, elles sont nombreuses. Néanmoins, impossible de faire l’impasse sur le mode multitâche, que le fabricant a encore amélioré depuis les S7. On retrouve bien sûr la vue fenêtrée, qui permet d’afficher deux applications sur l’écran, avec la possibilité de choisir la taille de chaque zone. Mais le concept a été étoffé. Il est en effet maintenant possible « d’ancrer » une appli dans une zone. Elle se superpose alors à l’affichage. De même, on peut activer une option qui permet de changer à la volée la taille d’une fenêtre active. Le tout est mis en œuvre de manière très ergonomique. Toutes les applications ne sont pas compatibles encore. Néanmoins, elles ne se limitent pas à celles de Samsung puisque lors de nos tests, des applis comme Chrome ou Evernote fonctionnaient déjà dans ces modes. Il y a donc fort à parier que cela va se généraliser au fil des mises à jour. Enfin, le ratio plus allongé de l’écran est évidemment une bénédiction pour le multifenêtrage.
Pour conclure sur l’interface, celle du Galaxy S8+ est une franche réussite, qui devrait plaire autant aux amateurs d’interfaces épurées qu’à ceux qui aiment crouler sous les fonctions.
Les performances
Pour cette nouvelle fournée de Galaxy S, Samsung a naturellement changé de processeur. L’Exynos 8890 laisse ainsi place à l’Exynos 8895, en Europe au moins. Comme l’indique son nom, le second n’est ni plus ni moins qu’une évolution du premier. Le CPU reste d’ailleurs presque identique. Seule la fréquence des quatre cœurs M1 change, passant de 2,15 à 2,3 GHz, tandis que les quatre cœurs Cortex-A53 restent à 1,6 GHz, pour une configuration octa-core toujours donc. Le plus gros changement est à chercher du côté du GPU, puisque le Mali-T880 MP12 est remplacé par le plus récent Mali-G71. L’ensemble est en outre accompagné de 4 Go de RAM. Pas de surenchère côté mémoire chez Samsung, donc. Et qu’importe, puisque cela suffit généralement amplement sur mobile.
Nos tests le montrent d’ailleurs très bien. Le Galaxy S8+ n’a fait qu’une bouchée de notre première séquence JavaScript, à savoir celle se rapprochant le plus d’un usage courant du CPU. L’exécution n’a pris que 82,8 ms, même si la fluidité déçoit un peu avec un indice de 12 fps. On observe malheureusement une rapide baisse de performances dès les niveaux intermédiaires. Le temps d’exécution passe à 173,6 ms puis 249,4 ms quand le framerate chute à 6 puis 4 fps. C’est évidemment pire encore lorsque le CPU est mis à rude épreuve. Sur la dernière partie de notre test, impliquant une séquence JavaScript avec quelque 20 000 éléments à afficher dans le navigateur web, le Galaxy S8+ est totalement à la peine : 326,4 ms et 3 fps. Les Galaxy S7 faisaient mieux…
Cela s’explique néanmoins par une série d’optimisations logicielles visant, de toute évidence, à préserver la batterie. Ces optimisations sont toutefois contrôlables, en partie au moins. Samsung propose quatre modes de performances différents. Au sortir de la boîte, c’est le mode “optimisé” qui est activé, et donc celui avec lequel nos tests ont été réalisés. Des modes “jeu”, “divertissement” et “performances élevées” sont également proposés. Le dernier a néanmoins aussi été testé, avec des résultats à peine meilleurs à la clé. Quoi qu’il en soit, le Galaxy S8+ se montre fluide en toute occasion et assurera sans peine dans les tâches du quotidien.
La photo et la vidéo
En photo, comme pour le reste d’ailleurs, le Galaxy S8+ se contente de dépoussiérer un peu l’équipement des Galaxy S7. Le capteur Sony IMX260 est remplacé par un plus récent IMX333, de Sony toujours, mais la résolution reste à 12 mégapixels. La technologie Dual-Pixel est quant à elle aussi de retour pour l’autofocus, tout comme l’optique ouvrant à f/1.7. Évidemment, elle est toujours stabilisée.
Les nouveautés sont donc peu nombreuses, et les résultats s’en ressentent d’ailleurs. Le nouveau fleuron à grand écran du Coréen s’en sort finalement un peu moins bien que son aîné dans plusieurs domaines, même si cela ne l’empêche pas d’offrir des clichés de qualité.
Avec une résolution mesurée à 1426 paires de lignes par hauteur, le Galaxy S8+ garantit un excellent niveau de détails malgré son capteur de “seulement” 12 mégapixels. Il le doit évidemment aussi en partie à son optique, qui n’apporte que très peu de distorsion et vignettage. Aucune aberration chromatique n’a en outre été perçue lors de nos tests. C’est, de ce côté-là, une petite amélioration. Du côté de la sensibilité, les résultats sont assez bons, sans atteindre une fois encore ceux d’un Galaxy S7.
On note un niveau de bruit relativement constant malgré les changements d’éclairage, puisque le rapport signal sur bruit tourne toujours autour des 27,9 dB, mais une petite tendance à la coloration à EV10 et EV7. C’est essentiellement sur le temps d’exposition qu’influe la lumière. Il augmente graduellement jusqu’à atteindre 75 ms en très faible luminosité, ce qui reste tout de même très correct.
Pour les situations réellement délicates, le flash pourra peut-être se rendre utile puisqu’il gagne uniformité, mais il gagnerait toujours à voir sa puissance mieux contrôlée. Jusqu’à 4 mètres, nous relevons des valeurs bien supérieures à celle de référence pour son éclairage : de 60 à 69 en L, contre 50. À l’usage, cela se traduira par une surexposition plus ou moins marquée.
Cette année encore, le véritable point faible des Galaxy S en photo est à chercher du côté de la colorimétrie. Il est d’ailleurs étrange que Samsung n’y ait toujours pas remédié, à moins que son remède ne soit autre que son mode manuel qui s’étoffe encore. C’est malheureusement un peu léger pour nos tests, puisqu’ils sont réalisés en mode automatique et montrent notamment une balance automatique des blancs perfectibles.
Le deltaE s’envole à 16,1 en présence de jaune foncé, tandis que le jaune clair le fait monter à 10,8 tout de même. Les scènes à forte dominante de bleu risquent aussi de ressortir avec des teintes moins naturelles. Le deltaE a dans ce cas été mesuré à 11,4. Samsung a visiblement mieux travaillé sur le vert. Tout cela concerne le mode automatique de l’appareil photo, et les photographes aguerris pourront améliorer leurs résultats en utilisant le mode manuel proposé dans les paramètres de l’application.
Quant au respect des couleurs, c’est un peu mieux, mais loin d’être parfait. Le labo relève un deltaE de 7,1 en lumière du jour. Le smartphone s’en sort étrangement mieux sous éclairage fluo, puisque le deltaE descend alors à 6,3. La tendance s’inverse avec le tungstène. Le deltaE passe cette fois à 7,5.
Comme indiqué plus tôt, le mode manuel permettra dans certains cas de corriger le tir. Encore faut-il prendre le temps de jouer avec les différents réglages proposés. L’interface de l’application photo a cependant le mérite d’être claire. On y trouvera par ailleurs aussi de quoi s’amuser un peu, avec des masques à apposer sur les visages grâce à la magie de la réalité augmentée. Idéal pour égayer les selfies.
Notons enfin que l’appareil photo du Galaxy S8+ permet également de filmer jusqu’en UHD (3840 x 2160 pixels) à 30 images par seconde.
Le rendu audio
Équipé d’un simple haut-parleur sur sa tranche inférieure, le Galaxy S8+ offre un niveau d’écoute satisfaisant grâce à une puissance mesurée à 70 dB lors de nos tests. Du côté de la réponse en fréquences, pas de mauvaises surprises non plus. Si l’on regrette l’absence de basses, comme c’est le cas avec la plupart des smartphones, on soulignera aussi que le smartphone se rattrape autour des 250 Hz et qu’il file plutôt droit jusqu’à 5 kHz malgré le petit pic visible à 3,15 kHz. Les aigus sont au-delà perdus, mais rappelons que l’oreille humaine y est beaucoup moins sensible. Ce n’est donc pas une grosse perte.
En filaire, via la prise jack que Samsung a le bon goût de conserver quand ses concurrents sont de plus en plus nombreux à la supprimer, on notera surtout que le Galaxy S8+ propose un son plus équilibré et de la stéréo de bonne qualité. Il faudra cependant composer avec un peu de distorsion et, surtout, un bruit assez présent. Le Labo relève en outre un niveau acoustique moyen de 61,8 dB et une tension maximale de 205,5 mV en sortie.
Pour finir, les écouteurs intra-auriculaires issus du partenariat avec AKG et fournis dans la boîte sont assez décevants. Les graves, jusqu’à 250 kHz, sont trop mis en avant quand les aigus se font de plus en plus difficiles à entendre à partir de 8 kHz. Le son manque donc d’équilibre à la sortie et nous espérions mieux de la part d’AKG. Ces écouteurs se rattrapent néanmoins en limitant les fuites qui pourraient gêner l’entourage ainsi qu’en proposant une sensibilité plutôt correcte de 96 mV, selon les mesures du Labo.
La qualité de réception (performances radio)
Compatible LTE cat. 16, le Galaxy S8+ se montre plutôt avant-gardiste en matière de connexion réseau puisque les opérateurs, en France du moins, n’en sont pas encore là. Si vous rêviez de débits à 1 Gbps, il faudra donc encore patienter. Il aurait peut-être été préférable de travailler davantage sur les antennes, dont la directivité plutôt marquée risque d’entraîner des coupures fréquentes pour peu d’avoir un peu la bougeotte. La sensibilité relève toutefois le niveau puisqu’elle est tout bonnement excellente. En cas de connexion perdue, le Galaxy S8+ devrait donc être capable de la rétablir rapidement. Même dans les zones mal couvertes.
L’autonomie
Avec un écran passant de 5,5 pouces sur le Galaxy S7 edge à 6,2 pouces sur ce Galaxy S8+ et une capacité en baisse de 100 mAh du côté de la batterie (3500 mAh), on pouvait s’attendre au pire en matière d’autonomie. Eh bien non. Les différentes optimisations de Samsung, et au niveau de l’affichage et du chipset notamment, ont permis au smartphone de tenir très exactement 11 heures et 2 minutes lors de notre test. C’est l’un des meilleurs temps obtenus au labo jusqu’ici. Il est toutefois bon de rappeler que notre protocole actuel s’appuie sur une stimulation légère du CPU en continu tandis que les connexions réseau sont coupées. Ce n’est donc pas un scénario d’usage classique. Nous n’avons cependant rencontré aucun problème à tenir la journée en règle générale.
Conclusion
Parmi les smartphones les plus attendus de 2017, le Samsung Galaxy S8+ se révèle être un excellent modèle à l’arrivée. Même si quelques points s’avèrent tout de même perfectibles. Le design n’en fait évidemment pas partie. Les lignes arrondies du châssis en verre et métal combinées à l’écran “Infinity” lui confèrent un look et une prise en main réellement uniques. On en oublierait presque l’emplacement malheureux du lecteur d’empreinte au dos. Il faut aussi reconnaître que les améliorations techniques, en dehors de l’écran donc, sont assez légères par rapport à la génération précédente. Samsung partait de très haut avec les Galaxy S7, aussi la qualité photo progresse peu. Tandis que les performances du processeur Exynos 8895 sont un peu en retrait, sans doute pour ménager l’autonomie. Cette dernière est d’ailleurs assez bonne. Si le Galaxy S8+ perd donc finalement un peu de l’avance que chacun de ses prédécesseurs avait participé à creuser, il reste une excellente proposition, grâce également à une interface logicielle revue et enrichie de nombreuses fonctionnalités intéressantes ou prometteuses.